Tennis Roger Federer: un pari démesuré

ATS

2.11.2017 - 12:18

Genève

A-t-il encore les jambes pour signer le triptyque ? Pour gagner Bâle, Paris-Bercy et le Masters de Londres, l'unique moyen pour lui d'avoir une chance de ravir la couronne de no 1 mondial à Rafael Nadal en cette fin d'année ? Ce pari, qu'il n'a réussi qu'une seule fois à ce jour en 2011, semble démesuré pour un joueur de 36 ans. Mais on le sait, Roger Federer sait rendre possible l'impossible.

Ce mardi à Bâle contre l'espoir américain Frances Tiafoe (ATP 76), Roger Federer lance donc le sprint final d'une année qui restera, quelle que soit son issue, exceptionnelle. Victorieux de deux tournois du Grand Chelem à Melbourne et à Londres et de trois Masters 1000 - Indian Wells, Miami et Shanghaï -, le Maestro a écrit l'histoire. Seulement, avec un retard de 1960 points sur Rafael Nadal, il part sans doute de trop loin pour nourrir vraiment l'espoir de remporter la Race le 19 novembre prochain au soir de la finale du Masters de Londres.

"Je comprends l'engouement des gens autour de cette bataille pour la place de no 1. Mais Nadal a trop d'avance pour que cela dépende vraiment uniquement de moi", explique Roger Federer. Il faut donc le croire lorsqu'il affirme que seul compte cette semaine la conquête d'un huitième titre à Bâle, "son" tournoi qu'il considère comme son cinquième Grand Chelem de l'année.

L'erreur de Montréal

Au stade de sa carrière, le Bâlois sait parfaitement qu'il serait folie de courir derrière cette place de no 1 mondial qu'il n'a plus occupée depuis octobre 2012. Cette année, la seule erreur qu'il a commise fut de s'aligner à Montréal, où un titre lui aurait permis de prendre la main face à Rafael Nadal. Or, son dos a lâché lors de cette semaine au Québec qui s'est soldée par une défaite 6-3 6-4 en finale face à Alexander Zverev. Et cette blessure ne lui a pas permis de défendre vraiment ses chances à l'US Open.

Aujourd'hui, Roger Federer recherche en premier lieu à se faire plaisir. Maître de sa programmation, il a beaucoup oeuvré pour le succès de la Laver Cup, dont la première édition organisée en septembre dernier à Prague a été, selon tous les observateurs, une véritable réussite. Cette semaine, il fera tout également pour que cette édition des Swiss Indoors dans une halle Saint-Jacques en partie rénovée marque les esprits. Malgré les absences de Rafael Nadal, de Stan Wawrinka, de Kei Nishikori, de Milos Raonic et de Nick Kyrgios, l'affluence sera au rendez-vous. Il ne reste, en effet, qu'une poignée de billets à vendre.

Objectif Tokyo 2020

Après avoir entretenu pendant quelques années des relations conflictuelles - n'avait-on pas évoqué la "guerre des deux Roger" ? -, Roger Federer et le patron des Swiss Indoors Roger Brennwald ont signé en février dernier un nouveau contrat de trois ans. Même si l'homme aux dix-neuf titres du Grand Chelem précise qu'il ne se sent plus "ligoté" par un contrat, cet engagement souligne bien sa volonté de prolonger sa carrière au-delà de 2018. "Je me sens bien sur le Circuit et je suis en bonne santé, lâchait-il ainsi dimanche à la Halle Saint-Jacques dans sa conférence de presse d'avant-tournoi. Et peut-être que je signerai ensuite un nouveau contrat de trois ans. Qui sait ?" Tout indique, en fait, qu'il désire disputer les Jeux de Tokyo 2020 pour se donner une dernière chance de gagner le seul grand titre qui lui manque et que possède son meilleur ennemi Rafael Nadal: l'or olympique du simple messieurs . L'an dernier, renoncer aux Jeux de Rio fut sans doute pour lui le choix le plus douloureux auquel il a dû faire face.

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