Roland-Garros «On n'est jamais prêt» - L’adieu aux larmes d’Alizé Cornet

AFP

28.5.2024

Comme d'habitude, elle s'est battue, mais l'heure de la fin a bel et bien sonné pour Alizé Cornet, éliminée au premier tour de Roland-Garros par la Chinoise Qinwen Zheng et forcément envahie par l'émotion après presque toute une vie dédiée au tennis.

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«J'ai déjà pleuré hier (lundi) après Rafa (Nadal battu pour son probable dernier match dans le Majeur parisien, ndlr)... Rebelote aujourd'hui. J'avais tenu jusqu'ici, mais là l'émotion me submerge. Ca fait des semaines que je me prépare pour ce moment, mais je crois qu'on n'est jamais prêt pour faire ses adieux», a-t-elle réagi, après n'avoir pu réprimer ses larmes, en visionnant la vidéo retraçant sa carrière, au moment de la cérémonie d'hommage.

Pour la Française de 34 ans, qui entend désormais se consacrer à l'écriture, tout en officiant comme consultante pour France Télévisions, le livre de sa vie de joueuse se referme sur une défaite 6-2, 6-1 face à la 8e mondiale, finaliste du dernier Open d'Australie.

Il fourmille néanmoins de souvenirs plus heureux, de victoires mémorables comme celle face à Serena Williams, alors no 1 mondiale, au 3e tour de Wimbledon en 2014, de titres glanés (six en simple et une Fed Cup en 2019), de records aussi, comme le nombre de Grands Chelems joués d'affilée (69, une série débutée à l'Open d'Australie en 2007).

«La boucle est bouclée»

Mais le moment le plus fort, celle qui culmina au 11e rang mondial a confié, en conférence de presse, l'avoir vécu au crépuscule de sa carrière à Melbourne, en 2022, où elle a atteint les quarts de finale, son meilleur résultat en Grand Chelem. «J'avais 32 ans, c'était le miracle de fin de carrière, l'histoire était belle.»

«J'ai eu une chance inouïe de vivre cette vie. Je suis fière de moi, j'aurais voulu faire plus, mais je sais que j'ai une chance incroyable d'avoir vécu cette vie-là», a ajouté Cornet. Enlacée à ce moment-là par Amélie Mauresmo, Alizé pouvait, dans un vent de nostalgie, dire que «la boucle est bouclée», en repensant à ce jour où, âgée de 11 ans, elle fut ramasseuse de balles d'un match disputé à Nice par l'ancienne championne, à présent directrice du Majeur parisien.

Sa dernière danse, elle la voulait sur la terre battue de Roland-Garros, celle qui la faisait rêver enfant. Alors, pour sa 20e présence consécutive - un autre record -, on lui a réservé le court Philippe-Chatrier et son toit couvert, en raison de la pluie s'abattant sur Paris.

A son entrée sous les ovations du public, Cornet n'en était pas moins très tendue. Et de fait, elle a vite éprouvé de grandes difficultés à non seulement se dépêtrer de la pression mais aussi à contenir le jeu agressif de Zheng, qui n'était évidemment pas là pour faire de sentiments.

«Prête à mourir» pour gagner

La Chinoise de 21 ans, plus agressive s'est vite détachée 4-0. Moment auquel Cornet s'est enfin rebiffée. Elle qui s'est toujours caractérisée par sa combativité sur les courts, a été fidèle à sa réputation, renvoyant enfin coup pour coup et poussant à la faute sa jeune rivale et récompensée d'un débreak (4-2).

Mais Zheng a su resserrer son jeu pour empocher la première manche en 50 minutes. Puis elle a enfoncé le clou dans la suivante non sans que Cornet ne parvienne, dans un ultime acte de résistance, à sauver trois balles de match avant de rendre les armes.

Steve Simon, patron de la WTA, n'a pas manqué de rendre hommage à la Française dans un communiqué, saluant son «dévouement suprême au jeu» et son «esprit de compétition féroce».

De son côté, Cornet voudrait qu'on retienne d'elle «une joueuse entière, qui a partagé ses émotions qu'elles soient positives ou négatives durant toute sa carrière. Quelqu'un qui se bat jusqu'au bout, qui est une passionnée, qui a envie de gagner et qui est prête à mourir pour cela».