Pironkova "Gagner s'apparentait à une question de vie ou de mort"

ATS

4.9.2020

On peut se hisser en finale de l’Open d’Australie en janvier avant de perdre en septembre à l’US Open contre une joueuse non-classée qui n’avait plus disputé un seul tournoi depuis trois ans: tel est le curieux destin épousé par Garbine Muguruza en cette année 2020 qui défie bien toute logique.

Tsvetana Pironkova est l'une des surprises du tableau féminin à l'US Open.
Tsvetana Pironkova est l'une des surprises du tableau féminin à l'US Open.
Keystone

Brillante en Australie où elle ne fut vraiment pas loin de cueillir le titre – trois balles de break en sa faveur contre Sonia Kenin à 2-2 0-40 lors du troisième set de la finale... –, l’Espagnole est tombée de très haut à Flushing Meadows. Elle a été battue 7-5 6-3 au deuxième tour par Tsvetana Pironkova revenue aux affaires à bientôt 33 ans – elle les aura le 13 septembre – après avoir donné naissance à un petit Alexandre.

Une nouvelle règle qui a tout changé

La Bulgare a bénéficié de la nouvelle règle de la WTA qui permet à une joueuse devenue maman de conserver pendant trois ans le classement qu’elle possédait avant de quitter le Circuit. 123e en juillet 2017, elle a ainsi pu intégrer directement le tableau principal de l’US Open en raison des nombreux forfaits provoqués par la pandémie du coronavirus qui a incité bien des joueuses à renoncer à se rendre à New York. «J’ai vu dans cette nouvelle règle une opportunité à saisir», explique Tsvetana Pironkova dont le plus beau résultat fut une accession dans le dernier carré de Wimbledon en 2010.

Elle était donc l’une des neuf mamans lundi sur la ligne de départ du simple dames avec Serena Williams, Kim Clijsters, Vera Zvonarena, Victoria Azarenka, Tatjana Maria, Kateryna Bondarenko, Patricia Maria Tig et Olga Govortsova. Trois d'entre-elles, Serena Williams, Victoria Azarenka et bien sûr Tsvetana Pironkova, ont passé le cap du deuxième tour.

«Pourquoi ne pas commencer par gagner des matches ?»

«Mon idée première était de revenir en mars, poursuit-elle. Mais il y a eu la pandémie. Mais ce fut un mal pour un bien. J’ai pu affiner ma préparation. Je n’étais plus contrainte d’enchaîner toutes les semaines les tournois comme j’ai pu le faire depuis quinze ans. Avant, gagner un match s'apparentait à une question de vie ou de mort. Aujourd'hui, je suis bien au-dessus de cela. Et ici à New York, la rapidité des courts me convient parfaitement. Je suis bien dans ma tête. Je tape bien dans la balle. Je bouge très bien. Alors, pourquoi ne pas commencer par gagner des matches ?»

Après ses succès sur la Russe Liudmila Samsonova (WTA 120) au premier tour et Garbine Muguruza (no 10) jeudi, la Bulgare sera opposée à Donna Vekic (no 18). Victorieuse des trois rencontres qui l’ont opposée par le passé à la Croate, Tsvetana Pironkova peut croire que son incroyable parcours ne s’arrêtera pas ce week-end à Flushing Meadows.

Avec son jeu qui privilégie le slice et qui est un régal pour les puristes, la Bulgare apporte un air de fraîcheur bienvenu avec ce retour au premier plan. Elle joue avec une facilité déconcertante – trop sans doute – et avec un sens de la créativité qui peut trancher dans un Circuit où le but ultime est de frapper le plus fort possible dans la balle. Il y a dans le tennis de Tsvetana Pironkova quelque chose de suranné qui lui confère un charme irrésistible.

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