High-techChirurgie à distance, voiture autonome, usine du futur... Les promesses de la «révolution» 5G
Relax
24.3.2021 - 15:03
Voiture autonome, usines «connectées», «smart» agriculture ou encore opérations chirurgicales à distance... La 5G, annoncée comme le catalyseur de la prochaine «révolution industrielle» à l'horizon 2022-2023, promet de bouleverser des pans entiers de l'économie avec un potentiel démultiplié de nouveaux usages.
24.03.2021, 15:03
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Là où la première génération de réseau mobile permettait de passer des appels, la 2G d'y ajouter du texte, la 3G de commencer à envoyer des images et la 4G de développer l'internet mobile, la 5G doit servir à connecter tout ce qui ne l'est pas actuellement grâce à la faible latence -- délai de transmission des données --, et un débit multiplié par dix.
Selon un rapport de la Fondation Concorde, les «revenus supplémentaires» engendrés par la 5G pour l'économie française devraient atteindre 238 milliards de dollars par an, après 2035. Revue des applications attendues.
La 5G permettra l'avènement de l'industrie 4.0
Avec la possibilité de bénéficier de réseaux privés capables de faire tourner des usines «intelligentes» truffées de capteurs et objets connectés, la 5G va d'abord précipiter l'avènement de «l'industrie 4.0». Objectif: optimiser les gains de productivité.
Fin septembre, l'opérateur Orange et Schneider Electric ont présenté le premier déploiement expérimental du futur réseau mobile dans une usine en France, au Vaudreuil (Eure).
Parmi les cas concrets d'utilisation, un robot de téléprésence pour effectuer des visites de sites à distance et une application de «réalité augmentée» permettant aux techniciens de maintenance d'accéder à une banque d'informations d'une machine en scannant un code.
«Ce que fait la 5G au fond, c'est un autre saut technologique. C'est (le passage) de l'argentique au numérique dans la photo. Cela permet de partager de l'information en temps réel, de l'amener à beaucoup plus de gens», avait souligné Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric.
Voiture autonome et villes «intelligentes»
La 5G doit également accompagner de nombreuses innovations dans les secteurs du transport, de la logistique et de l'urbanisme (gestion des flux, économie d'énergie, rationalisation des ramassages de déchets...). Exemple le plus marquant: la voiture autonome.
Ce genre de véhicule «doit pouvoir évaluer en permanence sa situation par rapport à son environnement immédiat: autres usagers de la route, état de la chaussée, obstacles... Que ces informations soient captées par le véhicule lui-même ou fournies par une source extérieure, il faut collecter, échanger et traiter à chaque instant des volumes de données considérables», estime Michel Guiga, expert chez Capgemini.
Des tâches rendues possibles par la 5G, seule technologie mobile capable de faire transiter les masses de données nécessaires pour pouvoir détecter un mouvement, l'analyser et y répondre en une fraction de seconde.
Une prouesse médicale en direct du Mobile World Congress de Barcelone: fin février 2019, Antonio de Lacy a réalisé la première opération chirurgicale au monde «télémonitorée» via la 5G.
Durant l'opération, la connexion 5G a permis un temps de latence de 0,01 seconde, et une qualité d'image nettement meilleure que les réseaux précédents, limitant les risques d'erreur. De quoi permettre à des chirurgiens d'opérer à distance dans le futur, via des bras robotisés.
Pour accompagner l'explosion de la télémédecine, précipitée par le Covid-19, la 5G devrait également permettre «d'augmenter très significativement les échanges des données de santé entre vous, une plateforme et un autre outil pour l'analyse des données», explique à l'AFP François Lescure, président de l'association Les Entreprises de Télémédecine.
«Cette technologie permettra aussi d'agir beaucoup plus en prévention, par exemple avec les données transmises demain par des t-shirts bardés de capteurs, appelés +secondes peaux+, qui pourront enregistrer en continu votre rythme cardiaque, votre fréquence respiratoire, ajoute-t-il.
Toutefois, selon M. Lescure, la 5G pose le défi, au-delà de la gestion d'un flux de données bien supérieur, «de leur hébergement et leur sécurité».
Élevage à distance, désherbage robotisé, tracteur autonome... La 5G est aussi censée bouleverser le secteur agricole.
Selon Emeric Oudin, directeur général d'Axe Environnement, PME qui commercialise des outils d'agriculture connectée et de protection, notamment des stations météo et traceurs GPS pour l'irrigation, la 5G est toutefois «relativement inadaptée» aux besoins.
«La valeur ajoutée» apportée par les infrastructures existantes et les réseaux bas débit (Sigfox, Lora,...) est «suffisamment importante par rapport aux méfaits potentiels sur l'environnement que peut générer le déploiement de la 5G», estime-t-il.