«Je suis très loin de mon meilleur tennis !» Belinda Bencic ne masque pas la réalité. Elle garde les pieds sur terre même après avoir mis un terme à une longue disette de cinquante semaines sans victoire.
Tête de série no 11 du tableau, la Saint-Galloise s'est qualifiée pour le deuxième tour de l'Open d'Australie à la faveur de son succès 6-3 4-6 6-1 devant l'Américaine Lauren Davis (WTA 80). «Je n'ai pas retrouvé mes sensations», ajoute Belinda Bencic qui aura commis 12 doubles fautes dans les deux premiers sets et 47 erreurs directes. «En raison de tout ce qui a pu se produire autour de cette pandémie, il faut accepter le fait de ne pas pouvoir vraiment bien jouer au tennis ces jours, poursuit-elle. J'ai assimilé cette vérité dans mon esprit. Je me dis aussi que je dois tout simplement battre une adversaire qui se débat peut-être elle aussi avec son jeu...»
Un handicap insurmontable
Jeudi, la Saint-Galloise sait toutefois que la tâche sera plus ardue. Elle affrontera l'éternelle Svetlana Kuznetsova (WTA 37) qui, faut-il le rappeler, possède deux titres du Grand Chekem à son palmarès, l'US Open 2004 et Roland-Garros 2009. Face à la Russe contre laquelle elle avait perdu le dernier match en février dernier à Doha qu'elle a livré avant l'arrêt du Circuit, elle peut redouter que la quarantaine stricte qu'elle a dû observer à son arrivée en Australie représente au final un handicap insurmontable. Et contrairement à Lauren Davis et à Victoria Azarenka (WTA 12), qui a dû être soignée pour un début de malaise lors de sa défaite contre l'Américaine Jessica Pegula (WTA 61), Svetlana Kunetzova a bénéficié d'une quarantaine «allégée».
Quatorze jours sans sortir une seule fois de sa chambre a également pesé pour Henri Laaksonen (ATP 139) même s'il est sans doute le joueur du Circuit qui parvient le mieux à masquer ses émotions. Issu des qualifications à Doha, le Schaffhousois a livré un match fort décevant de l'Italien Salvatore Caruso (ATP 78). Battu 6-2 6-4 6-3 après 49 fautes directes, il pourra très vite se consoler avec le chèque de 70'000 francs – avant impôts – qui mettra du beurre dans ses épinards. Pour un joueur comme Henri Laaksonen condamné à guerroyer la plupart du temps dans la jungle des Challengers, cette manne est vraiment très précieuse.
Jil Teichmann joue les prolongations
Même si la défaite qu'elle a concédée devant Coco Gauff (WTA 48) fut extrêmement sévère – 6-3 6-2 en seulement 56 minutes – et même si elle souffre du dos, Jil Teichmann (WTA 58) était peut-être la plus souriante mardi dans le camp suisse. «Je suis une privilégiée, dit-elle. Je peux travailler, je peux voyager alors qu'une grande partie du monde est à l'arrêt.»
Elle entend donc prolonger son séjour en Australie. Elle est encore en lice dans cet Open d'Australie en double avec la Française Fiona Ferro. Elle jouera ensuite la semaine prochaine un tournoi WTA 250 toujours à Melbourne Park avant d'en enchaîner avec un second à Adelaïde cette fois. «Pourquoi rentrer alors que nous pouvons encore jouer ici en Australie, lâche-t-elle. Personne ne sait comment la situation sanitaire peut évoluer ces prochaines semaines en Europe...»
Mais pour profiter au maximum de ce long séjour, Jil Teichmann doit soigner au plus vite son dos. Face à Coco Gauff qu'elle avait poussé dans ses derniers retranchements une semaine plus tôt, elle fut, en effet, très loin du compte.
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