Un an après le triomphe de Carlos Alcaraz, la finale de Wimbledon mettra de nouveau aux prises dimanche le jeune Espagnol à Novak Djokovic. Le septuple vainqueur serbe, qui a bien failli ne pas jouer le tournoi, espère prendre sa revanche.
L'enjeu pour Alcaraz (ATP 3) est d'enfoncer le clou dans la brèche qu'il a ouverte l'an dernier dans la domination sans partage du Serbe sur le gazon londonien de 2018 à 2023: 34 matches gagnés d'affilée pour quatre titres. Pour remporter déjà à 21 ans son quatrième titre du Grand Chelem.
Pour Djokovic, l'enjeu est plus directement historique. Car, comme à chaque fois qu'il dispute un tournoi du Grand Chelem, il joue pour les records. Dimanche, il visera à 37 ans un huitième titre à Wimbledon pour égaler le record de Roger Federer et porter à 25 son propre record de titres du Grand Chelem.
D'ores et déjà, il jouera sa dixième finale au All England Tennis Club (à deux longueurs du record de Federer), la 37e en Grand Chelem (il améliore son propre record, Federer en a 31). Ce qui fait qu'une fois sur deux dans sa carrière, il est arrivé en finale des 75 Majeurs auxquels il a participé!
Dix dans trois
Il est aussi le seul joueur de l'histoire, hommes et femmes confondus, à avoir joué dix finales dans trois des quatre Majeurs (Australie, Wimbledon, US Open). Après un premier semestre sans la moindre finale, un titre dimanche et tous les records qui vont avec donneraient en outre une tout autre couleur à la saison de Djokovic.
Sa présence en finale relève du miracle et illustre ses capacités physiques et mentales hors normes. Le Serbe, opéré du ménisque droit le 5 juin, ne savait toujours pas quatre jours avant le début du tournoi s'il serait en mesure de le jouer.
«Je ne voulais rien prouver à personne, je voulais simplement tout faire pour pouvoir jouer Wimbledon», explique-t-il en réfutant toute imprudence. «Je ne suis jamais allé à l'encontre des experts médicaux qui s'occupaient de ma récupération», assure-t-il en convenant qu'il a toujours fait «des efforts supplémentaires» par rapport à ce qui lui était demandé.
Finalement, il s'est aligné et après trois premiers tours contre des adversaires largement à sa main au cours desquels il a pu faire attention, il assure depuis son huitième de finale contre Holger Rune ne plus penser à son genou qui reste toutefois enserré dans une genouillère souple.
Libre
«Désormais, je joue tout à fait librement et aussi bien que je peux», affirmait-il après sa victoire en demi-finale contre le trop tendre Lorenzo Sonego qu'il a écarté en trois sets. Mais c'est bien son tout meilleur niveau qu'il devra afficher s'il veut avoir une chance contre Alcaraz. «Wimbledon tire toujours le meilleur de moi, me motive pour être le plus fort possible», prévient-il cependant.
En face, Alcaraz comme à son habitude s'éclate sur le court. «Je me sens très bien avant cette finale, j'ai un niveau de tennis vraiment très élevé, une grande confiance, je me déplace bien... Je suis suffisamment en confiance pour faire un très bon résultat dimanche», annonce-t-il.
Car même s'il n'a pas encore montré son tout meilleur niveau de la quinzaine, il a su remporter ces matches où il ne se sentait pas à son maximum. Néanmoins, face au Serbe, il sait «à quoi (s') attendre» et il sait qu'il faudra être à son meilleur.
Et bien qu'il assure ne pas se «voir en favori», Alcaraz rappelle que «chercher à gagner est dans (sa) nature». Le tournoi a donné un petit avantage de fraîcheur à Djokovic: l'Espagnol a joué 23 sets pour parvenir en finale et passé quatre grosses heures de plus sur le court que le Serbe qui a joué 17 sets et profité du forfait d'Alex de Minaur en quarts de finale. Mais comme le dit Alcaraz, quelles que soient les circonstances, «chaque match est une guerre».