Ski freestyle Ses croisés réparés, Thibault Magnin vise les sommets

Clara Francey

29.12.2021

Malgré une grave blessure en mars dernier, le skieur Thibault Magnin ne manque pas d'ambitions pour cette nouvelle saison. En novembre, à deux mois des Jeux olympiques de Pékin, le Fribourgeois de 21 ans s'est confié à «blue Sports» sur son état de santé... et d'esprit !

Clara Francey

29.12.2021

Avant de devenir un des plus grands espoirs du ski freestyle et de bourlinguer aux quatre coins de la planète, Thibault Magnin a grandi jusqu'à ses 13 ans en Gruyère, suivi sa scolarité à Bulle et dévalé ses premières pistes au Moléson, parfois accompagné d'une certaine Mathilde Gremaud.

Devenu aujourd'hui skieur professionnel, le Fribourgeois défend, contre toute attente, les couleurs de... l'Espagne ! Binational, le jeune homme a en effet choisi de représenter la patrie de sa mère, hélas décédée lorsqu'il avait 8 ans. Un choix également motivé par le fait que cette équipe a tout bonnement été la première à croire en lui.

«C'est lorsque je suis parti à 17 ans une année aux États-Unis pour le ski que tout a commencé pour moi. Quand je suis revenu, ce sont eux qui m'ont donné l'opportunité de me lancer. Ils ont été là pour moi quand personne ne croyait en moi», explique le médaillé de bronze du Big Air des mondiaux juniors de ski freestyle 2018. 

Et là, c'est le drame

Alors qu'il commençait à s'imposer au plus haut niveau, comme en atteste sa qualification pour la finale de l'épreuve de Big Air des mondiaux d'Aspen début 2021, l'Hispano-suisse a connu un soudain coup d'arrêt. 

Cette année, le jeune homme de 21 ans a en effet dû affronter l'événement le plus difficile de sa jeune carrière : une déchirure du ligament croisé antérieur et du ménisque du genou gauche en mars dernier. Qui plus est au pire moment, pour autant qu'il y en ait un, soit à moins d'une année des Jeux olympiques 2022, son plus grand objectif. «Ça a été un gros choc», admet le jeune homme.

Opéré dans la foulée, le Gruérien s'est dès lors engagé dans une véritable course contre la montre pour revenir au sommet, les JO en ligne de mire.

C'est notamment auprès de sa famille, en République dominicaine, qu'il a trouvé la force de se reconstruire. «Comme après l'opération je n'avais pas le droit de marcher, je suis resté un mois et demi chez moi à Andorre. Ensuite, j'ai passé un mois dans un centre de rééducation en France. Finalement, je suis parti deux mois avec mes entraîneurs rejoindre mon père et mon frère Noah à Las Terrenas, où ils sont établis. C'est là-bas que j'ai fait les plus grands progrès», estime le passionné de sports de glisse.

«Je ne suis pas encore à 100%, mais à 90 je dirais. Aujourd'hui, à huit mois post-opération (ndlr : il y a un mois), je peux dire que je n'ai plus de douleurs au genou. Il réagit super bien. Je pense que c'est grâce à la rééducation, que j’ai prise très au sérieux, et à l’entraînement que j’ai suivi cet été, avec trois séances par jour», se réjouit le jeune skieur.

«Je vais revenir plus fort qu’avant»

Thibault Magnin

Skieur freestyle

Plus qu'une épreuve physique, cette blessure a été un véritable défi mental. «Au début, c'était difficile de voir les autres progresser, évoluer et skier alors que moi je devais réapprendre à marcher. Mais finalement, cette blessure m'a énormément aidé au niveau mental, mon plus gros point faible à mes débuts sur le circuit mondial. Elle m'a appris à me dépasser et à prendre toutes les petites évolutions comme grandes», se félicite le freestyleur.

Si sa rééducation a été un long chemin de croix, Thibault Magnin veut croire en ses chances à Pékin. «Je vais revenir plus fort qu'avant, j'en suis certain», prévient-il. Force est de constater que le garçon ne manque pas de résilience, si bien qu'il a pu faire son retour sur les skis sept mois seulement après sa lourde blessure, quand il faut au commun des mortels un an généralement, si ce n'est plus, pour se rétablir.

Frapper fort pour son retour

«L'objectif aux Jeux est de faire une médaille. Durant toute ma rééducation j'avais ça en tête et c'est ce qui m'a motivé à me surpasser. Mes plus grandes chances sont en Big Air, car c'est la discipline que je préfère et dans laquelle je suis le meilleur. Actuellement je travaille sur des figures qui pourraient me permettre d'aller chercher cette médaille», dévoile le Fribourgeois. Pour savoir ce que Thibault Magnin nous réserve à Pékin, il faudra s'armer de patience. Tout comme un magicien ne révèle pas ses tours, un skieur ne révèle jamais ses figures.

Avant de s'envoler pour la Chine, il renouera avec la compétition à l'occasion des épreuves de Coupe du monde de slopestyle de Mammoth (7-8 janvier), en Californie, et de Font Romeu (14-16 janvier), en France.

A tout juste 21 ans, Thibault Magnin est un modèle d'exemplarité et de persévérance. Si vous souhaitez faire davantage connaissance avec le personnage et découvrir son quotidien, les caméras de Movement Skis ont suivi le jeune homme, à compter de son opération, tout au long de sa route vers les Jeux. Le premier épisode de la minisérie «Time to Fly» est à découvrir juste ici :