Il n'avait pas soulevé le moindre trophée le 30 janvier 2004. Ni même livré un match mémorable. Mais cette date demeure l'une des plus marquantes dans l'immense carrière de Roger Federer.
C'est ce jour-là que le Maître a (enfin) accédé au trône du tennis masculin, qui lui était promis depuis son sacre à Wimbledon l'été précédent. C'est son succès 6-4 6-1 6-4 en demi-finale de l'Open d'Australie face à Juan Carlos Ferrero qui lui a permis de s'assurer la 1re place mondiale.
L'expérience de Montréal
Face à l'Espagnol, Roger Federer n'avait pensé à ce rang de no 1 mondial tant espéré qu'à 5-3 au troisième set. «Avant, j'étais dans mon match. Je ne voulais pas revivre l'expérience de Montréal, où j'avais tremblé de tout mon corps. L'enjeu m'avait alors fait paniquer», s'était-il souvenu après ce match.
Le Bâlois (23 ans à cette époque) avait en effet manqué cinq mois plus tôt une première opportunité d'accéder au trône en s'inclinant devant Andy Roddick en demi-finale de l'Open du Canada. Un Andy Roddick qu'il allait pourtant battre lors de leurs onze duels suivants, dont trois fois en finale de Grand Chelem...
Plus de quatre ans de règne
A Melbourne, Roger Federer n'a pas non plus tremblé face à Marat Safin (7-6 6-4 6-2) pour remporter la deuxième de ses sept finales majeures gagnées consécutivement. Une série au cours de laquelle il a conquis trois Wimbledon, deux US Open et deux Open d'Australie, et que Rafael Nadal a interrompue en 2006 à Roland-Garros.
Mais c'est une série bien plus impressionnante qui a pu démarrer grâce à sa victoire sur Juan Carlos Ferrero, dont personne n'aurait alors osé imaginer le caractère historique. Le Bâlois passera les 237 semaines suivantes au sommet de la hiérarchie, soit un règne ininterrompu de plus de quatre ans.
C'est là encore Rafael Nadal qui joua les trouble-fête en le détrônant le 18 août 2008 après son sacre aux JO de Pékin, dans lesquels Roger Federer s'est largement consolé en se parant d'or en double au côté de Stan Wawrinka. Une médaille qui l'avait d'ailleurs totalement relancé au sortir d'un été compliqué.
Abattu après sa défaite subie face à Rafael Nadal dans l'inoubliable finale de Wimbledon 2008, le Bâlois trouva un nouvel élan grâce à ce sacre olympique. Il allait gagner son cinquième US Open de suite dans la foulée, et allait récupérer la 1re place mondiale dès le 6 juillet 2009 après avoir signé le doublé Roland-Garros/Wimbledon.
Djokovic sur ses talons
Roger Federer a passé au total 310 semaines au sommet de la hiérarchie, avec un dernier règne furtif – une semaine – en juin 2018 à près de 37 ans. Ce record sera selon toute vraisemblance battu début mars par Novak Djokovic. Et le Bâlois finira peut-être par regretter cette défaite face à Andy Roddick en 2003 à Montréal.
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