La cruelle défaite concédée par Stan Wawrinka face à Milos Raonic au 2e tour de l'Open d'Australie a marqué moralement le Vaudois. Mais il compte bien se relever.
Et à la roulette du tie-break, le vainqueur est... Milos Raonic ! Le Canadien est sorti victorieux du duel de pistoleros sur la Rod Laver Arena qui l'a opposé pendant quatre heures à Stan Wawrinka.
Comme à Melbourne déjà il y a trois ans et à New York l'automne dernier, le Canadien a su trouver le bon relâchement à l'instant T pour rafler la mise. Victorieux 6-7 (4/7) 7-6 (8/6) 7-6 (13/11) 7-6 (7/5) après avoir armé 39 aces et passé 68 % de première balle, Milos Raonic a forcé Stan Wawrinka à monter dans l'avion du retour bien plus tôt qu'il ne l'espérait.
"Perdre au deuxième tour d'un tournoi du Grand Chelem n'est pas un grand résultat", concède Stan Wawrinka. Malgré un classement - ATP 59 - qui ne met à l'abri de rien du tout, le Champion de l'édition 2014 de cet Open d'Australie entendait bien "peser" sur cette quinzaine. Mais deux ou trois erreurs de trop l'ont condamné dans ce match qui fut de haute tenue. "Je n'ai pas gagné le ou les points qui m'auraient permis de renverser ce match", glisse Stan Wawrinka, lequel regrettera surtout son manque de rigueur à 5-3 au quatrième set qui lui a coûté le break alors qu'il servait pour égaliser à deux manches partout. Il se repassera aussi dans sa tête le film du jeu décisif de la troisième manche qui a vu Milos Raonic servir le plomb sur les trois balles de set contre lui et trouver de manière heureuse la ligne en retour à 11/11.
Frustration et tristesse
"J'avais en face de moi un Raonic très solide, remarque Stan Wawrinka. Mais je l'ai toutefois senti un peu éprouvé sur la fin de match." Ne pas avoir pu exploiter le coup de moins bien du Canadien ajoute encore à la frustration et à la tristesse de cette défaite mortifiante. Le Vaudois entendait frapper un grand coup à Melbourne, là où tout avait vraiment commencé pour lui avec ce huitième de finale de folie contre Novak Djokovic en 2013. Pour démontrer qu'il était vraiment de retour après sa double opération au genou qui avait hypothéqué la suite de sa carrière. "Le tennis et le physique étaient bien là, ajoute-t-il. C'est vraiment dur de perdre un tel match..."
Depuis des semaines, Stan Wawrinka tient un discours teinté d'un réel optimisme. Il croit aux lendemains qui chantent malgré le poids des ans - il en aura 34 le 28 mars prochain - et la gravité de sa blessure au genou. "Je dois garder la ligne qui est la mienne depuis deux mois, dit-il. L'année sera encore très longue. Je dois me montrer patient. Les résultats vont suivre. J'ai envie d'enchaîner des matches, de gagner des trophées."
Cinq tournois pour marquer les esprits
Même s'il ignore s'il peut redevenir un prétendant à un titre du Grand Chelem, Stan Wawrinka juge "bonnes" les deux copies qu'il a rendues à Doha et à Melbourne. Au Qatar, il a eu la malchance de tomber en quart de finale sur un Roberto Bautista Agut en état de grâce et qui allait remporter le titre. En Australie, celle d'affronter un homme qui a été capable de lui tenir tête pendant quatre heures alors que l'on sait que la distance sert le plus souvent ses desseins.
Même si rien n'est encore officialisé, il semble très improbable que Stan Wawrinka dispute les 1er et 2 février prochain le barrage de Coupe Davis contre la Russie à Bienne. Le Vaudois reprendra le collier à Sofia. Il enchaînera ensuite avec le tournoi de Rotterdam, qu'il avait enlevé en 2015 avant la tournée américaine qui le conduira à Acapulco, à Indian Wells et à Miami. Pour mettre ses actes en conformité avec ses paroles, Stan Wawrinka se doit de marquer les esprits ces prochaines semaines pour prendre date en quelque sorte avant la saison sur terre battue.
ATS