Chronique TV Qui veut tuer la speakerine?

Elvire Küenzi

23.4.2018

Hier, pour être honnête, il n’y avait rien à la télévision qui me donnait envie de m’installer dans mon canapé. Hop, j’ai donc activé ma fonction replay et j’ai fouiné dans le programme pour dénicher une série à me mettre sous la dent.

J’ai fini par m’intéresser à une nouvelle minisérie produite par France 2 et réalisée par Laurent Tuel et j’ai enclenché l’épisode 1 avec une légère moue, mon scepticisme poussé à son maximum. En effet, quand on me parle de fiction historique, de mystères, de meurtres et de jeu de pouvoir réunis dans une production française, j’ai une tendance à douter de la qualité de la série. C’est vilain, je sais.

Surtout quand je me trompe.

Me voilà donc lancée dans «Speakerine», diffusée sur France 2, portée par Marie Gillain et Guillaume de Tonquédec. Pour planter le décor, nous sommes plongés dans le milieu de la télévision des années 60 où l’on suit Christine Beauval, présentatrice à la Radio télévision française, ainsi que sa famille et son mari Pierre, patron de la RTF.

Les tensions de la guerre d’Algérie se font encore sentir, le fils Beauval fricote d’ailleurs avec l’OAS (Organisation de l’armée secrète qui défendait la présence française en Algérie), tandis que les liens entre pouvoir et télévision sont mis en lumière: parties fines, menaces et meurtres nous montrent la face cachée du milieu. La meilleure amie de la fille Beauval est retrouvée morte après une soirée. Quant à Christine Beauval, elle tente de s’émanciper en demandant à gérer sa propre émission. Et dans un monde d’hommes, les femmes doivent rester à leur place (c’est bien connu). D’ailleurs, quelqu’un a décidé de lui faire la peau. Est-ce sa nouvelle rivale, une jeune arriviste aux dents longues? On l’ignore. Et on a envie de savoir!

Tout ce qu’on peut dire, c’est que les nombreuses intrigues, l’ambiance sombre et le suspense particulièrement bien amené nous donnent envie de poursuivre l’aventure et de regarder les autres épisodes de «Speakerine».

Ce que j’ai aimé:

· Le portrait d’une femme qui fait tout pour s’affranchir du cadre dans lequel on tente de l’enfermer (vas-y Catherine, fonce)!

· L’ambiance de la télévision des années 60 (j’aimerais la même coupe de cheveux que Christine pour imiter les Playmobil de mon enfance)

·  Le fonctionnement de la famille, les liens et les tensions naissantes quand les rôles de chacun évoluent

·  Le côté thriller et l’intrigue policière

Ce que j’ai moins aimé:

· Le jeu de certains acteurs pas toujours très convaincants (je pense par exemple à Grégory Fitoussi que j’aime beaucoup, mais qui en fait parfois un peu trop)

· L’action qui se déroule un peu trop vite

Dans l’ensemble, c’est une bonne série, bien construite et bien rythmée, crédible grâce aux deux personnages principaux et qui donne envie de connaître la suite! Je vais donc arrêter de râler sur les séries françaises (je ne suis pas plus tendre avec les séries suisses, hein) et assumer le fait que nos voisins peuvent aussi créer la surprise. Et de bonnes surprises!

La série «Speakerine» est diffusée le lundi soir à 20h55 sur France 2. Avec Swisscom TV Air, vous profitez gratuitement de Swisscom TV sur votre ordinateur, votre tablette et votre Smartphone. Ainsi, vous pouvez regarder Swisscom TV, vos enregistrements inclus, où que vous soyez.

Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).
Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).
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