Dario Cologna Dario Cologna : "Je ne suis pas tout à fait là où je voudrais être"

ck, ats

15.3.2021 - 12:03

Keystone-SDA, ck, ats

Dario Cologna ne peut plus satisfaire ses propres exigences élevées. C'est pourquoi le quadruple champion olympique doit se battre avec persévérance pour retrouver les sommets de l'élite.

A 35 ans, Cologna cherche les pourcents qui lui manquent pour pouvoir briller une dernière saison.
A 35 ans, Cologna cherche les pourcents qui lui manquent pour pouvoir briller une dernière saison.
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Dario Cologna est toujours bon même peut-être très bon. Ses sept places dans le top 10 en Coupe du monde et aux Mondiaux en témoignent. Mais il n'est plus le fondeur qui se bat régulièrement pour le podium. C'est pourtant ce qu'attend le public et lui-même sans doute. Pourtant combien de circonstances favorables a-t-il eu besoin pour décrocher son seul podium de l'hiver ? Lors de sa deuxième place dans l'étape du Tour de Ski à Val Müstair, les Norvégiens étaient absents et il avait profité de la chute de trois Russes.

«Je ne suis pas tout à fait là où je voudrais être», analysait Cologna dimanche après-midi au terme de sa dernière course de la Coupe du monde de l'hiver en Engadine. «Il a toujours manqué quelque chose.» Toutefois, le Grison croit toujours pouvoir trouver ce quelque chose. «Le point positif, c'est que je ne suis pas largué.»

Content avec son entraîneur

A 35 ans, Cologna cherches les pourcents qui lui manquent pour pouvoir briller dans ce qui sera, selon toute vraisemblance, sa dernière saison dans l'élite. Il n'y a rien de révolutionnaire à attendre. Cologna est satisfait avec le travail de «son» nouvel entraîneur Kein Einaste. «Si je ne suis pas satisfait d'une chose, c'est que le changement n'ait pas eu lieu une année plus tôt», répète une fois de plus le Grison.

Aujourd'hui, il veut regarder de l'avant. Avec Einaste, qui n'est âgé que d'un an de plus que lui, «un nouveau groupe et une nouvelle dynamique» ont émergé. Les autres fondeurs de Swiss-Ski se sont également exprimés positivement sur les méthodes d'entraînement modernes et menées scientifiquement mais également sur les qualités humaines du jeune Estonien, un ancien spécialiste du sprint, qui a participé aux Jeux olympiques. «Il ne reste pas de temps pour tout chambouler encore une fois», souligne Cologna.

Il va échanger déjà cette semaine avec Einaste sur la prochaine saison. «Je ne vais pas suivre ma propre route, je me sens complètement intégré dans une équipe.» Il va concevoir une chose ou l'autre de manière individuelle. Des choses qui ont fonctionné par le passé. La motivation ne fait pas défaut: «Je vais tout donner mais je n'ai pas d'arme miracle.»

Trois ans sans succès

La situation de Cologna est un peu ingrate. Il est proche des meilleurs mais il ne parvient plus depuis trois ans à être tout devant. Ses derniers succès de prestige, il les a fêtés en février (victoire sur 15 km aux JO) et en mars 2018 (sur le 50 km à Holmenkollen).

Le quadruple vainqueur du Tour de Ski et du classement général de la Coupe du monde ne sent pas comme un poids ces hautes attentes qu'il n'a pas pu combler. «C'est aussi mon objectif de courir pour les médailles.»

Même s'il ne dispose d'aucune arme miraculeuse, il espère être prêt pour les grands rendez-vous. «C'était la même chose il y a quatre ans, se souvient-il. 2016 et 2017 n'avaient pas été des super-années, et pendant l'hiver olympique j'avais trouvé encore quelque chose d'extra.» Il sait naturellement qu'avec l'âge avançant, ce n'est plus aussi simple.

Le Grison est vraiment motivé pour réussir sa sortie. Peut-être trouvera-t-il son salut dans le relais plutôt qu'en individuel ? «La cinquième place aux Championnats du monde est source de grande motivation.» Cinquante ans après l'extraordinaire bronze de Sapporo, ce serait fabuleux de ramener une nouvelle médaille olympique. «Ce serait la plus belle des fins. Je pense que la chance existe.»