US Open Adrian Mannarino: "J'ai eu un bon coup de stress"

ATS

1.9.2020

Un cas positif, des soupçons, une enquête, une lourde sanction pour le joueur fautif et des aménagements de peine pour d'autres en sursis: Adrian Mannarino a raconté comment il vivait l'affaire Paire qui met en péril la bulle sanitaire de l'US Open.

Adrian Mannarino: "Nous ne sommes pas dans une bulle ici à l'US Open."
Adrian Mannarino: "Nous ne sommes pas dans une bulle ici à l'US Open."
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«Toute la journée samedi, il a plu alors que je devais m'entraîner avec Grégoire Barrère. On ne savait pas quoi faire alors on est allés jouer aux cartes dans la suite de Benoît Paire (ndlr: le tournoi se déroulant à huis clos, l'organisation a attribué une loge sur le court Arthur-Ashe aux têtes de série) parce que c'est un espace assez grand où on peut être entre nous. On a joué aux cartes, tous avec nos masques», retrace le Français.

Le soir, après un dîner à l'hôtel en compagnie d'autres joueurs français, «j'ai reçu un texto de l'ATP me demandant de les rappeler au plus vite. J'ai eu un bon coup de stress. Je ne savais pas si c'était moi qui avait été testé positif, parce que j'avais fait un test le matin même, ou si c'était autre chose».

«On m'a demandé avec qui j'avais été en contact les derniers jours, ce que j'avais fait, donc j'ai retracé mes dernières 48 heures pour que, eux, puissent voir si j'avais pu être en contact avec la personne positive. A ce moment-là je ne savais pas que c'était Benoît».

Contraint dès lors de rester dans sa chambre jusqu'à nouvel ordre, Mannarino apprend «quelques minutes après» que d'autres joueurs français «avaient reçu le même ordre de rester dans leur chambre» jusqu'à ce qu'une décision soit prise les concernant, tandis que Paire allait être exclu du tournoi.

Groupe WhatsApp

Ils créent alors un groupe WhatsApp «pour rester en contact dans cette situation très stressante» en attendant le verdict.

De longues heures sans sommeil à cogiter s'ensuivent: «J'ai joué aux cartes avec Benoît, mais nous n'avons enfreint aucune règle du protocole. Nous portions toujours des masques, nous jouions sur une grande table. On a pu être en contact via les cartes...»

Dimanche vers 17h30, Mannarino apprend que tous les joueurs confinés sont autorisés à jouer l'US Open, à condition de signer un protocole sanitaire encore plus contraignant et que leurs tests, désormais quotidiens, reviennent à chaque fois négatif.

Sept joueurs, dont Kristina Mladenovic, ont accepté.

«Nous avons en permanence quelqu'un qui nous escorte dans l'enceinte du stade. Nous n'avons pas le droit de nous promener. Je dois rester à l'intérieur de ma loge en portant le masque. Je n'ai pas le droit de sortir sur la terrasse pour regarder le court central. Je n'ai pas le droit non plus de prendre l'ascenseur, car je pourrais y être en contact avec d'autres joueurs. Donc je dois prendre les escaliers tout le temps, que ce soit au stade ou à l'hôtel alors que ma chambre est au 7e étage. Ça fait beaucoup de marches à monter et descendre chaque jour !», a raconté Mannarino.

Pour les navettes entre le site et l'hôtel, un service spécial de transports a été mis en oeuvre pour ces sept joueurs.

Escalier de service

«Quand j'arrive à l'hôtel, nous devons passer par la porte de service. Ensuite, nous prenons l'escalier de service pour monter dans nos chambres. Nous ne sommes pas autorisés à en sortir, donc on se fait livrer de la nourriture. Quelqu'un la laisse devant notre porte. Si on veut manger au stade, nous avons une application sur nos téléphones pour commander. On me livre directement dans ma loge».

Reste que Paire a bien été testé positif... Son tout premier commentaire accuse l'organisation et sa bulle pas si étanche qu'on l'assure.

«On n'est pas certains à 100% qu'il a attrapé le virus ici», a souligné Mannarino. «Mais c'est une grande probabilité car il est ici depuis longtemps (ndlr: il est arrivé le 18 août). Il a été testé de nombreuses fois et nous ne sommes pas dans une bulle ici à l'US Open, nous sommes dans un environnement sécurisé, ce qui n'est pas la même chose. Il y a des gens qui travaillent sur le tournoi, mais qui rentrent chez eux le soir...»

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