«Un adieu plus qu'un retour»: l'Argentin Juan Martin Del Potro a laissé entendre qu'il pourrait prendre sa retraite après le tournoi de Buenos Aires qu'il disputera cette semaine.
Le vainqueur de l'US Open 2009, qui n'a plus joué sur le circuit depuis presque trois ans à cause d'une blessure au genou, a déclaré, en larmes, lors d'une conférence de presse samedi dans la capitale argentine, que son genou lui faisait «vivre un cauchemar».
«C'est un adieu plus qu'un retour. Il y a des années que j'essaie des traitements, que je vois des médecins, et je n'imaginais pas me retirer sans que ce soit en jouant. Il n'y a pas de meilleur tournoi que celui de Buenos Aires pour le faire. Après cette semaine, j'envisagerai l'avenir», a déclaré l'ex-numéro 3 mondial, âgé de 33 ans.
Surnommé la Tour de Tandil, Del Potro (1,98 m) a remporté l'US Open 2009 en battant Rafael Nadal en demi-finale, puis Roger Federer en finale, en cinq sets, devenant ainsi le premier Argentin depuis Guillermo Vilas, en 1977, à gagner un tournoi du Grand Chelem. Le seul de sa carrière.
«Delpo» a aussi contribué à donner à l'Argentine sa première Coupe Davis en 2016, en allant remporter un point décisif, celui de l'égalisation à 2-2 le dimanche, contre le Croate Marin Cilic. Puis Federico Delbonis a marqué le 3e point, celui d'une victoire historique.
Le meilleur joueur argentin de ces 20 dernières années a aussi gagné deux médailles olympiques de haute lutte. Le bronze à Londres-2012, en battant Novak Djokovic, puis l'argent à Río-2016, après avoir battu Djokovic et Nadal mais cédé en finale face à Andy Murray.
Poignets et genoux, les maillons faibles
Il a l'âge des miracles, 33 ans, mais n'a plus joué un seul match officiel depuis le tournoi du Queens en juin 2019, bien avant la pandémie mondiale de coronavirus. Sur le gazon anglais, il s'était à nouveau blessé au genou, huit mois après une fracture de la rotule du genou droit lors du Masters 1000 de Shanghai.
Depuis, l'Argentin a encore subi quatre opérations au genou, la dernière en 2021, et pointe désormais au 757e rang mondial. Mardi, il reprendra le fil de sa carrière, contre Delbonis (41e mondial). Mais pour combien de temps ? «Pour être honnête, je dois dire que je ne viens pas pour un retour miraculeux comme en d'autres occasions. Je connais les limites de mon corps», a-t-il dit.
Ces dernières semaines, «Delpo» avait exprimé sur les réseaux sociaux son désir de revenir jouer à Buenos Aires, où il ne s'était aligné qu'une seule fois en 2006. Et éventuellement d'enchaîner la semaine suivante à l'ATP 500 de Rio (14-20 février). Mais rien n'est moins sûr.
En 2018, Del Potro avait été demi-finaliste à Roland-Garros, puis finaliste à l'US Open trois mois plus tard, montant pour la première fois sur le podium mondial entre ces deux gros résultats. Depuis ses débuts sur le circuit ATP, Del Potro a remporté plus de titres (22) qu'il a subi d'opérations, heureusement pour lui, mais il a souvent été trahi par sa grande carcasse (1,98 m) qui martyrise, en priorité, ses poignets et ses genoux.
Au grand bal des blessures, les poignets ont d'abord donné le ton. Le droit d'abord, opéré au printemps 2010, puis le gauche surtout, opéré trois fois en quinze mois, entre mars 2014 et juin 2015. Jusqu'à le faire dégringoler au-delà de la 1000e place mondiale début 2016. Les genoux ont pris le relais, avec notamment cette rotule fracturée en octobre 2018 à Shanghai, puis le énième coup d'arrêt, peut-être définitif, au Queens 2019, huit mois plus tard.