Nick Kyrgios était pressé jeudi: au lendemain de sa probante victoire sur le N.1 mondial Daniil Medvedev, l'Australien n'a mis que 1h04 pour balayer son compatriote Alex De Minaur et foncer en quarts du Masters 1000 de Montréal, où l'attendra Hubert Hurkacz.
Dire que le 37e mondial est euphorique, depuis sa finale perdue début juillet à Wimbledon et son titre à Washington la semaine passée, qui a mis un terme à trois ans de disette, est un euphémisme. Kyrgios a surclassé 6-2, 6-3 De Minaur (21e), sa 15e victoire en 16 matches.
«Je suis heureux de ma performance d'aujourd'hui. Après avoir battu Medvedev hier, ma confiance est incroyablement élevée», a-t-il convenu.
Redoutable de puissance et d'efficacité, il a pris son compatriote à la gorge d'entrée de jeu, en le breakant deux fois d'affilée. Il s'est adjugé les quatre premiers jeux en 11 minutes, réussissant alors à peu près tout ce qu'il entreprenait, que ce soit du fond de court ou à la volée.
Le début de seconde manche fut légèrement plus disputé, De Minaur profitant d'un relâchement de son adversaire pour débreaker. Mais Kyrgios s'est immédiatement ressaisi en lui reprenant le service dans la foulée, pour ensuite accroitre son avantage avec un double-break.
«Physio, manger, dormir, jouer»
L'Australien, aussi talentueux que volcanique, a tout de même balancé quelques points à 5-2 30/0 sur son service, laissant De Minaur réduire le score. Mais après s'être agacé à voix haute en direction de son camp dans les gradins, comme cela lui arrive très souvent, il a proprement fini le travail.
Kyrgios poursuit donc son été nord-américain au plus que parfait, qui illustre une véritable renaissance depuis quelques mois, après deux années noires plombées par une dépression et des pensées suicidaires.
A plus de deux semaines de l'US Open, il apparaît, en l'absence probable de Novak Djokovic, empêché de pénétrer aux Etats-Unis car non vacciné, comme un candidat très sérieux pour le titre. Au même titre que le tenant et N.1 mondial Daniil Medvedev et que Rafael Nadal, lui aussi de retour au premier plan en 2022 avec ses sacres à l'Open d'Australie et Roland-Garros, qui ont porté à 22 son record de Majeurs remportés.
Mais le joueur de 27 ans doit d'abord poursuivre sa route à Montréal, en dépit d'une fatigue qui commence à peser sur ses jambes. «Je dois jouer le jeu, physio, manger, dormir, jouer. C'est éreintant, mais c'est le sport. La maison me manque un peu, je ne vais pas mentir. Je n'ai pas vu ma mère et mon père depuis environ trois mois.»
Ruud remercie les dieux de la météo
Son prochain adversaire sera Hubert Hurkacz (10e), venu difficilement à bout 6-7 (6/8), 6-2, 7-6 (7/3) de l'Espagnol Albert Ramos (43e). Le Polonais l'a battu cette année, pour leur première confrontation, en demi-finale du tournoi sur gazon de Halle, qu'il a ensuite remporté.
Casper Ruud, qui reste le joueur le mieux classé du tableau après les éliminations prématurées de Daniil Medvedev, Carlos Alcaraz et Stefanos Tsitsipas, s'est également qualifié, en battant 6-7 (4/7), 7-6 (7/4) 6-4 Roberto Bautista, au bout d'un combat de 3h19.
En quête d'un quatrième titre cette saison, après ceux glanés sur les terres battues de Buenos Aires, Genève et Gstaad, le Norvégien n'a pas manqué de «remercier les dieux de la météo», l'interruption du match après le deuxième set, pendant 69 minutes, en raison de la pluie, lui ayant «permis de souffler et de retrouver un peu d'énergie».
Il lui en faudra en quarts contre le régional de l'étape Felix Auger-Aliassime (9e), expéditif (6-3, 6-4) pour prendre sa revanche sur le Britannique Cameron Norrie (11e), qui l'avait battu en demie à Los Cabos la semaine passée.
Autres qualifiés, l'Américain Tommy Paul (34e) et le Britannique Daniel Evans (39e) qui seront opposés vendredi. Jack Draper (82e), qui a profité de l'abandon de Gaël Monfils (20e), touché au pied droit, affrontera lui l'Espagnol Pablo Carreno Busta (23e).