«C'est quelque chose dont je me souviendrai pour toujours», a confié Novak Djokovic après sa défaite en finale de l'US Open.
Le Serbe était partagé entre «tristesse» de n'avoir pu réaliser le Grand Chelem calendaire et sentiment «merveilleux» d'avoir gagné le coeur du public, autre quête longtemps inassouvie.
- Quelles émotions vous ont traversé vers la fin du match et après ?
«Elles étaient multiples. A la fin c'était du soulagement, j'étais content que ce soit fini parce que la préparation du tournoi et tout ce que j'ai dû gérer mentalement et émotionnellement au cours des deux dernières semaines, c'était beaucoup. En même temps, j'ai ressenti de la tristesse, de la déception, mais aussi de la gratitude pour le public et pour ce moment particulier qui m'a été réservé. Bien sûr, une partie de moi est très triste. C'est difficile à avaler, cette défaite, quand on sait tout ce qui était en jeu. Mais d'un autre côté, j'ai ressenti quelque chose que je n'avais jamais ressenti de ma vie ici à New York. Le public m'a fait me sentir très spécial. Je ne dirais pas que je ne m'attendais à rien, mais la quantité de soutien, d'énergie et d'amour que j'ai reçu des spectateurs... C'est quelque chose dont je me souviendrai pour toujours. C'est la raison pour laquelle, au moment du dernier changement de côté j'ai juste pleuré. L'émotion était si forte. C'est aussi fort que de gagner 21 tournois du Grand Chelem. C'est ce que j'ai ressenti, en toute honnêteté. Ils ont touché mon coeur. C'est le genre de moments que nous chérissons. Oui, c'était juste merveilleux.»
- En finale de Roland-Garros, alors que Stefanos Tsitspas menait deux sets à zéro, vous aviez dit avoir pensé que si vous réussissiez le break, vous pourriez gagner le match. Avez-vous eu cet espoir aujourd'hui ?
«C'était différent parce que mes sensations sur le court n'étaient pas aussi bonnes qu'à Paris. Je manquais d'énergie. Il y a eu une opportunité avant, au début de la seconde manche. J'ai des balles de break, j'étais très proche. Qui sait ce que serait devenu le match ? Avec le soutien des fans, je me serais senti probablement différent. Mais Daniil a été incroyable. Tout le mérite lui en revient. Il a été le meilleur, mentalement, dans son approche du match, dans son jeu. Il a mérité de gagner. Quant à moi, je sais que j'aurais pu et dû faire mieux. Mais c'est le sport.»
- Alexander Zverev, médaillé d'or à Tokyo, Medvedev désormais sacré en Majeur, pensez-vous qu'une période de transition s'ouvre au sommet du tennis ?
«Cela avait déjà commencé avec la victoire de Dominic Thiem l'année dernière. La transition est inévitable. Les anciens s'accrochent encore. Nous essayons toujours de faire briller la lumière sur le monde du tennis autant que nous le pouvons. Mais cette génération n'est pas nouvelle, elle est actuelle. Ils vont prendre la relève et je pense que le tennis est entre de bonnes mains, parce que ce sont tous des gars sympas et de très, très bons joueurs.»
- Est-ce que les précédents matches vous ont rattrapé aujourd'hui physiquement ?
«Possible. J'ai passé plus d'heures sur le court par rapport à Daniil. Mais la période était aussi très éprouvante émotionnellement, ces 5 ou 6 derniers mois, entre Roland-Garros, Wimbledon et les Jeux olympiques (réd: où il a perdu en demi-finale). Tout devait s'aligner pour moi, malheureusement, je n'ai pas réussi à franchir la dernière marche. Mais je dois être fier de ce que j'ai accompli cette année, il y a quand même trois victoires en Grand Chelem et une finale. D'autres défis m'attendent. J'ai appris à surmonter ce genre de rudes défaites dans les Majeurs, celles qui font le plus mal. Je vais essayer d'en tirer des leçons, d'apprendre, d'être plus fort et de continuer à avancer. J'aime toujours ce sport et je me sens toujours bien. Tant qu'il y a cette motivation, je continuerai à courir.»