Los Angeles Salon dédié au numérique: un Vaudois aux manettes

gsi, ats

27.7.2023 - 10:20

Los Angeles accueille début août le SIGGRAPH, le plus grand salon au monde dédié aux images créées par ordinateur et aux technologies interactives. Le Vaudois Nicolas Henchoz y tient un rôle-clef en présidant la dimension culturelle de la manifestation.

Evénénement phare des nouvelles technologies, le SIGGRAPH s'ouvre le 6 août à Los Angeles (photo d'illustration).
Evénénement phare des nouvelles technologies, le SIGGRAPH s'ouvre le 6 août à Los Angeles (photo d'illustration).
ATS

Keystone-SDA, gsi, ats

«C'est une grande fierté, la reconnaissance du travail accompli depuis 15 ans», relève le directeur de l'EPFL+ECAL Lab, le centre de recherche en design qu'il a fondé en 2007.

Le SIGGRAPH, Nicolas Henchoz y participe depuis plusieurs éditions, notamment pour présenter les travaux de son laboratoire. «C'est un rendez-vous très prisé. L'équivalent, dans notre milieu, d'une montée des marches à Cannes», explique-t-il, interrogé par Keystone-ATS.

Cette année toutefois, à l'occasion d'une 50e édition qui réunira 18'000 personnes du 6 au 10 août, Nicolas Henchoz arrive avec un autre statut. Il est passé du côté des organisateurs et préside les «Art Papers», à savoir le volet culturel d'un salon qui mêle technologie et art. «C'est l'une de ses particularités, ce qui le rend unique au monde», note-t-il.

«Donner du sens»

Cette cohabitation figure aussi au coeur de la mission de l'EPFL+ECAL Lab: explorer le potentiel des technologies grâce au design et à la création artistique. Car trop souvent, souligne Nicolas Henchoz, l'industrie du numérique «oublie» qu'elle ne doit pas uniquement s'appuyer sur la technologie pure.

La «perception humaine» doit être prise en compte pour que la performance technique ne soit pas qu'un simple «coup d'épate», affirme-t-il. Et de prendre en exemple «l'échec», pour le moment du moins, des mondes immersifs du métavers.

Pour Nicolas Henchoz, tant le design que l'art permettent de «donner du sens» à une innovation, de l'adapter aux besoins des usagers et, ainsi, d'éviter un fiasco sur le plan économique. «L'ultra-spécialisation nous a fait oublier la relation entre culture et technologie», remarque-t-il.

Cette alliance touche de nombreux domaines d'activité. Nicolas Henchoz cite, en exemple, les travaux de son laboratoire pour mettre en valeur le patrimoine du Montreux Jazz Festival ou de la Bibliothèque nationale suisse. L'EPFL+ECAL Lab a aussi fait parler de lui, ces dernières années, avec une installation immersive de méditation au centre taoïste de Bullet (VD).

Applications multiples

A Los Angeles, ce sont d'autres applications qui seront présentées. Cela va de données sur le dépérissement des coraux à un traitement contre les acouphènes avec, à chaque fois, le même souci de «rendre perceptibles ces informations».

Nicolas Henchoz mentionne aussi la captation du mouvement de paraplégiques qui dansent en fauteuil roulant. Ou encore la création d'avatars capables de représenter des individus dans les univers virtuels. «Le champ d'application est vaste», souligne-t-il.

Parmi ses différentes activités durant la conférence, Nicolas Henchoz animera aussi un workshop sur l'intelligence artificielle, et plus précisément sur la défiance dont elle fait l'objet. «Nous allons explorer les rôles de la technologie et de l'art, mais aussi des lois, pour établir la confiance à l'ère de l'intelligence artificielle», explique-t-il.

Le SIGGRAPH (pour Special interest group on computer graphics and interactive techniques) s'est déroulé pour la première fois en 1974 à Boulder au Colorado. A la version nord-américaine s'est ajoutée, dès 2008, une seconde conférence en Asie. L'événement regroupe des entreprises du numérique, des scientifiques et des artistes. Le salon est aussi réputé pour dévoiler les derniers effets spéciaux pour le secteur du cinéma.