Tennis "C'est le moment idéal"

La salle de presse du Masters WTA était encore pleine à craquer lorsque Martina Hingis s'est confiée aux alentours de minuit jeudi soir à Singapour, quelques heures après l'annonce de sa retraite. "C'est le moment idéal" de dire stop, a répété la St-Galloise de 37 ans.

Martina, vous aviez préféré ne pas vous projeter vers l'avenir après votre sacre en double mixte à l'US Open au côté de Jamie Murray. Nous savons maintenant pourquoi. Quand avez-vous pris la décision que ce Masters serait votre dernier tournoi?

Martina Hingis: "Mes partenaires le savaient déjà à l'époque, et il y avait des rumeurs. Je suis d'ailleurs surprise que cela ne sorte que maintenant. Mais les autres joueuses sont restées discrètes et m'ont soutenue. J'avais dit dès le départ à Latisha (Yung-Jan Chan, sa partenaire de double depuis février) que cette saison serait probablement ma dernière. Certains le savaient, d'autres non."

De nombreux observateurs sont surpris que vous vous arrêtiez après une si belle saison.

"C'est le moment idéal, justement. Il faut arrêter lorsqu'on est au sommet, et pas lorsque l'on est en train de régresser. Je n'aurais personnellement pas pu rêver d'une plus belle fin."

L'annonce s'est faite juste avant votre entrée en lice. Etiez-vous du coup encore plus nerveuse?

"Absolument! J'étais tétanisée au début de notre quart de finale. Je ne voulais vraiment pas connaître l'élimination. Cela aurait été fâcheux."

Vous avez expliqué sur les réseaux sociaux que vous n'iriez nulle part. Que doit-on comprendre?

"Je ferai toujours partie du monde du tennis, et le tennis fera toujours partie de ma vie. J'ai déjà travaillé en tant que coach, je peux aider ma maman dans son école de tennis. Je resterai liée au tennis. Je suis ambassadrice du tournoi WTA qui déménagera de Bienne à Lugano, et peut-être aurai-je d'autres activités encore. Je me réjouis de relever les nouveaux défis qui se présenteront. Mais j'ai désormais mérité de passer un peu de temps loin du tennis après toutes ces années."

Qu'est-ce qui ne vous manquera surtout pas?

"Très certainement la routine quotidienne, les entraînements, le fait de devoir se réveiller tôt. Le circuit me manquera peut-être à un moment donné, mais pas ces aspects-là. L'attente dans les aéroports, le jetlag ne me manqueront pas non plus. Même les voyages, tout du moins dans un premier temps."

Ce n'est pas votre première retraite.

"Exact."

Qu'est-ce qui est différent cette fois-ci?

"Les deux premières fois, j'avais en tête l'idée de revenir à la compétition. Je voyais des joueuses qui avaient mon âge et obtenaient encore de bons résultats, et je me disais que je pourrais peut-être aussi y parvenir. Tout d'abord en simple, puis en double. Mais là, c'est définitif. Je ne reviendrai plus sur la grande scène tennistique."

ATS