Vainqueur de la descente jeudi, Marco Odermatt a dû s’avouer vaincu vendredi en Super-G, la faute à un Cyprien Sarrazin irrésistible depuis le mois de décembre. Le Nidwaldien était toutefois satisfait de ce résultat, alors qu’Arnaud Boisset était lui aux anges après avoir signé son premier top 15 en Coupe du monde. Découvrez la réaction des skieurs helvétiques.
Pas de nouvelle victoire pour Marco Odermatt à Wengen et en Super-G. Le leader de la discipline, gagnant jeudi en descente, n’a cette fois rien pu faire face à la furia de Cyprien Sarrazin. Le Nidwaldien, qui avait devancé pour 58 centième le Français la veille, a concédé le même écart. «Sarrazin a fait une course parfaite», a reconnu «Odi».
Malgré cela, ce dernier était très heureux de cette seconde place au vu des circonstances. Dossard 10, le roi du Cirque blanc s’est élancé seulement quelques concurrents après la terrible chute d’Alexis Pinturault, tout comme Justin Murisier qui a relancé la course après une longue interruption pour permettre l’évacuation du malheureux Français.
Dans le camp suisse, un homme arborait néanmoins un large sourire dans l’aire d’arrivée : Arnaud Boisset. Et pour cause, le Martignerain de 25 ans a décroché le premier top 15 de sa jeune carrière en Coupe du monde. «C’est extraordinaire !», s’est extasié le vainqueur de la Coupe d’Europe de la spécialité l’hiver dernier, confirmant ainsi son potentiel après ses 19e et 28e places obtenues à Val Gardena et Bormio. Réactions.
2e à 0’’58
Marco Odermatt
«Sarrazin a fait une course parfaite. Je savais qu'aujourd'hui ce serait difficile d’aller le battre, surtout après la longue interruption (ndlr : suite à la chute d’Alexis Pinturault). Ce n'était pas facile. Vu le contexte, je suis très content avec cette 2e place aujourd'hui.»
«C’est super que Sarrazin fasse de tels résultats. Avec Kilde, il nous pousse. Il vient d'arriver en vitesse cette année, mais il est incroyablement rapide partout. On savait qu'il était rapide, mais là il y a eu un déclic ! Il sait aussi qu'il n'a plus besoin de risquer sa vie à chaque course. Du coup, il fait moins de fautes et il est tout devant.»
7e à 1’’38
Justin Murisier
«J’ai fait une manche parfaite à 99%, tout ce que je voulais faire je l’ai fait. Je suis resté compact, je ne me suis pas trop ouvert. Je manque juste un changement dans une grande courbe de Super-G. Je suis content de comment je skie et de l’intensité que je mets. Je suis content de mon résultat même si je voulais faire plus. Le podium était vraiment atteignable. Cela fait quelques temps déjà que je dis que je ne suis pas loin du podium et que j’échoue à des centièmes. C’est beau de skier à ce niveau. Je ne dois pas lâcher l’os. Je dois mordre dedans et ça va arriver.»
«C’était très dur de se concentrer après le crash d’Alexis (ndlr : il était le premier à s’élancer après l’interruption). Je parlais avec le chronométreur, je voulais que ça reparte vite, mais on ne peut pas aller plus vite que la musique. J’ai parlé avec Marco (Odermatt) pour essayer de rester dedans. J’ai fait mes exercices, me suis parlé, mais ce n’est pas l’idéal. Et quand tu arrives au saut en question, tu prends un peu plus de marge que s’il n’y avait pas eu de crash. Mais si je perds ma course, ce n’est pas là. C’est en haut.»
14e à 2’’20
Arnaud Boisset
«Faire un top 15, c’est extraordinaire ! Pour ma première sur le Lauberhorn en Coupe du monde, c’était trop bien. Il y a beaucoup de monde. C’est la première fois que je dois un peu me protéger du monde. Mon fan’s club compte 150 membres, ça fait chaud au cœur de les voir. Ils se sont levés tôt. Je suis super content d’avoir pu livrer une belle performance, je savoure ! Vivre de tels moments est unique dans une vie. Je ne pouvais pas rêver mieux pour mon premier top 15, devant le public suisse.»
«Je n’y aurais pas cru si on m’avait dit cela l’année passée. A ce moment-là, ça n’allait pas au mieux, mais c’est la beauté du sport. Il faut s’accrocher et passer par des échecs et des réussites. Au bout d’un moment ça peut payer. Le succès est une petite drogue, on devient vite accro à cette effervescence du public. Quand on passe la ligne, on oublie toutes les souffrances de l’été et ça donne l’envie de recommencer.»
19e à 2’’54
Loïc Meillard
«Je pense qu'il n'y a pas eu de grosse faute, mais je n'ai jamais réussi à tirer les virages comme il le faudrait pour créer de la vitesse, pour que ça aille vite en fin de compte. C'est une manche qui est assez facile, qui ressemble à la descente, où il faut reprendre la vitesse. Si on oublie cela, ça coûte à chaque virage un peu de temps.»