La fédération américaine de tennis (l'USTA) a une nouvelle fois été pointée du doigt pour sa gestion de l'affaire Benoît Paire. L'Argentin Guido Pella l'a ainsi accusée d'avoir modifié le protocole après le test positif du Français.
Le cas Benoît Paire, testé positif au coronavirus et exclu de l'US Open, fait décidément couler beaucoup d'encre à Flushing Meadows. Après les critiques virulentes de Noah Rubin, un autre joueur du circuit ATP a dénoncé la gestion des organisateurs dans cette affaire.
Exclu du tournoi de Cincinnati - joué à New York - et placé en quarantaine après le contrôle positif de son préparateur physique, Guido Pella (ATP 36) est ainsi sorti de ses gonds mardi après sa défaite (2-6 6-0 3-6 3-6) face à l'Américain Jeffrey John Wolf. La raison? L'Argentin ne comprend pas pourquoi son cas a été traité différemment que les joueurs français proche de Paire.
En effet, ces derniers ont été autorisés à défendre leur chance cette semaine au Grand Chelem américain, contrairement au 36e tennisman mondial lors du Masters 1000. "Je suis en colère contre les organisateurs. Ils ont changé les règles après le contrôle positif de Benoît et je veux savoir pourquoi. Je ne sais pas s'ils ont reçu un coup de fil depuis la France ou s'ils ont des relations étroites avec la Fédération française. Je suis triste parce que j'ai vécu l'une des pires injustices qu'un sportif puisse vivre", a ainsi pesté Pella.
Même s'il est heureux que les joueurs tricolores, qui ont été en contact étroit avec Benoît Paire, puissent participer à l'US Open, le gaucher de 30 ans s'est, lui, estimé lésé. "Imaginez-vous à ma place... J'ai été injustement mis en quarantaine. Pendant tout ce temps, j'ai posé des questions et on ne m'a jamais répondu", a-t-il regretté.
Selon lui, la fédération américaine de tennis (l'USTA) - qui s'occupe de l'organisation à Flushing Meadows - a modifié le règlement sanitaire en cours de route. "Mon préparateur physique a voulu faire un test après qu'il ait été contrôlé positif, pour voir par exemple s'il n'était pas un faux positif. On nous a répondu que les autorités sanitaires new-yorkaises ne le permettaient pas. Mais pour Paire, il a pu en refaire un dès le lendemain! Pourquoi ils nous ont fait ça à nous, et pourquoi ils ne l'ont pas fait pour les Français? C'est ça que je ne comprends pas", s'est-il alors insurgé.
"J'espère avoir un jour le fin mot de tout ça..."
Face à cette injustice, Guido Pella attend dorénavant des explications de la part des organisateurs. "Le protocole a changé. Je ne nie pas que j'ai été en contact rapproché avec mon préparateur physique à Miami avant d'arriver ici (ndlr: à New York). Mais le protocole disait que si l'on ne partage pas la chambre avec une personne positive, on n'a pas à être mis en quarantaine. Et c'est ce qui m'est arrivé pourtant. J'ai demandé des explications, tous les jours. Je les attends encore."
Le natif de Bahía Blanca a ensuite reconnu que l'USTA l'avait autorisé à se préparer pour son duel du 1er tour de l'US Open malgré sa quarantaine. Toutefois, les conditions étaient peu favorables.
"J'ai fini pendant cette quarantaine par pouvoir m'entraîner, oui. On m'a donné des haltères et un vélo d'appartement. Sur la fin, j'ai pu aller sur un court de tennis à 45 minutes de l'hôtel", a-t-il expliqué. "Mais croyez-moi, ce court n'avait rien à voir avec ceux qu'on voit à Flushing Meadows. Il était vraiment dans un mauvais état. J'ai été placé dans de mauvaises conditions. Je vais devoir faire avec. Mais j'espère avoir un jour le fin mot de tout ça..."
Avec ces nouvelles accusations, les clarifications des organisateurs - plus précisément de l'USTA - vont se faire attendre avec impatience.