Ski alpin
Yule n'est pas l'héritier de Hirscher, mais veut briller

ATS

21.11.2019

Daniel Yule est avec Ramon Zenhäusern l'un des plus sûrs espoirs de victoire dans le camp suisse cet hiver. Brillant 3e de la Coupe du monde de slalom la saison passée, le Valaisan se garde bien de fanfaronner et de s'imaginer en héritier de Marcel Hirscher alors que le slalom de Levi se tiendra dimanche.

Daniel Yule: "Mon défi sera d'être au top sur toutes les courses."
Daniel Yule: "Mon défi sera d'être au top sur toutes les courses."
Keystone

Quand il triomphe en fin d'année passée à Madonna, Daniel Yule met fin à une disette de onze ans sans victoire suisse en slalom. Il prend alors la place de Marc Gini, victorieux à Reiteralm en 2007. Aujourd'hui, le skieur du Val Ferret n'est pourtant déjà plus le dernier Suisse à avoir remporté un slalom, puisque Ramon Zenhäusern a enlevé l'épreuve de Kranjska Gora au mois de mars. Pas grave. L'essentiel pour Yule, c'est d'avoir réussi à monter sur la plus haute marche du podium.

Depuis deux saisons, le Valaisan fait partie de l'élite du virage court. On peut même ajouter que depuis sa 3e place à Kitzbühel en janvier de l'année passée, Yule n'a abandonné que deux fois en quinze courses et qu'il s'est hissé dans le top 10 à douze reprises. Hormis son erreur à Are lors de la première manche du slalom des Mondiaux, le Valaisan aux origines britanniques n'est jamais sorti des clous.

Profil bas

Arrivé jeudi à Levi après un passage par la Suède, Daniel Yule avoue une certaine impatience et une excitation légitimes. «En général les conditions sont bonnes, précise-t-il. Ils annoncent un peu plus chaud en fin de semaine, mais ça va. Je suis forcément excité que ça commence et de voir où je me situe, parce que malgré les nombreuses manches d'entraînement on n'a aucune idée. Mais il ne faudra pas partir la fleur au fusil.»

Troisième de la spécialité la saison dernière avec le même nombre de points que Clément Noël, deuxième, Yule a vu l'extraterrestre Marcel Hirscher tirer sa révérence et céder son trône par la force des choses. Est-ce à dire qu'en tant que dauphin, il se pose en héritier naturel? «Non, coupe-t-il immédiatement. Ce serait un peu prétentieux de penser ça. Une place se libère. J'ai gagné une course l'hiver passé, mais Clément Noël en a remporté trois alors qu'il n'a que 22 ans.»

Ce qui peut être écrit de manière certaine, c'est que le Valaisan ne se repose en aucun cas sur ses lauriers, ni sur ses résultats passés. «Ca va faire cliché de dire ça, prévient-il. Mais je me dois de prendre les courses les unes après les autres. Il y a un fond de vérité derrière cette phrase. Dans le sens où tous les savants calculs viendront plus tard. Je n'ai aucune raison de me projeter maintenant avant la première course de la saison.»

Six courses en janvier

Athlète expérimenté, Daniel Yule connaît bien la problématique des slalomeurs et de leur mois de janvier intensif. Surtout que cette année, six épreuves seront concentrées entre le 5 et le 28 janvier en raison du slalom de Madonna déplacé de la fin décembre au 8 janvier. «Ca va s'enchaîner et il sera nécessaire d'avoir le pic de forme au bon moment, prophétise le Valaisan. Même si je crois avoir la chance d'être très souvent en forme, il y a toujours moyen de s'améliorer. Et mon défi sera d'être au top sur toutes les courses.»

Spécialiste du piquet, le Valaisan aimerait bien s'offrir une petite escapade dans une autre discipline: «Mais il faut que j'obtienne 500 points pour pouvoir partir juste après les 30 meilleurs. En géant ce serait bien. Ceci dit je préfère être bon dans ma discipline forte.»

Leader d'un groupe qui se challenge depuis plusieurs années, Daniel Yule affiche une constance modèle. Lors de la préparation, le skieur du Val Ferret a pu se rendre compte de la forme de ses coéquipiers: «Ramon paraît très très en forme. Tanguy (Nef) a enlevé quelques manches, tout comme Sandro (Simonet). J'espère que toute l'équipe va encore faire un pas en avant.» Réponse dimanche matin en Finlande.

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