Largement battu (6-2 6-4) par Alexander Zverev lors de son entrée en lice au Masters de Londres, Rafael Nadal a tenu à souligner que cette contre-performance n'était pas liée à sa récente blessure à l'abdomen contractée à Paris-Bercy. Interview.
Rafael Nadal, comment expliquez-vous cette lourde défaite? Est-ce lié à vos ennuis physiques?
"Cette défaite n'a absolument rien à voir avec ma blessure à l'abdomen. Je n'ai d'ailleurs pas eu de douleurs. C'est la seule chose positive de ce match. Sascha a simplement bien joué et, de mon côté, j'ai mal joué. Je peux chercher des raisons ou des excuses, mais la seule chose qui importe désormais est que je joue bien mieux dans deux jours. Je savais que ce serait compliqué dès le début car la période entre ma blessure et aujourd'hui (ndlr: lundi) était très courte. Mais j'ai essayé. Je reste positif et compétitif. C'est d'ailleurs une qualité qui m'a manqué lors de ce match. C'est la chose qui m'a le plus déçu. Je savais, en effet, que je ne serais pas à 100% en termes de sensations, de mouvements, de confiance ou de frappes de balle. C'est pourquoi j'avais besoin de mon meilleur état d'esprit de battant. Je n'ai malheureusement pas été présent sur ce point."
Vous souffrez régulièrement de blessures en fin de saison depuis plusieurs années. Est-ce uniquement de la malchance?
"Non. Je ne peux pas dire que c'est de la chance lorsque j'accomplis de grandes choses et que c'est de la malchance lorsque des choses négatives m'arrivent. Cela fait partie de ma carrière. C'est vrai que j'ai joué de longues et difficiles saisons par le passé, que j'ai joué beaucoup de matches avec des styles de jeu différents. Alors, à cette époque, mon corps avait de la peine à tenir en fin de saison. Par contre, cette année, je n'ai joué que onze tournois, ce qui n'est pas excessif. J'essaie vraiment de faire les choses correctement afin de terminer la saison en bonne santé. Je pense donc que cette blessure est de la malchance. Ce n'est pas comme si je souffrais de mes genoux et que je continuais à pousser dessus. C'était simplement un mauvais mouvement. Je ne pense pas que c'était lié non plus à une mauvaise préparation. Je pourrais me chercher des excuses, mais je ne suis pas ce genre de personnes. Je ne me plains pas car c'est la vie. Les choses arrivent et il faut les accepter. Certaines fois, elles sont positives, d'autres fois négatives."
Est-ce un problème de ne plus réussir à enchaîner les matches et les tournois?
"Je n'ai pas pu jouer l'entier du calendrier ces dernières saisons, c'est vrai. Mais cela ne m'a pas posé de problèmes. Lorsque je suis revenu à la compétition après une pause, j'ai toujours bien joué. Mais c'est vrai que depuis l'US Open j'ai eu plusieurs problèmes physiques, notamment à la main, et que j'ai dû m'arrêter quelques semaines. Ensuite, il y a eu ce pépin à l'abdomen. Je n'ai donc pas été capable de m'entraîner de la manière souhaitée. Mais je dirais simplement qu'aujourd'hui était un mauvais jour. Je n'étais juste pas assez bon."
L'une de vos principales qualités est le retour de service. Qu'avez-vous pensé du service d'Alexander Zverev lors de cette partie?
"Il a servi de manière énorme. Ses services étaient très, très rapides. J'ai eu de la difficulté à lire ses premières et ses deuxièmes balles. Sascha est capable de servir incroyablement bien, il n'y a aucun doute à avoir là-dessus. Le fait qu'il possède également un break d'avance lui a facilité la tâche. Je n'ai pas réussi à rester à 3-3, 4-4 voire 5-5, ce qui lui a donné de la confiance supplémentaire. Ce n'est, en effet, pas la même chose de servir à 4-4 en sachant que, si tu fais une erreur, tu peux perdre le set. Il s'agit là de la chose principale. C'est pourquoi je suis déçu de mon état d'esprit, de ne pas avoir réussi à amener Sascha dans ces moments-là. Je savais que je n'étais pas à 100% aujourd'hui, c'est pourquoi j'avais besoin d'un score serré si je voulais avoir ma chance. Je sais que j'en suis capable, notamment lorsque je suis en confiance. Je sais aussi qu'aujourd'hui j'ai réalisé beaucoup de bonnes choses, mais aussi des erreurs. Et, sur cette surface, cela ne pardonne pas."
