Roger Federer ne veut pas prendre le moindre risque à trois semaines de Wimbledon.
Ereinté par la bataille de 3h35' livrée samedi soir au 3e tour à Roland-Garros, le Bâlois de bientôt 40 ans a sagement renoncé à affronter Matteo Berrettini (no 9) lundi en 8e de finale.
Le suspense n'a donc pas duré bien longtemps. "N'est-ce pas trop risqué de continuer à tirer (sur le genou), n'est-ce pas le bon moment pour se reposer ?", s'était interrogé Roger Federer en conférence de presse après sa victoire 7-6 6-7 7-6 7-5 sur Dominik Koepfer. Sa réponse est tombée dimanche peu après 16h.
Le Bâlois aurait dû être en pleine possession de ses moyens pour vaincre Matteo Berrettini, ce qui n'aurait pas été le cas lundi. Il n'a jamais abandonné en cours de match en 1519 rencontres disputées sur l'ATP Tour, et il ne voulait certainement pas que son 80e tournoi du Grand Chelem soit le théâtre de cette triste première.
Revenu à la compétition en mars après avoir subi l'an dernier deux opérations au genou droit, Roger Federer ne peut pas se permettre de prendre le moindre risque. Il a fait de Wimbledon son objectif prioritaire de la saison, et les informations récoltées au cours de cette semaine parisienne lui suffisent.
Ecouter son corps
"J'ai décidé de me retirer du tournoi après avoir mené des discussions avec mon staff. Après deux opérations au genou et plus d'une année de rééducation, il est important que j'écoute mon corps et que je ne me précipite pas dans ce retour à la compétition", explique-t-il dans un communiqué.
"Je suis ravi d'avoir gagné trois matches. Il n'y a pas de meilleur sentiment que d'être de retour sur le terrain", poursuit le Bâlois, qui ne s'attendait certainement pas à passer trois tours Porte d'Auteuil. Et qui ne savait pas non plus s'il serait capable de tenir physiquement le choc en cas de match-marathon.
Mission accomplie
Arrivé à Paris sans réelle ambition si ce n'est celle d'accumuler les matches, Roger Federer a donc rempli sa mission première. Il peut quitter Paris le coeur léger et l'esprit serein, même si dans l'absolu il aurait sans doute préféré éviter un forfait préventif dans le cadre d'un tournoi majeur.
Le Bâlois aux 20 titres du Grand Chelem a fait un grand pas dans la bonne direction ces trois dernières semaines. Son niveau de jeu moyen est monté de plusieurs crans par rapport au Geneva Open, où il s'était incliné dès son entrée en lice le 18 mai face à Pablo Andujar après avoir mené 4-2 au troisième set.
Bien sûr, tout n'est pas encore parfait. Loin de là. L'instinct du "tueur" lui fait ainsi toujours quelque peu défaut. Il a ainsi compté à deux reprises un break d'avance au deuxième set face à Dominik Koepfer, mais a concédé à chaque fois son service dans la foulée. "J'aurais pu mieux prendre le dessus", a-t-il concédé.
Cap sur Halle
Roger Federer savait bien qu'il n'avait aucune chance de gagner Roland-Garros, il n'avait cessé de l'affirmer. Après son 3e tour épique, il a compris qu'il n'avait plus rien à espérer dans cette quinzaine. Il devait surtout craindre de puiser un peu trop dans ses réserves d'énergie lundi en 8e de finale.
Il reste désormais trois semaines au Bâlois pour peaufiner sa forme avant le grand rendez-vous de Wimbledon (28 juin-11 juillet). Il va mettre le cap sur Halle, où il lancera sa saison sur gazon dès le lundi 14 juin avec une bonne dose de confiance supplémentaire en ses moyens, tant sur le plan tennistique que physique.