Roger Federer Roland-Garros 2009, le titre qui a tout changé

gma, ats

15.9.2022 - 20:29

De Wimbledon 2003 à l’Open d'Australie 2018, Roger Federer a conquis 20 titres du Grand Chelem autant mémorables les uns que les autres. Mais c'est probablement son unique sacre à Roland-Garros, en 2009, qui a tout changé.

La pression n'aura peut-être jamais été aussi grande sur ses épaules que lors de la seconde semaine du Majeur parisien. Dépossédé neuf mois plus tôt par Rafael Nadal d'une 1re place mondiale qu'il avait occupée pendant 237 semaines consécutives, en larmes quatre mois auparavant après sa défaite face au Majorquin en finale de l'Open d'Australie, il restait sur quatre échecs successifs à Paris face à son grand rival, dont trois en finale.

L'élimination du Roi de la terre battue en 8es de finale à la Porte d'Auteuil allait lui ouvrir une voie royale. On avait beau chercher un rival à sa mesure, Roger Federer semblait destiné à triompher enfin à Roland-Garros. Les étoiles étaient alignées: ce titre lui permettrait de boucler son Grand Chelem de carrière et d'égaler le record absolu de trophées majeurs détenu alors par son idole de jeunesse Pete Sampras (14).

Un premier avertissement sans frais

Le lundi 1er juin, le Bâlois était aussi débarrassé de Novak Djokovic, sorti pour sa part dès le 3e tour, lorsqu'il faisait son entrée sur le court pour affronter Tommy Haas en 8e de finale. Un ex-no 2 mondial dont il devait ne faire qu'une bouchée. Et pourtant, il s'est retrouvé au bord du précipice au moment de faire face à une balle de break qui avait le poids d'une balle de match à 7-6 7-5 4-3 en faveur de l'Allemand.

Mais Roger Federer a remporté ce point, qu'il allait d'ailleurs désigner plus tard comme le plus important de sa carrière, d'une attaque de coup droit qui a blanchi la ligne de couloir. Il s'en est sorti en cinq sets, profitant de la fébrilité de son adversaire tout en prenant aussi enfin confiance en son jeu. Il a d'ailleurs vaincu Gaël Monfils en trois manches dans la foulée pour atteindre le dernier carré.

Emu comme jamais

Le Bâlois touchait enfin au but. Le 5 juin, pour sa 20e demi-finale majeure d'affilée, il retrouvait un adversaire qu'il avait battu cinq fois en cinq duels, sans avoir lâché le moindre set: Juan Martin Del Potro. Mais là encore, rien ne fut aisé. Mené deux manches à une par l'Argentin, il s'imposait finalement 3-6 7-6 2-6 6-1 6-4 pour se hisser une 19e fois en finale de Grand Chelem.

Le plus dur était fait. Ses cinq échecs à ce stade de la compétition dans un Majeur avaient tous été concédés face à Rafael Nadal. Et ce n'est pas Robin Söderling, certes tombeur de l'Espagnol une semaine plus tôt, qui allait briser son rêve. Le Suédois n'avait pas les armes pour empêcher son adversaire d'écrire l'histoire: il avait d'ailleurs perdu leurs neuf précédents affrontements.

Et le Maître n'a pas failli en ce 7 juin 2009. À 17h08, Roger Federer armait un ultime service gagnant pour convertir sa première balle de match au terme d'une partie de 1h55' qu'il avait maîtrisée de bout en bout (6-1 7-6 6-4). Les premières larmes coulaient déjà sur son visage, alors qu'il n'avait pas pu masquer son émotion au précédent changement de côté.

«Je peux jouer tranquillement»

«C'est peut-être la plus grande victoire de ma carrière, celle qui m'enlève le plus de pression en tout cas», a-t-il d'ailleurs lâché sur le court au micro de la RTS. «Je peux jouer tranquillement jusqu'à la fin de ma carrière, jamais plus je n'entendrai que je n'ai jamais gagné Roland-Garros», avait-il poursuivi.

Débarrassé de ce poids, Roger Federer n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Un mois plus tard, il récupérait «son» titre sur le gazon de Wimbledon pour se retrouver seul sur le toit du monde avec 15 trophées majeurs à son palmarès. Un record qu'il allait porter à 20, et qu'il co-détenait encore en début d'année.

gma, ats