Peter de Cruz et son équipe abordent le championnat du monde du curling à Calgary avec une pression non négligeable sur leurs épaules. «Il y a beaucoup d'enjeu, et beaucoup d'objectifs différents», lâche le skip du CC Genève dans un entretien accordé à Keystone-ATS.
«On doit tout d'abord offrir à notre pays un ticket pour les Jeux olympiques de Pékin», ce qui devrait n'être qu'une formalité puisqu'une 6e place suffira pour remplir ce premier objectif. «Mais nous espérons aussi nous qualifier nous-mêmes pour les JO», ajoute le médaillé de bronze des JO 2018.
Pour cela, il s'agira de se hisser en finale à Calgary, où la lutte pour le titre devrait également concerner le Canada, la Suède et l'Ecosse. «Notre expérience va nous aider», assure Peter De Cruz, dont l'équipe a décroché une médaille à sept reprises en huit participations à des grands championnats (JO, Mondial ou Euro).
Les 14 formations en lice abordent il est vrai ces joutes canadiennes sans trop de repères, la pandémie de Covid-19 ayant entraîné l'annulation de toutes les compétitions internationales depuis plus d'une année. «Ce sera un championnat très spécial. D'habitude, on sait où se situe notre niveau», glisse Peter De Cruz.
«Là, on ne sait pas quel est le véritable niveau de nos adversaires, ni où nous situer par rapport au reste de l'élite mondiale», précise le natif de Londres, dont l'équipe peut finalement se réjouir d'avoir dû disputer une éliminatoire face à Berne Zähringen pour décrocher son ticket pour Calgary.
«Il y avait probablement moins de 50% de chances que nous nous qualifions. C'était un long processus, mais aussi un défi important», explique Peter De Cruz, dont l'équipe a obtenu le droit de disputer cette éliminatoire en décrochant le titre national, puis s'est retrouvée menée 0-2 en barrage face à Berne Zähringen.
Le CC Genève a ainsi pu retrouver l'adrénaline du haut niveau quelques semaines avant de se frotter à nouveau à l'élite mondiale. «En curling comme dans beaucoup d'autres sports, ce qui nous a manqué, c'est la compétition. Les entraînements ne remplacent pas les matches», rappelle Peter De Cruz.
«Nous avons donc dû modifier quelque peu notre méthode d'entraînement», souligne le Genevois de 31 ans, qui a conquis le bronze à trois reprises en trois participations aux Mondiaux avec son équipe. «Nous avons incorporé des matches, des challenges avec de l'enjeu et de la pression», précise-t-il.
«C'était nécessaire, car nous n'avions que peu de temps pour nous remettre dans le bain. Nous sommes contents d'avoir récolté les premiers fruits du travail accompli», se félicite Peter De Cruz, dont l'équipe est prête à relever les défis qui l'attendent à Calgary: «Nous sommes confiants, ça va bien se passer.»