Nick Kyrgios, qualifié pour la finale de Wimbledon après le forfait de Rafael Nadal, a reconnu avoir passé «une très mauvaise nuit». L'Australien a souligné que ce jour de repos supplémentaire n'était pas forcément un avantage car il cassait son rythme et qu'il devrait jouer la finale «sans l'expérience d'une demie».
Le fait de ne pas jouer la demi-finale, est-ce un avantage ou un inconvénient ?
«J'y ai réfléchi la nuit dernière. J'étais dans une bonne routine jusque-là. Evidemment, les gens pensent que ça me donne un jour de repos en plus. Mais pour l'organisme, c'est un choc. Alors aujourd'hui (vendredi), je vais essayer de m'entraîner plus. En Grand Chelem, on a besoin de jouer ces matchs pour avoir l'adrénaline. Mais il faudra que je joue la finale sans avoir eu l'expérience de la demie. En même temps, ce n'est pas mal de laisser le corps au repos. J'ai passé une très mauvaise nuit (de jeudi à vendredi). Je n'ai dormi qu'une heure. J'étais déjà tellement nerveux, alors que d'habitude je ne le suis pas. J'espère que je dormirai mieux cette nuit.»
Par le passé, votre relation avec le tennis était du type amour/haine. Ces deux semaines à Wimbledon vous ont-elles fait changer d'avis ?
«Je ne sais pas. Il y a sans aucun doute des moments où je déteste ce sport, mais il y en a où je me sens comme l'un des athlètes les plus compétitifs que je connaisse. Et là, j'aime le tennis, mais en fait c'est juste la compétition que j'aime. J'aime affronter quelqu'un, et j'aime l'aspect victoire/défaite du sport en général. Ce qui est certain, c'est que, victoire ou défaite dimanche (en finale), je serai heureux. Parvenir en finale d'un tournoi du Grand Chelem est en soi une réussite qui me semblait hors de portée, surtout à 27 ans.»
L'Australie a connu de nombreux champions de tennis. Savez-vous ce que vous ressentirez si vous remportez le titre et rejoignez ainsi ces champions?
«Ces grands champions australiens n'ont jamais été particulièrement sympas avec moi. Ils ne m'ont pas tellement soutenu. Ils ne m'ont pas soutenu ces deux dernières semaines. C'est dur de lire les choses qu'ils disent de moi. Le seul champion australien qui m'a toujours soutenu, c'est Lleyton Hewitt. C'est notre capitaine de Coupe Davis et il sait que je fonctionne à ma manière. Je suis sans aucun doute le mal-aimé des joueurs australiens. Lui, il sait prendre ses distances et me laisser être moi. Il m'envoie juste des messages de temps en temps pour me dire +continue+, ou +bien joué+. C'est très dommage, parce que je ne reçois aucun soutien d'aucun autre ancien champion australien. C'est étrange, ils ont comme une obsession malsaine à vouloir me rabaisser. Je ne sais pas s'ils ne m'aiment pas, s'ils ont peur de moi... Je ne sais pas pourquoi c'est comme ça, mais c'est nul parce que si les rôles étaient inversés, si (Alex) de Minaur était en finale ou Jordan Thompson ou Thanasi (Kokkinakis), je serais comme un fou...»