Aslan Karatsev (ATP 114) deviendra-t-il jeudi soir à Melbourne le finaliste le plus improbable de l'histoire des tournois du Grand Chelem ? Appelé à défier un Novak Djokovic chancelant, le Russe de 27 ans peut nourrir les espoirs les plus fous.
Pour sa première apparition dans le tableau principal d'un tournoi du Grand Chelem, Aslan Karatsev n'a pas fait dans la demi-mesure. A la faveur de son succès 2-6 6-4 6-1 6-2 face à un Grigor Dimitrov (no 18) touché au dos, il est devenu le premier qualifié à se hisser dans le dernier carré d'un tournoi du Grand Chelem depuis Vladimir Voltchkov en 2000 à Wimbledon.
Si le Biélorusse n'avait pas eu vraiment sa chance devant Pete Sampras qui l'avait dominé 7-6 6-2 6-4, personne ne peut affirmer qu'Aslan Karatsev partira battu d'avance face au no 1 mondial et double tenant du titre. Diminué par une gêne aux abdominaux, Novak Djokovic ne respire pas vraiment la santé. Sa victoire en quatre sets, 6-7 6-2 6-4 7-6, devant Alexander Zverev dans un quart de finale bien décousu, ne fut pas vraiment probante. Elle tient presque même du hold-up si l'on sait que l'Allemand a mené 4-1 0-30 au troisième set et 3-0 15-40 au quatrième...
Finaliste face à Wawrinka
Victorieux 7-6 6-4 d'Asian Karatsev en août dernier lors de la finale du premier des deux Challengers organisés à Prague, Stan Wawrinka a été le premier ténor à mesurer pleinement le potentiel du Moscovite. Le Vaudois avait dû vraiment livrer une performance de choix pour battre un joueur qui prend la balle très tôt avec une frappe très lourde.
Parti vivre en Israël à l'âge de 3 ans mais rentré en Russie, à Rostov, à 12 ans, Asian Karatsev a connu un parcours atypique. A 18 ans, il s'est marié et s'est placé à Moscou sous la férule de Dmitry Tursunov qui fut 20e mondial. Il est parti ensuite vivre à Halle, en Allemagne, et à Barcelone avant de se fixer depuis trois ans à Minsk.
Freiné dans sa progression pendant de longs mois par une blessure au genou, Aslan Karatsev est bien la grande révélation de ces six derniers mois. Comme s'il avait attendu de jouer dans le contexte rendu si particulier par la pandémie du coronavirus pour tout renverser sur son passage. Mais jeudi face à Djokovic, il n'évoluera pas dans un stade vide comme lors de ses succès devant Felix Auger-Aliassime et Grigor Dimitrov. Les autorités de l'Etat du Victoria ont, en effet, annoncé que le confinement imposé depuis le week-end dernier sera levé jeudi à 0h00.
Osaka – Williams: une demi-finale royale
Melbourne aura droit avant cette énigmatique affiche Djokovic – Karatsev à une demi-finale royale dans le simple dames. Invaincue depuis désormais dix-neuf rencontres, Naomi Osaka affrontera Serena Williams qui poursuit sa quête d'un vingt-quatrième titre du Grand Chelem pour égaler – enfin – le record de Margaret Court.
Si la Japonaise a logiquement battu 6-2 6-2 la Taïwanaise Su-Wei Hsieh deux jours après avoir été contrainte de sauver deux balles de match contre Garbine Muguruza, Serena Williams a quelque peu déjoué les pronostics devant Simona Halep.
Affutée comme jamais, l'Américaine s'est imposée 6-3 6-3 devant la no 2 mondiale. Percutante tant au service qu'au retour, elle a également été capable de tenir l'échange face à une adversaire qui cherchait à la faire jouer le coup de trop. La question désormais est de savoir si, à 39 ans, elle sera capable d'enchaîner une seconde performance de choix et, surtout, de s'opposer à une joueuse qui possède également une puissance de feu impressionnante...
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