Wimbledon pourrait devenir en juillet le premier tournoi à refuser la participation des joueurs russes et bélarusses en raison de la guerre en Ukraine, le tennis les ayant relativement épargnés jusque-là.
Daniil Medvedev, no 2 mondial, Andrey Rublev (8e), mais également Aryna Sabalenka (4e), Anastasia Pavlyuchenkova (15e), Victoria Azarenka (18e): le Majeur sur gazon semble prêt à se passer de ces têtes d'affiche dans le cadre de sanctions contre la Russie, selon la presse britannique de mercredi.
Avant même une annonce officielle de la part du tournoi anglais, Moscou a réagi en qualifiant «d'inacceptable» une telle décision.
«Préjugés»
«Une nouvelle fois, ils font des sportifs les otages de préjugés politiques, d'intrigues politiques (...) C'est inacceptable», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Suivant les recommandations du CIO, les sportifs russes et bélarusses ont été bannis de nombreuses compétitions: Jeux paralympiques de Pékin, Mondial de football, Mondiaux de natation...
En tennis, Russie et Bélarus ont été exclus des compétitions par équipes (Coupe Davis et Billie Jean King Cup), mais à titre individuel et sous bannière neutre, les joueurs et joueuses de ces deux pays sont à ce jour autorisés à jouer les tournois ATP et WTA.
Toutefois, les quatre tournois du Grand Chelem, Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open, sont indépendants des circuits hommes et femmes.
«Pas de guerre s'il vous plaît»
Et selon le quotidien britannique The Times, après quasiment deux mois de pourparlers, les organisateurs de Wimbledon devraient interdire la participation des joueurs russes et bélarusses plutôt que d'adhérer à une solution de compromis proposée par le gouvernement britannique.
Ces négociations visaient à ce que ces joueurs signent une déclaration par laquelle ils ne feraient pas de commentaires favorables au président russe Vladimir Poutine.
Les organisateurs de Wimbledon estiment que la signature de telles déclarations pourrait avoir un impact négatif sur les familles des joueurs.
Les joueurs concernés ont d'ailleurs été discrets dans leur condamnation du conflit, bien que le Russe Andrey Rublev ait écrit «pas de guerre s'il vous plaît» sur une caméra de télévision lors d'une compétition à Dubaï juste après l'invasion.
«Je veux la paix dans le monde entier», s'est contenté de dire Medvedev, en convalescence après une opération.
La Bélarusse Azarenka, ancienne no 1 mondial et sacrée à deux reprises à l'Open d'Australie, s'est montrée plus explicite.
Déchirant
«Il est déchirant de voir combien de personnes innocentes ont été affectées et continuent de l'être par cette violence», a déclaré la joueuse de 32 ans en mars.
«J'ai toujours vu et vécu les Ukrainiens et les Bélarusses comme des gens amicaux et solidaires les uns des autres. Il est difficile d'être témoin de la séparation violente qui a lieu actuellement», a souligné Azarenka.
Il est probable que cette mesure d'exclusion de Wimbledon s'appliquera à tous les tournois britanniques sur gazon cet été. La Lawn Tennis Association (LTA), qui supervise les principaux tournois de préparation à Wimbledon tels que le Queen's et celui d'Eastbourne, a déclaré la semaine dernière qu'elle suivrait l'exemple de Wimbledon.
«Nous pensons que, du point de vue du public et de la mise en oeuvre pratique, il faut un alignement (entre le All England Club et la LTA, NDLR), pour que ce soit vraiment clair et compris», a déclaré Scott Lloyd, directeur général de la LTA. «C'est d'une importance capitale.»