«Ce n'est pas une tâche facile» Netanyahu appelle Elon Musk à lutter contre l'antisémitisme sur X

ATS

18.9.2023 - 23:18

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué lundi avec Elon Musk les dangers liés à l'intelligence artificielle (IA), la politique israélienne et la modération des contenus sur le réseau social X. Il l'a appelé à mettre fin à l'antisémitisme.

18.9.2023 - 23:18

«J'espère que vous allez trouver la capacité de mettre fin à l'antisémitisme (sur X) ou de le faire reculer autant que possible», dans les limites de la liberté d'expression, a dit M. Netanyahu au président de X, anciennement Twitter, lors d'une conversation en direct sur la plateforme du patron de Tesla et SpaceX.

Elon Musk a récemment menacé de poursuites judiciaires la Ligue anti-diffamation (ADL) américaine. Il estime que cette ONG a fait fuir les annonceurs du réseau social avec des accusations selon lui infondées au sujet de la progression rapide des discours de haine sur le réseau social depuis qu'il l'a racheté en octobre 2022.

«Faire avancer la civilisation»

«Je sais que vous êtes déterminé à lutter contre toute haine collective du peuple que l'antisémitisme vise, et j'espère que vous allez réussir. Ce n'est pas une tâche facile, mais je vous encourage à trouver un équilibre», a ajouté le Premier ministre israélien.

Elon Musk a répondu qu'il ne pouvait pas empêcher la publication de tous les messages de haine sur X, mais a assuré qu'il était «contre toutes les attaques de tout groupe de personnes, quel que soit le groupe».

«Je suis en faveur de ce qui fait avancer la civilisation et qui nous permettra au final de devenir une civilisation spatiale, où nous comprenons la nature de l'univers. Nous ne pouvons pas y arriver s'il y a beaucoup de luttes intestines, de haine et de négativité», a-t-il détaillé.

«Nouvel âge»

Pendant leurs échanges très amicaux, les deux hommes ont fait part à plusieurs reprises de leur respect mutuel. Elon Musk est «le chef de file actuel de l'innovation la plus spectaculaire du nouvel âge et peut-être de manière générale», a ainsi déclaré M. Netanyahu.

«Il est, dans une large mesure, en train d'ouvrir la voie qui va changer le visage de l'humanité et également le visage de l'Etat d'Israël», a-t-il ajouté, précisant qu'il voulait «le convaincre d'investir en Israël durant les années à venir».

La conversation s'est ainsi principalement concentrée sur l'IA, ses bénéfices potentiels et ses dangers pour la société. M. Netanyahu a énuméré des avancées et promesses – espérance de vie, médecine, les robots pour aider les personnes âgées, la fin des embouteillages sur terre et dans les airs, l'automatisation dans l'industrie et l'agriculture, «la fin des pénuries» – mais aussi de nombreux périls, notamment pour la démocratie, quand l'IA est utilisée à des fins néfastes ou si jamais «elle prenait le contrôle des humains».

«Je pense qu'à bien des égards, nous nous trouvons aujourd'hui à un tournant pour l'ensemble de l'humanité, où nous devons choisir entre une bénédiction et une malédiction», a-t-il dit à M. Musk.

«Arbitre» de l'IA

Le milliardaire, qui a fondé sa propre entreprise d'IA cette année, a fait part de son optimisme sur la capacité des dirigeants internationaux à coopérer pour éviter des catastrophes liées à cette technologie. «Tout sport a un arbitre d'une sorte ou d'une autre», a-t-il lancé, appelant à éviter une course effrénée à l'IA comme celle aux armes nucléaires.

Le milliardaire lance régulièrement des avertissements sur les dangers de l'IA et s'est entretenu avec des dirigeants politiques, de Washington à Pékin, sur ce sujet.

Il a participé la semaine dernière à une série de réunions à huis clos au Congrès américain, aux côtés d'autres grands patrons de la tech comme Mark Zuckerberg de Meta ou Sam Altman d'OpenAI, alors que les Etats-Unis travaillent sur de nouvelles lois pour mieux contrôler cette technologie.

«Il y a un consensus fort en faveur d'une régulation de l'IA», a commenté Elon Musk mercredi dernier. «Même si la régulation n'est pas parfaite, (...) les conséquences d'un dérapage de l'IA seraient graves.»

ATS