Les Européens d'Östersund, qui débutent vendredi, marquent le début d'un nouveau cycle olympique. La Suisse aligne ses deux meilleures équipes, Aarau (Silvana Tirinzoni) chez les dames et Genève (Yannick Schwaller) chez les messieurs, qui espèrent toutes les deux viser l'or aux JO 2026.
Les deux formations sont d'ores et déjà avides de revanche sur la scène olympique. Aarau avait en effet dû se contenter de la 4e place en février à Pékin, où la skip Silvana Tirinzoni et ses équipières avaient terminé en tête du Round Robin avant de perdre leurs deux derniers matches face au Japon puis à la Suède.
Le CC Genève avait pour sa part terminé son tournoi dès la phase préliminaire, manquant les demi-finales quatre ans après s'être paré de bronze à PyeongChang. Cet échec avait marqué la fin d'une ère au sein de la Team Genève, le skip Peter De Cruz et le no 1 Valentin Tanner se retirant de la compétition.
Un titre pour oublier
Les curleuses du CC Aarau ont rapidement su effacer cette «immense déception», comme Silvana Tirinzoni la qualifie encore aujourd'hui. Trois semaines après les JO, Melanie Barbezat, Esther Neuenschwander, Silvana Tirinzoni et Alina Pätz avaient décroché leur troisième titre mondial consécutif en gagnant leurs 14 matches.
Mais l'effectif argovien a également été chamboulé depuis, Melanie Barbezat et Esther Neuenschwander ayant mis fin à leur carrière sportive. Elles sont remplacées par la Zougoise Briar Schwaller, fille du champion olympique 1998 Patrick Hürlimann, et la Bernoise Carole Howald, souvent remplaçante lors des grands championnats.
A Östersund, le CC Aarau part en quête de son premier titre sur la scène continentale. Il n'a atteint qu'une seule fois la finale, en 2018 à Tallinn, subissant alors la loi de la Suède d'Anna Hasselborg. Eternelle rivale de Silvana Tirinzoni, la skip suédoise sera d'ailleurs la femme à battre sur «sa» glace.
Une «dream team»
Du côté masculin, le pas de côté de Peter De Cruz a provoqué un mini-séisme dans le curling helvétique. Skip de longue date de Berne Zähringer, l'unique rival du CC Genève sur la scène nationale, Yannick Schwaller a en effet décidé de passer à l'ennemi afin de créer une véritable «dream team».
Le Soleurois conserve son rôle de skip au CC Genève mais il évolue au poste de no 3, la place de no 4 restant occupée par le Genevois Benoît Schwarz. Sven Michel glisse de no 3 à no 2, alors que le Lausannois Pablo Lachat est le nouveau no 1 d'une formation dont il était jusqu'ici le remplaçant.
Ce CC Genève «new look» a décroché une prometteuse 3e place en août dernier sur le World Tour, à Baden, pour ses débuts sur la scène internationale. Après avoir aisément décroché son ticket pour ces Européens, il compte bien y frapper fort, en l'absence qui plus est du meilleur skip de la planète, le Suédois Niklas Edin (blessé).