Vainqueur de Wimbledon, Novak Djokovic risque de ne pas pouvoir jouer l'US Open en août car il refuse de se vacciner contre le covid, alors il attend «une bonne nouvelle en provenance des Etats-Unis».
L'US Open débute le 29 août, mais vous n'êtes pas vacciné pour entrer aux Etats-Unis, alors à quoi va ressembler la suite de votre saison ?
«Je suis en vacances. Que je joue ou pas un tournoi prochainement, je vais quoi qu'il arrive me reposer deux semaines parce que ces derniers mois ont été éprouvants. Ensuite, je vais attendre une bonne nouvelle en provenance des Etats-Unis parce que j'aimerais vraiment y aller, jouer un tournoi ou deux avant l'US Open. Je ne suis pas vacciné et je n'ai pas l'intention de me faire vacciner. Donc la seule bonne nouvelle possible serait une levée de l'obligation vaccinatoire pour entrer sur le territoire des Etats-Unis, ou une exemption. Mais je ne pense pas que l'obtention d'une exemption soit réaliste. S'il est impossible d'aller jouer aux Etats-Unis, il faudra que je voie à quoi peut ressembler la suite de la saison. Pour être honnête, je ne pense pas que j'irai à la pêche aux points. Si j'ai bien compris, remporter un tournoi du Grand Chelem m'assure une place aux Masters de fin d'année, à moins d'être en dehors du Top20. Avec les points accumulés jusque-là, je pense que je serai dans le Top20. Je ne ressens aucune nécessité de mettre en place un programme particulier. Les choses ont changé pour moi ces douze ou dix-huit derniers mois: j'ai battu le record de semaines passées à la première place de l'ATP, pour lequel j'ai travaillé toute ma vie. Ca, c'est fait donc je place ma priorité sur les tournois du Grand Chelem et les grands tournois où je me sens bien. La suite pourrait donc être la Laver Cup ou la Coupe Davis. J'adore jouer pour mon pays.»
Vous avez été soutenu par le public dimanche, cela donne-t-il un goût particulier à votre 7e titre à Wimbledon ?
«J'ai effectivement ressenti le soutien et l'amour du public et je lui en suis très reconnaissant. Evidemment, ce n'est pas un secret, tout joueur aimerait avoir le soutien du public pendant ses matchs, parce que ça peut être très important pour le mental. Il est sans aucun doute plus facile de surmonter certains obstacles et certaines situations dans le match quand les gens vous soutiennent.»
Etes-vous maintenant remis de l'épisode australien où vous aviez été placé en rétention avant d'être expulsé du territoire faute de vaccin ?
«Tout ce qui s'est passé après l'Australie, en particulier sur les tournois, a été très compliqué à surmonter émotionnellement. En partant d'Australie, je pensais avoir laissé tout ça derrière moi, je pensais repartir de l'avant. Mais en réalité, il n'a pas été facile de refermer ce chapitre parce que les médias n'ont cessé de me rappeler tout ça. Ca a causé des turbulences en moi. J'ai eu besoin de temps pour sortir de la tempête. A un moment donné, j'ai compris que ça allait prendre du temps, qu'il me faudrait du temps pour me retrouver complètement, retrouver mon équilibre mental sur le court et en dehors. Le jeu était là, je connais mes qualités, mon tennis. Mais tout ce qui se passait en dehors du court me distrayait beaucoup et me mettait beaucoup de pression. Et donc, en arrivant à Wimbledon, j'étais confiant parce que je restais sur trois titres consécutifs et que j'ai le sentiment d'améliorer mon jeu sur gazon chaque année. Je suis arrivé de Paris sur une défaite rude émotionnellement (réd: en quarts contre Rafael Nadal). Mais à Rome (vainqueur) et Paris, je jouais déjà le tennis que je voulais jouer. Donc j'avais confiance en mes chances en arrivant à Wimbledon.»