La grand-messe annuelle des technologies, le CES, va s'ouvrir mardi à Las Vegas sous le signe de l'incontournable intelligence artificielle (IA), censée rendre des produits électroniques déjà très sophistiqués encore plus «intelligents», et même plus «humains».
L'entrée du Consumer Electronics Show de Las Vegas, au Nevada, en 2020
Les programmes d'IA générative, popularisés par ChatGPT depuis un an, vont plus loin. Ils permettent de produire du texte, des images ou du son sur simple requête
L'intelligence artificielle, un second souffle pour les appareils connectés - Gallery
L'entrée du Consumer Electronics Show de Las Vegas, au Nevada, en 2020
Les programmes d'IA générative, popularisés par ChatGPT depuis un an, vont plus loin. Ils permettent de produire du texte, des images ou du son sur simple requête
L'enjeu du Consumer Electronics Show cette année, c'est «la façon dont l'IA est intégrée» dans des technologies existantes, estime Adam Burden, directeur mondial de l’innovation chez Accenture. «L'IA ne sert pas à créer des surhommes. Elle va rendre les humains meilleurs».
Pour l'édition 2024 du CES, grâce à l'IA, les robots gagneront ainsi en capacité à interagir, les miroirs seront de plus en plus perspicaces et les voitures toujours plus intuitives.
Plus de 3500 exposants et quelques 130.000 participants sont attendus dans la ville américaine des casinos du 9 au 12 janvier.
Les foules sont de retour depuis l'année dernière, même si le CES a pâti de la pandémie, comme toutes les grandes conférences.
«Les Chinois reviennent», a assuré Gary Shapiro, président de la Consumer Technology Association (CTA), qui organise le CES. Avec 500 exposants de Chine, ils sont cependant moitié moins nombreux qu'avant le Covid-19.
Des grands groupes comme Amazon, Google, Intel, Samsung, Sony et TikTok auront des délégations mais le CES est avant tout l'occasion pour les start-up de briller, souligne Carolina Milanesi, de Creative Strategies.
«Beaucoup d'observateurs pensaient que de nombreuses entreprises ne reviendraient pas après la crise sanitaire, mais les petites boîtes qui n'ont pas la puissance de frappe pour organiser leurs propres événements participent au CES et génèrent du trafic», détaille l'analyste.
- «IA washing» -
Pour elle aussi, le salon sera sous le signe de l'IA. Mais gare au «IA washing», avertit-elle en référence aux sociétés qui mettraient en avant cette technologie dans leurs produits sans les avoir rendus plus performants.
Comment distinguer les réelles innovations des arguments marketing? «Les entreprises qui parlent d'ajouter progressivement cette capacité» sont plus fiables que celles promettant des «avalanches» soudaines d'IA, selon Adam Burden.
Des équipements industriels aux aspirateurs, les algorithmes occupent une place grandissante dans l'électronique. Mais l'irruption de l'IA générative promet de transformer encore plus les appareils du quotidien.
Jusqu'à présent, l'IA permettait surtout de traiter des données à grande échelle, «d'une façon un peu statique», rappelle le responsable d'Accenture.
Les programmes d'IA générative, popularisés par ChatGPT depuis un an, vont plus loin. Ils produisent du texte, des images ou du son sur simple requête. Donnant ainsi la parole à des machines qui ont accès à des montagnes de connaissances, sur les serveurs et potentiellement en temps réel.
«Il va y avoir des assistants personnels à base d'IA intégrés dans les véhicules, dans la robotique. Ils pourront détecter ce qui se passe autour d'eux, y compris les émotions, et adapter leur réponse à ces données. (...) Ils pourront donner des conseils et aussi accomplir des tâches à votre place», comme réserver une table au restaurant, prédit Adam Burden.
- «Extension de l'humain» -
Il compte notamment sur l'IA pour améliorer la sécurité routière.
Car cette technologie est considérée dans certains cas «comme une extension du corps et de l'esprit humains», indique-t-il. «Elle va ainsi pouvoir détecter la vigilance du conducteur en se basant sur l'expression du visage, l'attention du regard, ce genre de choses».
«Les voitures sont devenues des plateformes à logiciels roulantes, ou de l'électronique monté sur roulettes», abonde Avi Greengart, expert indépendant. «Il y aura beaucoup d'annonces de ce côté».
Une immense section du CES est en effet dédiée aux véhicules personnels, industriels et agricoles en quête d'autonomie, aux motos et bateaux connectés et aux programmes informatiques devenus essentiels dans tous les modes de transports.
La santé et la beauté occuperont aussi une place de choix: la conférence inaugurale sera même donnée mardi par Nicolas Hieronimus, patron de L'Oréal.
Les entreprises feront également la part belle à leurs progrès écologiques, des emballages recyclables aux produits moins gourmands en électricité.
Et les amateurs d'écrans performants et de gadgets électroménagers pourront découvrir les dernières nouveautés du côté des téléviseurs et autres équipements de la maison.
«Cela va être l'année des enceintes IA, de la voiture IA, de la cuisine IA, du lit IA, des oreillettes IA...», s'amuse Avi Greengart. «Je ne conseille à personne de boire un coup à chaque fois que quelqu'un dit +intelligence artificielle+ au CES, ils seraient ivres avant même que le salon n'ouvre ses portes».
L'entrée du Consumer Electronics Show de Las Vegas, au Nevada, en 2020
Les programmes d'IA générative, popularisés par ChatGPT depuis un an, vont plus loin. Ils permettent de produire du texte, des images ou du son sur simple requête