Marco Odermatt se montre détendu à quelques jours du début de la Coupe du monde à Sölden. Le double vainqueur du classement général laisse entendre qu'après une préparation qui s'est déroulée sans encombre, il est prêt à atteindre de nouveaux sommets.
«Les progrès ne sont plus aussi importants qu'il y a dix ans», dit Marco Odermatt avec le sourire. Mais peut-il encore faire des progrès vu son niveau stratosphérique des deux derniers hivers ? Des améliorations sont-elles possibles après un époustouflant exercice 2022/23 dans lequel il a encore repoussé les limites du possible ?
Le Nidwaldien était parvenu à élever le curseur après une saison 2021/22 pourtant déjà remarquable : plus de victoires (13-7), plus de podiums (22-16), plus de Globes de cristal (3-2) en Coupe du monde, et plus de médailles d'or aux Championnats du monde 2022 qu'aux Jeux olympiques douze mois plus tôt (2-1).
«Oui», lâche un peu plus sérieusement Marco Odermatt, «des améliorations sont encore possibles dans tous les domaines». Sur les skis, il s'agit de négocier chaque virage encore plus proprement, avec encore «plus de traction».
Et dans le domaine physique, il y a toujours «un peu plus» à faire. Même si le nouveau détenteur du record masculin de points sur une saison (2042) est arrivé à un stade dans son entraînement de condition physique et de force où il doit être satisfait de maintenir son niveau.
Odi parle avec prudence, avec le calme stoïque qui le caractérise. Il laisse transparaître sa confiance sans paraître prétentieux. Il n'y a pas de point d'interrogation chez lui, bien qu'il ne connaisse pas l'état de forme de ses concurrents. Il tire sa foi d'une intersaison réussie: «C'était une bonne préparation. J'ai passé l'été et l'automne en bonne santé, c'est toujours le plus important.»
Une motivation omniprésente
La joie de Marco Odermatt à l'idée d'entamer l'hiver sur le glacier de Rettenbach est palpable. Apparemment, le Nidwaldien ne connaît toujours la nervosité que par ouï-dire. Le fait de savoir qu'il sera à nouveau au centre de l'attention à partir de cette semaine, qu'il sera l'homme le plus demandé du Cirque blanc, ne l'affecte pas. L'immense attente est pour lui une motivation et non un frein.
La motivation est un mot-clé. Elle est intacte chez lui, il l'a à nouveau ressentie dès le premier jour de la préparation. «En mai déjà, après deux ou trois semaines de vacances, j'ai remarqué que je pouvais à nouveau me donner à fond à l'entraînement», note-t-il.
Pendant tout l'été, il n'a pas manqué une seule session ou même un seul exercice, il est allé à la limite à chaque séance. «Tant que je peux gérer cela de cette manière, je suis motivé. Tant que je peux suivre l'entraînement de cette manière en été, je suis prêt en hiver», souligne-t-il.
Odermatt fait ce que ses entraîneurs et ses soigneurs lui disent de faire. Il fait partie de l'équipe, il ne veut pas de traitement de faveur. Il n'est pas question pour lui d'avoir une équipe privée. «Bien sûr, je suis un sportif individuel, mais je n'aime pas faire cavalier seul», assure-t-il.
Se retrouver avec ses collègues de l'équipe de Suisse est important à ses yeux. Il a besoin et apprécie cette vie commune, les échanges, les discussions plus ou moins sérieuses.
Dans les conversations plus sérieuses, la descente est un sujet de discussion : Odermatt est champion du monde dans la discipline, mais il attend encore sa première victoire en Coupe du monde. «Les entraînements de descente en été sont une affaire compliquée. Il me faut les sessions hivernales pour faire un nouveau pas en avant», glisse-t-il.
Une question de temps
L'étape décisive qui permettra de remporter pour la première fois une descente de Coupe du monde semble n'être qu'une question de temps pour Odermatt. Lui-même n'aime pas s'en préoccuper : «Je ne suis pas quelqu'un qui se fixe des objectifs concrets». Ses ambitions ne sont pourtant pas moindres : «J'aimerais bien gagner des descentes, comme les classiques de Wengen et de Kitzbühel»
Pour lui, les victoires ne signifient pas en premier lieu des lignes supplémentaires dans les statistiques et les livres d'histoire. Il assimile ses succès à des émotions: «De tels sentiments au départ et surtout à l'arrivée, après un bon résultat, l'expérience avec l'équipe; c'est ce qui me motive.»
La boucle est donc bouclée. La motivation est omniprésente. Elle poussera Marco Odermatt à réaliser de nouvelles performances de haut niveau, à continuer à repousser ses limites. Elle sera la base de nouveaux succès. Pas besoin de grands progrès comme il y a dix ans.