Les Etats-Unis étaient de loin la nation la plus représentée en simple à l'US Open, avec plus de 40 joueuses et joueurs en lice. Mais aucun ne semble en mesure de triompher dans deux semaines.
La Fédération américaine (USTA) attend un sacre en simple sur ses courts en dur de Flushing Meadows depuis 2003 chez les messieurs (Andy Roddick) et 2017 chez les dames (Sloane Stephens). Cette disette ne semble pas près de s'interrompre.
Serena Williams fut bien longtemps l'arbre cachant la forêt. L'ancienne reine du tennis féminin s'est imposée à six reprises à New York (1999, 2002, 2008, 2012-2014). Mais elle y reste sur deux échecs en finale (2018, 2019).
Battue en demi-finale l'an dernier, Serena Williams a même dû déclarer forfait sur blessure pour cette édition 2021. La fin de son ère approche: elle aura 40 ans le 26 septembre et semble condamnée à rester scotchée à 23 titres du Grand Chelem, son dernier sacre remontant à l'Open d'Australie 2017 soit avant sa maternité.
Gauff: les attentes augmentent
Dans ce contexte, les regards se font de plus en plus insistants sur sa successeuse désignée, Cori «Coco» Gauff (WTA 23/17 ans), qui fait l'objet depuis longtemps déjà de l'attention des médias américains. Son quart de finale de ce printemps à Roland-Garros l'a propulsée encore plus sous les feux des projecteurs.
«Peut-elle devenir la prochaine Serena Williams?», se demandait ainsi à l'automne 2017 la puissante chaîne sportive ESPN, détentrice des droits du tournoi. Et ce quelques semaines après que Cori Gauff avait atteint la finale du tableau junior à New York, à 13 ans.
Ses succès précoces, ses qualités athlétiques, son discours offensif («je veux devenir la plus grande») et la couleur de sa peau en font forcément une héritière légitime. Même si le coach de la superstar Patrick Mouratoglou, qui s'occupe également de Cori Gauff, a rapidement prévenu qu'«il n'y a qu'une seule Serena Williams».
Coco Gauff ne porte toutefois pas seule les espoirs américains. Le dernier titre majeur féminin pour les Etats-Unis date d'ailleurs de l'Open d'Australie 2020. Il avait été conquis par Sofia Kenin (22 ans), qui a cependant dû renoncer à cet US Open. Tout comme la finaliste malheureuse du dernier Open d'Australie Jennifer Brady.
Bientôt un successeur pour Roddick ?
Les perspectives sont moins réjouissantes du côté masculin, même si les USA sont le pays le mieux représenté dans le top 100 du classement ATP (14 joueurs), ce qui n'était plus arrivé depuis janvier 1996. Mais il y a 25 ans, les Etats-Unis comptaient quatre des huit meilleurs joueurs de la planète avec Pete Sampras (no 1), Andre Agassi (2), Michael Chang (5) et Jim Courier (8).
Actuel no 1 américain, John Isner pointe seulement au 22e rang de la hiérarchie. Le géant de 2m08 a 36 ans, et ses meilleures années sont derrière lui. Il a par ailleurs connu l'élimination dès le 1er tour de cet US Open, s'inclinant en trois sets devant son compatriote Brandon Nakashima (ATP 84). Le no 2 Reilly Opelka (ATP 24), 2m11, semble trop limité techniquement pour se hisser vers les sommets.
Brandon Nakashima fait en revanche partie des grands espoirs du tennis masculin US, comme Taylor Fritz (ATP 42), Sebastian Korda (ATP 45), Frances Tiafoe (ATP 50), Tommy Paul (ATP 54) et Jenson Brooksby (ATP 99) qui ont tous moins de 25 ans. Leur marge de progression est encore grande.
Mais c'est également le cas de Daniil Medvedev (25 ans/ATP 2), Stefanos Tsitsipas (23 ans/3), Alexander Zverev (24 ans/4), Andrey Rublev (23 ans/7) ou Denis Shapovalov (22 ans/10). Il faudra donc sans doute encore patienter avant de trouver le successeur d'Andy Roddick, dernier américain sacré en Grand Chelem chez les hommes (US Open 2003) et dernier finaliste d'un Majeur (Wimbledon 2009).