A 20 ans, Coco Gauff n'en finit pas d'étonner par sa maturité: vainqueur à l'US Open l'an dernier de son premier tournoi du Grand Chelem, l'Américaine affirme ne pas souffrir de la pression à l'idée de défendre pour la première fois un tel titre.
«C'est de la pression mais aussi un privilège et ma nouvelle devise, c'est si tu défends, c'est que tu as gagné quelque chose auparavant», a affirmé la N.3 mondiale quelques jours avant le début du tournoi lundi.
L'an dernier, elle avait expliqué avoir trouvé un surcroit de motivation grâce aux «haters ou aux jaloux» sur les réseaux sociaux. Cette fois, ces mêmes réseaux l'ont aidée, mais de façon positive avec ce très récent commentaire: «Pourquoi te stresser à cause d'une victoire?»
«Je me suis dit que c'était une bonne façon de voir les choses. Personne ne pourra me reprendre ce titre alors pourquoi me stresser au sujet de quelque chose que j'ai déjà fait?», explique-t-elle.
La rencontre à l'occasion des Jeux olympiques de Paris (où elle a échoué en huitièmes de finale) d'athlètes de haut niveau s'illustrant dans d'autres sports n'est pas étrangère à ce détachement vis-à-vis de la pression.
«Normal»
«Ça permet de réaliser que la nervosité est quelque chose de normal, que la pression est quelque chose de normal et, même si ça ne rend pas les choses plus faciles, ça permet de se rendre compte qu'on n'est pas la seule à porter un tel poids», explique Gauff, qui arbore un collier avec les anneaux olympiques.
La pression, elle la connait depuis ce Wimbledon 2019 où, à 15 ans et pour sa première participation, elle avait atteint les 8e de finale en ayant éliminé Venus Williams, quintuple vainqueur du tournoi, au premier tour.
Depuis, elle porte les espoirs d'une nation et, après une finale perdue à Roland-Garros en 2022, elle a concrétisé l'an dernier à Flushing Meadows.
Cette progression graduelle après son explosive apparition sur le circuit est, selon elle, une des raisons pour lesquelles elle garde aussi bien la tête sur les épaules.
«Certains pensaient que j'allais remporter un tournoi du Grand Chelem à 15 ou 16 ans, mais c'était dingue, je n'allais pas le faire! Ca m'a préparée pour ce qu'il m'arrive maintenant. Et désormais, j'aborde le tournoi en disant que je vais m'y faire plaisir.»
Vedette
Certes, cette année elle voit son nom, son visage partout dans la ville qui ne dort jamais, mais elle affirme ne pas être particulièrement troublée car l'an dernier déjà elle avait été «au centre d'une folle attention avant même d'être titrée en Grand Chelem».
«Alors, en gros, j'ai le même genre de semaine de pré-US Open que l'an dernier, aussi chargée», insiste-t-elle.
Depuis sa demi-finale à Roland-Garros, Gauff n'a pas eu des résultats particulièrement brillants avec notamment une défaite dès son entrée en lice, au deuxième tour, au WTA 1000 de Cincinnati, tournoi qu'elle avait remporté l'an dernier avant d'enchaîner à New York. Mais elle voit dans cette défaite «un bienfait déguisé».
«Ca m'a permis de bien m'entraîner pendant une semaine et demie, or j'obtiens mes meilleurs résultats au sortir de blocs de préparation».
Ses entraînements à Flushing Meadows ces derniers jours lui ont aussi apporté de la confiance, ce qui ne veut pas dire qu'elle produira forcément «de grands matches» mais montre que tous les voyants sont au vert.
Gauff débutera son tournoi lundi face à la Française Varvara Gracheva (66e), avec en ligne de mire une demi-finale contre la N.2 mondiale Aryna Sabalenka qu'elle avait battue l'an dernier en finale.
Si les derniers résultats de l'Américaine n'ont pas été probants, la Bélarusse s'est elle placée sur une belle rampe de lancement en remportant Cincinnati. Comme Gauff l'an dernier.