La défaite face à Carlos Alcaraz en finale de Wimbledon, où il était invaincu en quatre éditions, aurait pu marquer le début de la fin de Novak Djokovic. Mais il a démontré à l'US Open qu'il était toujours l'homme à battre et il a assuré qu'il comptait le rester encore un moment.
La question de son déclin a d'ailleurs le don d'exaspérer le Serbe de 36 ans, qui récupère ce lundi sa place de no 1 mondial: «Les gens aiment parler. Chacun a son opinion et je me moque de ce que peut dire tout un chacun, qu'il s'agisse de passage de flambeau, de la nouvelle génération, de la prochaine génération, de la future génération, quel que soit son nom», lance-t-il.
A quelques centimètres de sa main est posé le trophée de l'US Open, qu'il a remporté pour la quatrième fois. Son 24e titre du Grand Chelem, record absolu. Parmi sa nuée de records, il en a encore établi un particulièrement notable durant la quinzaine new-yorkaise: il entame en effet sa 390e semaine en tête du classement ATP, en détrônant son jeune et principal rival Carlos Alcaraz.
Le regret de Wimbledon
«C'est très bien qu'Alcaraz soit là, qu'il y ait une rivalité entre nous», assure le Serbe en égrenant toutes les qualités de l'Espagnol, joueur et homme.
«Mais au bout du compte, mon objectif reste le même au début d'une saison: essayer de remporter tous les tournois du Grand Chelem. Alors j'ai un petit regret de ne pas avoir gagné cette finale à Wimbledon (en juillet) mais en réalité j'ai tellement plus de choses dont je peux me réjouir... Alors je vais continuer», promet-il.
En 2023, en effet, il a réussi une saison exceptionnelle qui peut se résumer à une statistique, comme souvent dans son cas, un record: il est devenu le seul joueur à avoir remporté quatre fois trois des quatre tournois du Grand Chelem la même saison (2011, 2015, 2021, 2023). Et il a de nouveau joué les quatre finales. Mais il lui manque encore le Grand Chelem calendaire, Graal du tennis.
Alors, maintenant que Roger Federer est à la retraite et Rafael Nadal en pré-retraite, la première réaction de Daniil Medvedev devant son vainqueur et le public de Flushing Meadows doit résumer, avec l'humour du Russe, ce que nombre de joueurs du circuit pensent: «Mais qu'est-ce que tu fais toujours là?», a-t-il lancé.
Novak Djokovic reconnaît qu'il lui arrive de se poser des questions sur son avenir, s'il a «encore besoin de ça», ou encore «combien de temps (il a) l'intention de continuer». «Mais tant que je suis capable de jouer à un si haut niveau, et de gagner les principaux tournois, je ne veux pas quitter ce sport», insiste-t-il.
Objectif LA 2028?
Son entraîneur Goran Ivanisevic, même s'il est régulièrement la cible de la foudre colérique de Nole, est de plus en plus admiratif. «Il a toujours faim, il continue de battre des records, il joue un tennis incroyable. C'est super de le regarder depuis les tribunes: j'ai un super siège et je m'éclate», assure l'ancien no 2 mondial, vainqueur de Wimbledon en 2001.
«Si je n'étais pas aussi proche de lui, si je ne le voyais pas faire au quotidien, je serais peut-être étonné (de ses résultats). Mais là, je ne le suis pas. Il aime ce qu'il fait, il aime les défis. S'il gagne un 25e titre du Grand Chelem, il va se dire +et pourquoi pas 26?+ Il en veut toujours plus», raconte le coach. «On ne rigole pas quand on parle statistiques. Il les prend très au sérieux, il trouve toujours quelque chose d'autre à réussir», ajoute-t-il.
Car l'une des principales qualités de Djokovic est d'être un «gagnant» capable de s'automotiver. Alors le coach a lâché un scoop, à prendre au second degré: «Il a l'intention de jouer jusqu'aux Jeux olympiques de Los Angeles (en 2028)!»
L'intéressé plaisante lui aussi sur son avenir: «Un jour, dans 23 ou 24 ans, je quitterai le circuit (rires) et il y aura de nouveaux joueurs», dit-il, avant d'ajouter: «Mais d'ici-là, je pense que vous allez continuer à me voir».