Gilles Simon, qui joue le dernier tournoi de sa carrière à 37 ans, s'est offert une victoire de prestige face à l'ex-N.1 mondial Andy Murray 4-6, 7-5, 6-3 au premier tour du Masters 1000 de Paris lundi.
Simon, ex-N.6 mondial aujourd'hui 188e, a été mené 6-4, 5-3 avant de parvenir à renverser la situation et à s'imposer après 2h50 de lutte. Au deuxième tour mercredi, il affrontera l'Américain Taylor Fritz, N.11 mondial et encore dans la course à la qualification pour le Masters de fin de saison.
Simon est passé tout près de voir s'écrire un point final à ses vingt ans de carrière quand il s'est retrouvé à un jeu de la défaite. Mais, sous les yeux de Jo-Wilfried Tsonga, lui retraité depuis Roland-Garros, de Gaël Monfils, tout juste devenu père, et de Richard Gasquet, installés côte à côte au dernier rang de la tribune présidentielle, il a égalisé à un set partout quatre jeux plus tard - et une ribambelle de fautes directes de Murray.
Et dans la manche décisive, avec le public entré dans la danse et qui s'est pris à y croire avec lui, il a conservé jusqu'au bout un break réalisé tôt, pour mener 2 jeux à 1, et a même profité de trois doubles fautes de l'Ecossais pour rester dans le match et conclure sur la mise en jeu de son adversaire.
De quoi mériter un tour de piste supplémentaire dans la salle parisienne.
Sentiments contradictoires
«C'est très difficile, il y a beaucoup de sentiments très contradictoires qui viennent, franchement cette dernière semaine, elle est dure», a soufflé Simon à même le court, très ému.
«Parce que jouer au tennis, ça a été ma vie jusque-là et ça va s'arrêter là. Et chaque chose que je fais, je sais que je la fais peut-être pour la dernière fois, a-t-il poursuivi. J'essaie d'en profiter mais j'ai un stress colossal. J'ai envie de bien faire, de bien finir.»
Murray, ex-N.1 mondial aujourd'hui 48e, menait pourtant 16 à 2 dans ses confrontations avec le Français jusque-là, seulement vainqueur une fois en 2015, et une fois en 2007.
«J'avais peur que ça défile, a avoué Simon. Je me suis dit: Il va me gâcher ma carrière jusqu'au bout».
Cette victoire est seulement sa onzième sur le circuit principal depuis début 2021.