Interview exclusive
Smith: "Si le Super-G peut m'aider, pourquoi ne pas essayer"

Chris Geiger, à Lausanne.

22.3.2019

Lauréate dimanche dernier à Veysonnaz du classement général de la Coupe du monde de skicross pour la deuxième fois de sa carrière, Fanny Smith se remémore ses débuts dans la discipline pour Bluewin.ch. La Villardoue s'exprime également sur son avenir... qui pourrait passer par le ski alpin.

Fanny Smith: "Un de mes objectifs cet été sera de rechausser mes skis de Super-G."
Fanny Smith: "Un de mes objectifs cet été sera de rechausser mes skis de Super-G."
Keystone

Voilà déjà 14 ans que Fanny Smith s'aligne sur des courses de skicross. Pour la Villardoue, le choix de cette discipline était une évidence à l'époque. "L'école de ski de Villars avait organisé un event de skicross. J'y avais alors participé et j'avais tout de suite adoré", se rappelle la Vaudoise de 26 ans. "Il faut dire que j'ai toujours été un peu casse-cou. Mon frère faisait du freestyle, je voulais toujours l'imiter quand j'étais plus jeune."

Discipline découlant du ski freestyle, le skicross n'était qu'à ses premiers balbutiements lorsque la native d'Aigle a débuté à l'âge de 12 ans. "Il est vrai que ce sport n'était pas du tout développé et ne possédait pas de structures. L'équipe de Suisse se résumait alors à Ralph Pfäffli. C'est pourquoi j'ai dû continuer la filière du ski alpin jusqu'à mes 16 ans. Mais ce n'était clairement pas une alternative."

Le discours de la membre du Ski-Club de Villars-Gryon semble toutefois avoir évolué ces dernières années. "Je me suis énormément entraînée en ski alpin avant les JO de Pyeongchang avec l'équipe nationale de Coupe du monde de géant... et je n'étais pas du tout à la rue au niveau des chronos (ndlr: à deux secondes de la meilleure)."

Une belle performance sachant que la quadruple médaillée mondiale côtoyait alors à Ushuaïa des skieuses de premier plan comme Michelle Gisin ou Wendy Holdener... et que la Villardoue était vêtue "d'une combinaison de touriste" et équipée de son matériel de skicross.

«J'adore le skicross, mais je cherche des choses qui peuvent me stimuler»

Les bonnes manches d'entraînement technique, la grande amélioration constatée entre le premier et le dernier jour du camp argentin et les conseils constructifs prodigués par les coaches nationaux semblent motiver Fanny Smith à retenter l'aventure lors de sa future préparation estivale "pour m'amuser et pour ne pas tomber dans la routine".

"Un de mes objectifs cet été sera de rechausser mes skis de Super-G, la discipline qui se rapproche le plus du skicross. Je les ai d'ailleurs déjà enfilés à Veysonnaz pour la première fois depuis une dizaine d'années. Le but est d'apprendre à être patiente avant de déclencher un virage dans les longues courbes de skicross."

Une reconversion vers le ski alpin serait-elle dès lors possible? "Il y a beaucoup de critères dont il faut tenir compte avant de s'aligner en compétition officielle, mais pourquoi pas. Il faudra déjà regarder cet été comment ça se passe. Il est vrai que mon état d'esprit a changé en grandissant. Cela fait désormais plus de dix ans que je m'aligne en skicross. J'adore ce sport, mais je cherche des choses qui peuvent encore me stimuler. Si le Super-G peut m'aider à être encore meilleure en skicross, je ne vois pas pourquoi je n'essaierais pas."

Fanny Smith sera-t-elle la future Ester Ledecka, championne olympique de Super-G en ski alpin et de géant parallèle en snowboard en l'espace d'une semaine à Pyeongchang? L'avenir nous le dira.

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