D'un côté, le double tenant du titre Novak Djokovic qui a gagné ses vingt derniers matches à l'Open d'Australie. De l'autre, le challenger Daniil Medvedev qui reste sur vingt victoires de rang, dont douze face à des membres du top ten. L'affiche de la finale de dimanche ne pourrait pas être plus belle.
La finale masculine proposée à Melbourne sera bien une finale de rêve. Bien malin qui peut prédire l'issue du bras de fer entre Novak Djokovic et Daniil Medvedev. Toujours capable de repousser ses limites dans ce tournoi pour oublier notamment qu'il ressent une gêne aux abdominaux, le Serbe sera confronté dimanche au «mystère» Medevdev.
Pourra-t-il stopper la marche en avant du Russe, qui pratique un tennis presque venu d'ailleurs, à l'image de ce passing en revers qui lui a donné le dernier break de sa demi-finale contre Stefanos Tsitsipas ? Novak Djokovic ne sera-t-il pas trop inhibé par la nécessité de cueillir dimanche un dix-huitième titre du Grand Chelem pour revenir à deux longueurs de Roger Federer et de Rafael Nadal ? «Djokovic aura beaucoup plus à perdre que moi» glisse malicieusement Daniil Medvedev.
«Je ne vais pas tendre la joue»
«La pression a toujours été là, lui a très vite répondu Novak Djokovic au micro d'Eurosport. On a beaucoup parlé de l'avènement de la nouvelle génération qui devait prendre la succession du 'Big Three'. Mais nous n'en sommes pas encore là. Avec tout le respect que j'ai pour les nouveaux, ils ont encore du boulot devant eux. Dimanche, je ne vais pas tendre la joue. Pour me battre, il devra laisser sa peau sur le court.»
Le décor est planté. L'affrontement s'annonce sanglant. Face à un joueur qu'il a battu à trois reprises lors de leurs quatre dernières rencontres, Daniil Mevdedev détient, semble-t-il, les clés du match. S'il évolue dans le même registre que lors de son quart de finale contre Andrey Rublev et que lors des deux premiers sets face à Stefanos Tsitsipas, Novak Djokovic risque de connaître une soirée bien difficile.
Mais on le sait, Daniil Medvedev doit faire face parfois, comme Marat Safin par le passé, à des démons qui peuvent le ronger. Lors de cette quinzaine, il s'est, ainsi, laissé entraîner, pour des raisons que seule l'âme russe peut expliquer, dans un cinquième set lors de son troisième tour contre Filip Krajinovic. Vendredi, une nouvelle tempête sous son crâne a bien failli lui coûter le gain de la troisième manche alors qu'il avait bénéficié de deux balles de double break pour mener 4-1 service à suivre.
La preuve ultime
Si cette finale de Melbourne était sa première dans un tournoi du Grand Chelem, Daniil Medvedev ne rallierait pas autant de suffrages. Sa défaite en cinq sets contre Rafael Nadal à l'US Open en 2019 avait été en partie due à son manque de relâchement en début de rencontre, comme s'il avait eu de la peine à croire qu'il jouait bien la finale d'un tournoi du Grand Chelem.
Depuis, le joueur de 25 ans a bien grandi. Sa démonstration en novembre dernier au Masters de Londres a souligné qu'il peut être l'homme des grands rendez-vous. A lui d'en apporter la preuve ultime dimanche sur la Rod Laver Arena face au maître des lieux.
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