Ludovic Magnin «Il y a des clubs dans lesquels règne toujours l'agitation»

ATS

10.11.2023 - 11:04

Ludovic Magnin a remonté Lausanne-Sport en Super League et l'a éloigné de la dernière place après un début de saison difficile. En interview avec Keystone-ATS, l'entraîneur évoque l'importance d'un environnement calme et du flegme qu'il a appris.

Malgré un début de saison difficile, le LS a maintenu sa confiance en Ludovic Magnin. Et ça a fini par payer.
Malgré un début de saison difficile, le LS a maintenu sa confiance en Ludovic Magnin. Et ça a fini par payer.
KEYSTONE

Keystone-SDA, ATS

Ludovic Magnin, Lausanne-Sport traverse une bonne passe en Super League. Avec dix points lors des quatre derniers matches, votre équipe est remontée à la 9e place. Qu'est-ce qui marche mieux ?

«On doit toujours considérer deux côtés. Le premier est la performance, et je pense que c'était bon depuis le début, mais malheureusement cette performance n'a pas rapporté de points. D'un autre côté, ces dix points nous ont donné de la confiance pour trouver la bonne voie. Mais pas plus.»

Avec trois matches en six jours, le rythme a été très élevé ces derniers temps. Le cadre n'est pas vraiment bâti pour cela. Comment gérez-vous la situation ?

«Lorsque je jouais la Ligue Europa avec le FC Zurich, j'avais le même problème, mais sur une plus longue durée (rires). Je suis naturellement heureux que nous ne devions pas affronter plus souvent des semaines anglaises»

«On ne doit pas oublier que nous sommes néo-promus»

Ludovic Magnin

Entraîneur du Lausanne-Sport

Pourquoi ?

«Parce que nous sommes en construction. On ne doit pas oublier que nous sommes néo-promus. Les gens ont tendance à l'oublier quand ils entendent parler de l'histoire du club. Mais l'histoire ce n'est pas l'état actuel. Nous ne sommes plus dans les années 50 ou 60 lorsque nous fêtions des titres de champion. Nous ne sommes plus dans les années 90 avec la grande équipe de Stefan Rehn (réd: deux victoires en 98 et 99 en Coupe de Suisse avec le milieu suédois). Il est important que nous nous établissions en Super League.»

Lors des neuf premiers matches, Lausanne-Sport n'en a remporté qu'un seul et s'est retrouvé lanterne rouge. Avez-vous eu peur pour votre job dans cette phase ? A Bâle et Yverdon, on a déjà changé d'entraîneurs cette saison.

«Ce qui s'est passé à Yverdon est incompréhensible vu de l'extérieur. A Bâle, on peut mieux le comprendre. Mais si en tant qu'entraîneur, on a peur d'être limogé, on ne doit pas signer de contrat (rires). En tant que jeune coach, on doit plutôt songer, quand ça ne marche pas sportivement, à accumuler de l'expérience. Je me lève chaque matin avec la conviction de donner le meilleur de moi-même. Après, il se passe ce qui se passe.»



D'où tenez-vous ce flegme ?

«Urs Fischer est un bon exemple. Il devrait être un exemple pour chaque entraîneur, après qu'il ait beaucoup gagné avec Union Berlin pendant trois ans. Jusqu'au 1-1 de mercredi contre Naples, il avait perdu douze matches de rang. Il est toujours le même homme, le même entraîneur, mais tout d'un coup plus rien ne marche. Ce n'est pas toujours l'entraîneur le coupable, mais ce sont eux qui sautent. Cela fait partie du jeu.»

«Je n'ai jamais eu le sentiment d'être remis en question»

Ludovic Magnin

Entraîneur du Lausanne-Sport

Comment avez-vous ressenti la direction du club pendant la période difficile du début de saison ?

«Je n'ai jamais eu le sentiment d'être remis en question. J'ai reçu beaucoup de soutien de notre président Leen Heemskerk, des propriétaires d'Ineos, parce qu'ils voient de quelle manière nous avons travaillé.»

Est-ce que cette tranquillité dans l'environnement autour de l'équipe est une raison pour laquelle elle a fini par décoller ?

«Certainement. En Suisse, il y a quelques clubs dans lesquels règne toujours l'agitation. Et même avec des changements, ils ne se procurent pas de meilleurs résultats. Nous savons, pourquoi cela n'a pas marché au début de la saison. Nous avons dû digérer le départ de joueurs importants. Ceux qui les ont remplacés n'avaient pas encore beaucoup de rythme et demandaient du temps. La direction du club était toujours impliquée dans les décisions, alors on ne peut pas simplement virer le coach si l'on savait depuis le début que l'équipe aurait besoin de temps. Depuis que je suis à Lausanne, je peux travailler dans un climat très constructif, dans lequel je me sens bien. Nous sommes sur la bonne voie.»