La saison de tennis est enfin lancée en Suisse. Le Circuit N-Series de Swiss Tennis, dont la première étape s'est déroulée la semaine dernière à Bienne, devrait rencontrer un réel succès.
La deuxième étape, prévue dès ce mercredi sur les courts du TC Mail Neuchâtel bénéficie en effet d'une très belle participation. Malgré l'absence des trois meilleurs joueurs du pays, Roger Federer, Stan Wawrinka et Henri Laaksonen, le simple messieurs intrigue, non seulement en raison de la présence de l'énigmatique Yann Marti.
Victorieux à Bienne, Mirko Martinez entend déjouer une fois de plus les pronostics sur ses terres face à une opposition plus relevée, avec le revenant Marc-Andrea Hüsler, Johan Nikles, l'autre régional de l'étape Damien Wenger et le nouveau protégé de Severin Lüthi Jérôme Kym.
Dans le simple dames, on retrouve, à l'exception de Belinda Bencic et de Timea Bacsinszky, les meilleures joueuses du pays. Lauréate de l'étape de Bienne, Viktorija Golubic, comme Mirko Martinez, sera confrontée à une tâche bien plus ardue si elle entend réaliser le doublé. Avec Jil Teichmann, Stefanie Vögele, Simona Waltert, Leonie Küng, Conny Perrin et Ylena In-Albon, ce tableau respire le parfum d'un tournoi WTA.
«Le tennis suisse s'est mobilisé»
La dotation de 20'000 francs, qui n'est négligeable en ces durs temps de pandémie, n'explique pas l'intérêt très marqué des joueurs et des joueuses pour ce tournoi. «Il nous permet de retrouver l'adrénaline de la compétition avant la reprise du Circuit au mois d'août», lâche ainsi Damien Wenger. Ce tournoi de Neuchâtel sera suivi des Interclubs et de la troisième étape de ces N-Series à Derendingen. «Le tennis suisse s'est mobilisé pour ce retour de la compétition. Il faut saluer les efforts consentis par Swiss Tennis», ajoute pour sa part Conny Perrin.
Conny Perrin, Mirko Martinez et Damien Wenger aborderont cette étape à domicile avec l'espoir que le monde d'après leur permettra de relancer pour l'une et de lancer pour les deux autres leur carrière. «Le confinement s'est révélé une période très positive sur le plan personnel, explique Conny Perrin. Je me suis remise en question. J'ai revu certaines choses. Je me suis efforcée de trouver des solutions pour progresser. J'ai accompli notamment un travail physique que l'on ne peut abattre en pleine saison. J'ai insisté sur la mobilité, sur la flexibilité.»
Un enseignement pour compenser
Sur le plan financier, Conny Perrin qui vient d'accéder au Conseil des joueuses de la Fédération international (ITF), a pu compter sur un peu de soutien des instances du Player Relief Fund. «Il y a aussi les allocations versées par la Confédération pour les indépendants.» Mirko Martinez a, pour sa part, enseigné pour compenser notamment l'annulation du Championnat d'Allemagne des interclubs qui assure un revenu important pour des joueurs de son statut.
A 22 ans, le vainqueur de Bienne ne bénéficie, il convient de le préciser, d'aucun soutien de la part de Swiss Tennis. 978e à l'ATP, il nourrissait, avant la pandémie, l'espoir de figurer très vite parmi les 500 premiers mondiaux. Sa victoire à Bienne démontre qu'une telle ambition n'a rien d'absurde. S'il devait signer le doublé à Neuchâtel, il lancerait un message que Swiss Tennis ferait bien d'entendre.