Le géant du numérique américain Google va aider Renault à optimiser le fonctionnement de ses chaines de fabrication dans ses 22 usines, progressant sur un terrain industriel encore relativement nouveau pour lui, selon un communiqué des deux groupes publié jeudi.
Renault va s'appuyer sur les formidables ressources informatiques de Google Cloud pour exploiter les nombreuses données fournies par les capteurs de ses machines et robots, ont expliqué les deux partenaires, qui évoquent un accord de «partenariat» et n'ont donné aucune indication sur d'éventuels aspects financiers.
«Une ligne de peinture consomme beaucoup d'énergie en chauffage, ventilation, hygrométrie, avec énormément de paramètres en jeu», a expliqué à des journalistes Eric Marchiol, directeur industrie 4.0 chez Renault.
En comparant et en analysant ces données «dans l'ensemble de nos installations» de Renault grâce notamment aux outils d'intelligence artificielle, «nous espérons économiser 10, 20 ou 30% de la consommation d'énergie», a-t-il indiqué.
Les outils de Google Cloud analyseront aussi les données des robots de soudure, des centres d'usinage... Google aidera par ailleurs Renault à former plus de 40.000 salariés à l'exploitation de la donnée industrielle.
Renault espère qu'environ 70% de ses machines seront connectées --et donc capables de remonter automatiquement des données-- d'ici la fin 2021, a indiqué Eric Marchiol.
Orfèvre dans l'art de faire parler les données personnelles, à des fins de ciblage publicitaire par exemple, Google est encore peu présent dans le monde industriel, même si Google Cloud a déjà signé des accords avec des groupes comme Whirlpool, Veolia, Airbus, Kia Motors, Philips ou Siemens et Toyota.
Avec cet accord avec Renault, «Google vient se confronter à une réalité métier», pour «développer des services nouveaux» et «trouver des innovations autour du monde de l'industrie», a indiqué François Lavernos, directeur des systèmes d'information industrie du constructeur automobile.
Par ailleurs, le groupe américain va pouvoir «récupérer un certain nombre de savoir-faire» de Renault en ce qui concerne la «normalisation de la donnée industrielle», que le groupe automobile pratique «depuis des années», a-t-il expliqué.
Alors que la sécurité des données confiées aux grands opérateurs cloud américains fait parfois débat, du fait de la législation américaine, les deux responsables de Renault ont écarté tout risque de ce côté.
«La donnée reste propriétaire de Renault, uniquement accessible par Renault, est sécurisée par les logiques +d'encryption+ (chiffrement) fournies par Google, et reste localisée en Europe de l'Ouest», a assuré François Lavernos.
Par ailleurs, «toute une partie de l'architecture» de traitement des données industrielles reste dans les usines et ne repose pas sur le «cloud» de Google, a-t-il dit.