Crans-Montana Vers une descente «pas super équitable» ?

Nicolas Larchevêque, à Crans-Montana

24.2.2023

Après avoir rongé leur frein la veille, les spécialistes de vitesse ont pu dévaler la piste du Mont Lachaux vendredi lors de l’unique entraînement chronométré en vue de la descente de samedi à Crans-Montana. L’occasion de s’acclimater avec une neige et des conditions printanières, qui risquent de tourner à l’avantage des petits dossards.

Pour Marie-Michèle Gagnon, les conditions à Crans-Montana n’offrent pas une course «super équitable».
Pour Marie-Michèle Gagnon, les conditions à Crans-Montana n’offrent pas une course «super équitable».
Keystone

Nicolas Larchevêque, à Crans-Montana

24.2.2023

Une semaine après la fin des Championnats du monde de ski alpin à Courchevel-Méribel, la Coupe du monde féminine reprend ses droits ce week-end à Crans-Montana. Une descente samedi et un Super-G dimanche sont au programme sur une piste du Mont Lachaux où les conditions de neige s’annoncent très printanières.

«C’était un peu chaud et roulant sous le pied, mais c’est normal ici», a relevé Federica Brignone vendredi dans l’aire d’arrivée. «Normalement, j’aime bien cette neige. Quand c’est un peu moins fondu, c’est encore mieux. C’est ce que je préfère», a ajouté l’Italienne, qui apprécie toujours le rendez-vous dans la station valaisanne.

«La piste est comme toujours magnifique : elle a des bosses, du plat et des passages intéressants. Je trouve toutefois le tracé de la descente un peu moins intéressant cette année, mais c’est malgré tout super cool», a reconnu la double médaillée (or en combiné et argent en géant) des derniers Mondiaux.

Malgré la baisse des températures annoncée ce week-end sur le Haut-Plateau, la piste risque de se dégrader rapidement. Les premières à s’élancer du portillon de départ samedi seront-elles alors avantagées ? «Cette année, je n’aurai pas l’occasion de partir avec un petit dossard, ça va donc être compliqué. Cela va changer, mais je pense qu’on aura toutes les mêmes conditions», a expliqué Brignone.

«Pour celles qui s’élanceront une heure après, ça risque de se ramollir»

Marie-Michele Gagnon of Canada looks up in the finish area after women's downhill training at the 2022 Winter Olympics, Saturday, Feb. 12, 2022, in the Yanqing district of Beijing. (AP Photo/Luca Bruno)

Marie-Michèle Gagnon

Skieuse canadienne

Pour Marie-Michèle Gagnon, en revanche, jouer aux avant-postes sera difficile pour celles qui auront un dossard plus élevé. «A Crans-Montana, les conditions sont parfois comme cela. Souvent, le sel (injecté sur le piste) fonctionne assez bien, mais aujourd’hui je dirais que la neige était plus molle que d’habitude», a constaté la Canadienne de 33 ans.

«C’est un peu difficile parce que ce n’est pas super équitable. Demain, le départ sera encore plus tard (à 11h00). Pour celles qui s’élanceront une heure après, ça risque de se ramollir, d’être moins rapide sur le plat. Mais c’est le jeu. Idéalement ici, tu essaies de partir tôt», a avancé la skieuse qui rangera ses lattes à la fin de l’hiver.

Dès lors, comment faut-il skier dans de telles conditions pour parvenir à tirer son épingle du jeu ? Federica Brignone a livré son secret : «Il ne faut pas être trop agressive, mais assez souple sur la neige et toujours dans le timing. Il ne faut jamais être en retard et trop pousser sous la porte.»

Lara Gut-Behrami et les Suissesses déjà dans le coup

  • L’entraînement de descente a été remporté vendredi par la Slovène Ilka Štuhec, qui a devancé Lara Gut-Behrami (à 0’’91). Les deux concurrentes ont toutefois manqué une porte. Trois autres Suissesses se sont classées dans le top 10 : Joana Hählen (8e), Priska Nufer (9e), qui s’était imposée à Crans-Montana l’an dernier, et Corinne Suter (10e). Michelle Gisin est 15e, alors que la nouvelle championne du monde de la discipline, Jasmine Flury, a terminé au 21e rang à plus de deux secondes de la meilleure.