Vilmos Vanczák «Si Constantin pense à moi, je reviens tout de suite»

Léo Martinetti, à Budapest

2.6.2023

Rencontré en marge de la finale de l’Europa League à Budapest, l’ancien défenseur international hongrois et triple vainqueur de la Coupe de Suisse avec le FC Sion a évoqué sa nouvelle vie d'entraîneur ainsi que ses neuf saisons passées du côté de Tourbillon.

Vilmos Vanczák, l’aigle hongrois

Vilmos Vanczák, l’aigle hongrois

Rencontré en marge de la finale de l’Europa League à Budapest, Vilmos Vanczák a évoqué sa nouvelle vie d’entraîneur et le FC Sion, son club de toujours.

01.06.2023

Léo Martinetti, à Budapest

Vous avez quitté le FC Sion en 2016 après neuf saisons, qu’avez-vous fait jusqu’à présent ?

«J’ai quitté Sion après une longue période [rires] ! Après, j’ai joué encore deux ans ici, en Hongrie, avec le Puskás Akadémia FC. Quand j’ai signé, le club m’a proposé un projet sur le long terme. Ils m’ont dit que je pouvais choisir si je souhaitais jouer une saison ou deux et après, je pourrais faire mes diplômes et commencer comme entraîneur assistant. C’est une belle expérience, car être entraîneur est quelque chose de très différent par rapport à être joueur. Du coup, j’ai commencé comme assistant au Puskás Akadémia FC et je termine le diplôme Pro de l’UEFA.»

Est-ce qu’être entraîneur est quelque chose que vous avez toujours voulu ?

«Non, je n’y avais jamais tellement pensé. Je savais juste que je voulais rester dans le monde du football. Quand j’ai fini, je me suis dit «pourquoi ne pas essayer comme entraîneur assistant et si j’aime ça, je continue !». Au début, comme ancien joueur, le jeu m’a beaucoup manqué, car être entraîneur, c’est aussi un peu plus passif. Petit à petit, j’ai réalisé que j’aimais cela. Je peux travailler avec les joueurs et j’ai une bonne relation avec eux. Maintenant, je sais que c’est ce que je veux faire.»

«La Super League est un championnat qui construit un joueur»

Vilmos Vanczák

Entraîneur assistant du Puskás Akadémia FC

Aujourd’hui, vous êtes entraîneur assistant au Puskás Akadémia FC, comment s’est passée votre saison ?

«Cette saison a été un peu compliquée. Nous voulions gagner la coupe, mais nous avons été éliminés en demi-finale [par le Zalaegerszeg TE FC]. La finale se jouait à la Puskás Aréna, donc c’est dommage. Concernant le championnat, nous avons terminé quatrièmes et nous ne serons pas européens la saison prochaine. C’est une moins bonne saison que les dernières, où nous étions toujours en Conference League ou en Europa League.»

Quelles sont les différences entre le championnat hongrois et le suisse ?

«La Super League est un championnat qui construit un joueur. Il va jouer deux-trois ans et il peut aller en Allemagne. En Hongrie, nous avons plus de stades qu'avant, plus de terrains et le football a énormément progressé. Maintenant, la qualité est plus haute et nous avons plus d’académies. J’espère donc que plus de joueurs vont venir, augmenter le niveau du championnat et que nous pourrons faire un peu comme en Suisse en vendant des joueurs à des clubs qui évoluent dans des grands championnats. Ça serait aussi une bonne chose pour notre équipe nationale d’avoir des joueurs qui jouent en Bundesliga ou en Premier League.»

En parlant de la Suisse, quel est le meilleur souvenir que vous gardez de votre aventure au FC Sion ?

«Les supporters ! C’était vraiment génial. Tout le monde m’aimait [rires]. C’était le plus important pour moi. J’ai aussi une bonne relation avec le président et avec le club. À Sion, j’ai trouvé «mon endroit». Je ne voulais pas changer, jamais. C’est aussi là que j’ai pu jouer au plus haut niveau.»

«C’est impossible que Sion ne soit pas meilleur que Winterthour»

Vilmos Vanczák

Ancien joueur du FC Sion

Vous avez eu quelques beaux succès avec le FC Sion. Aujourd’hui, c’est plus compliqué, est-ce que vous suivez les résultats de votre ancienne équipe ?

«Oui toujours, j’essaie de regarder quelques matches sur internet. Je sais que c’est un peu compliqué cette saison, mais j’espère qu’ils vont rester en première division, car Sion est un club qui doit rester en Super League.»

Vous avez regardé quelques matches. À votre avis, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné dans cette équipe ?

«Tout le monde parle de Balotelli, c’est aussi un point négatif. Pour un entraîneur, c’est compliqué. Je sais comment fonctionne les choses là-bas. Si tu ne le fais pas jouer, les gens vont dire “pourquoi nous payons un gros salaire à Balotelli s’il ne joue pas”, mais ce n’est pas bon pour l’équipe. Il ne travaille pas pour l’équipe. Je ne sais pas comment ça se passe dans le vestiaire, mais je pense que la cohésion entre les joueurs n’est pas bonne. C’est quelque chose de plus important que la qualité, parce que ces joueurs ont beaucoup de qualités. Mais avec une bonne ambiance, tu peux gagner beaucoup de matches. C’est impossible que Sion ne soit pas meilleur que Winterthour ou une autre équipe. Ils ont des qualités, il manque de la cohésion.»

Vous parlez de Balotelli. Vous aviez aussi joué avec une star à Sion, Gennaro Gattuso.

«Oui, mais c’est différent. Gattuso était un moteur. Il était toujours motivé et il motivait les joueurs. Il était toujours devant et il montrait l’exemple. À ce moment, l’équipe était soudée et je pense que c’est moins le cas aujourd’hui.»

Vous savez que le FC Sion change souvent d’entraîneur, vous en avez connu plusieurs. Si Christian Constantin vous appelle demain, est-ce que vous revenez en Valais ?

«Directement ! Sion me manque. Chaque année, je reviens. En décembre, j’y était avec Fabio Celestini parce que je devais faire un stage dans un club pour mon diplôme d’entraîneur. J’étais là-bas, je réfléchissais et beaucoup de souvenirs sont revenus. Je me suis dit que ça serait un rêve d’y être entraîneur. Je voulais passer mes diplômes. Maintenant que c’est fait, nous ne savons pas ce qui peut se passer. Si le président pense à moi, je reviens tout de suite.»