C'est une septième et dernière marche que tenteront de gravir Matteo Berrettini (no 7) et Novak Djokovic (no 1) dimanche en finale à Wimbledon. L'un vers un premier sacre majeur dont il n'avait même pas osé rêver, l'autre vers un 20e titre du Grand Chelem record pour lequel il se dédie corps et âme depuis des années.
Dire que Novak Djokovic l'a planifié serait exagéré compte tenu de l'énormité de l'exploit que cela représente. Mais dire que rejoindre Roger Federer et Rafael Nadal au nombre de trophées en Majeurs est une obsession pour le Serbe, est une évidence. Dont il ne se cache absolument pas.
«C'est pour ça que je suis là. C'est pour ça que je joue. Avant de venir à Londres, je me suis imaginé en position de me battre pour remporter un nouveau titre du Grand Chelem. Et maintenant, je me suis mis en position de le faire», a déclaré aussi directement que possible le no 1 mondial après sa qualification pour la finale.
Il faut dire qu'avant de venir à Londres, Nole a remporté l'Open d'Australie pour la neuvième fois (un record) et enchaîné sur un deuxième sacre à Roland-Garros après avoir battu en demi-finales le maître des lieux Rafael Nadal. Il est devenu à cette occasion le premier joueur à remporter au moins deux fois chacun des quatre tournois majeurs depuis le début de l'ère Open (1968).
Tout connu
En l'absence à Wimbledon de Rafael Nadal et avec l'élimination de Roger Federer en quarts de finale pour ce qui était peut-être sa dernière apparition sur le Centre Court où il a remporté huit trophées (record), l'occasion était belle pour Novak Djokovic de peaufiner ses statistiques.
Outre un objectif de sixième trophée sur le gazon du temple du tennis synonyme de 20e titre majeur, le Serbe a aligné désormais vingt victoires consécutives en Grand Chelem depuis ses titres à Melbourne et Paris, et autant à Wimbledon où il a remporté les deux précédentes éditions (2018 et 2019).
Pour sa 30e finale majeure, il ne s'attend pas à avoir le public en sa faveur. Mais il pourra néanmoins compter, à 34 ans et pour sa septième finale de Wimbledon, sur son immense expérience, celle-là même qui lui a permis de sortir son meilleur tennis vendredi face à Denis Shapovalov sur les points importants et d'ainsi faire basculer en sa faveur et en trois sets seulement un match pourtant très serré.
«J'ai connu toutes les situations possibles en tant que joueur de tennis. Je connais mes forces, je sais ce dont je suis capable. Je m'appuie dessus. Ce n'est évidemment pas une garantie de s'en sortir à chaque fois, mais au moins je sais ce qui fonctionne pour moi», a-t-il expliqué.
Zone inconnue
Or justement, si Matteo Berrettini s'est hissé en finale avec une énergie débordante, il navigue désormais en zone parfaitement inconnue, lui dont le meilleur résultat en Grand Chelem est la demi-finale de l'US Open 2019 perdue face à Rafael Nadal. «Je n'ai jamais rêvé de ça, c'était trop énorme...», a-t-il confié après sa victoire en demi-finale contre Hubert Hurkacz.
«Quand j'ai croisé Boris Becker (dans les allées du club avant le début du tournoi), il m'a dit que pour aller loin à Wimbledon il fallait être comme ci, comme ça, essayer de faire ceci... Je me suis dit 'OK, ce type, il est arrivé à Wimbledon en pensant à jouer la finale (qu'il a gagnée dès sa première participation en 1985, à 17 ans)'. Moi, je ne pensais pas comme ça. Je pensais en être capable, mais je n'y réfléchissais pas. J'ai pris chaque match très au sérieux et j'ai avancé très lentement.»
Sa méthode a fonctionné et désormais, il y est: vainqueur du Queen's juste avant, l'Italien de 25 ans est sur une série de onze matchs remportés sur gazon et la Challenge Cup remise au vainqueur de Wimbledon depuis 1887 est à portée de main. «Le travail est loin d'être fini car, maintenant que je suis arrivé là, je veux le trophée !», a-t-il lancé après sa demie. Oui, mais Djokovic aussi !