Conseils d'une experte «Le stress a un effet positif énorme sur notre corps»

Alors que la fatigue printanière bat son plein chez beaucoup d’entre nous, il est temps d'y remédier en fortifiant chacun son système immunitaire. blue News a demandé à l'experte en nutrition et auteure Angelika Kirchmeier quelques conseils pour avoir plus d'énergie au quotidien.

Madame Kirchmaier, y a-t-il des habitudes que vous changez à l'approche du printemps?

Pour être honnête: je ne suis pas une référence. J'ai étudié aussi bien la nutrition que le sport. Je mène déjà une vie très saine, sinon j'aurais fait quelque chose de mal dans mon travail. Mais cet automatisme n'était pas présent chez moi dès le début, il s'est développé. Cela signifie que je fais du sport tous les jours, que je me sens «mal dans ma peau» sans activité physique et que manger sainement fait partie de mon quotidien. Il n'y a donc aucun changement dans mon quotidien, à l'exception de la variation des menus, de l'utilisation d'aliments de saison et d'un sport adapté à la saison.

Pourquoi de nombreuses personnes se sentent-elles fatiguées au début du printemps?

C'est justement au printemps que la fameuse fatigue printanière se fait sentir. En hiver, de nombreuses personnes manquent de soleil, d'air frais, d'exercice physique et d'une alimentation riche en vitamines et en fruits et légumes, comme la choucroute ou les navets. On devient de plus en plus paresseux et fatigué.

Angelika Kirchmaier

Thomas Trinkl

Angelika Kirchmaier est l'une des expertes en nutrition les plus connues d'Autriche. Elle dispose d'une formation universitaire, notamment dans les domaines de la médecine nutritionnelle clinique, de la diététique, des sciences de la santé et du sport. Elle est cuisinière de formation, auteur entre autres de «Mein knackig-frisches Immunsystem» et mère de deux enfants.

Que peut-on faire concrètement pour y remédier?

Au lieu de se reposer sur le canapé, il faut prendre l'air et manger beaucoup de produits frais, car cela permet de sortir le plus rapidement possible de la roue du hamster. Cela signifie que l'ascenseur, la voiture et l’escalier roulant devraient faire une pause au printemps. Marcher le plus possible. Grignoter au moins trois fois par jour un fruit ou un légume, par exemple une pomme, une carotte ou un radis croquant. Les herbes fraîches du printemps, comme les feuilles de pissenlit ou de plantain lancéolé, mais aussi les herbes culinaires, dont la ciboulette, permettent de recharger rapidement le compte de vitamines.

Est-il judicieux de prendre de la vitamine D pendant la saison sombre pour prévenir ce phénomène?

Il existe une règle générale: «mesurer d'abord, avaler ensuite». Cela signifie qu'il est judicieux de faire déterminer son taux de vitamine D en cas de soupçon. S'il est trop bas, on peut prendre de la vitamine D. Mais attention! N'utilisez pas n'importe quelle préparation à base de vitamine D, les inconvénients peuvent être graves, mais recourez de préférence à des préparations vendues en pharmacie, que l'on donne aussi aux bébés, mais à un dosage plus élevé.

Dans votre livre, vous parlez de l'obscurité totale pour un bon sommeil et évoquez la pollution lumineuse. Dans quels endroits dans le noir total avez-vous déjà passé la nuit?

J'ai effectivement déjà passé de nombreuses nuits dans l'obscurité totale, d'une part dans le parc national du Gesäuse en Styrie, d'autre part il y a 40 à 45 ans avec mes parents au Tyrol. Enfant, j'ai toujours eu l'occasion de passer la nuit en plein air en été sur les montagnes et d'admirer le ciel nocturne, alors encore noir et sombre – souvent parsemé d'étoiles. À l'époque, ce plafond noir scintillant me faisait l'effet d'un tapis scintillant. Aujourd'hui, j'éprouve une profonde détente, mais je dois toujours m'habituer à l'obscurité absolue pendant un ou deux jours.

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On sait que l'intestin et le système immunitaire sont liés. Quels sont les aliments que nous devrions consommer beaucoup plus souvent?

Il existe une poignée d'aliments dont notre intestin nous remercie: les fruits (sauf la banane), les légumes (sauf l'avocat), les herbes fraîches, les pousses, les pommes de terre, les légumineuses comme les pois, les haricots, les lentilles ou les pois chiches. Et miser sur les céréales complètes. Les fermentations lactiques telles que la choucroute, la betterave, mais aussi le babeurre, le lait caillé et le yaourt apportent un regain de fraîcheur aux bactéries. 

Quelle est pour vous la base de chaque repas?

Un grand bol de salade avec les herbes du jardin. En ce moment, ce sont surtout l'ail des ours, la ciboulette, les feuilles de pissenlit et les feuilles de plantain lancéolé. Du sel aux herbes du jardin fait maison de la dernière saison, du poivre, du vinaigre de cidre naturel et de l'huile de pépins de courge styrienne que nous achetons directement à la ferme ou de l'huile d'olive italienne fraîchement pressée en automne par une de nos connaissances. À chaque repas principal, au moins une poignée de légumineuses, de pommes de terre ou de céréales complètes. Je recommande la farine complète pour la cuisson, le pain complet en accompagnement ou l'orge complète pour remplacer le riz, car seuls ces aliments fournissent au cerveau l'énergie nécessaire. Le reste varie chaque jour.

Crumble aux fraises

Kary Wilhelm

env. 300 g de fruits, fraises et mélange de rhubarbe – épluchés et coupés, 3 cuillères à soupe d'eau (env. 25 g), 20 g de beurre de qualité, de préférence du beurre d'alpage, 50 g de farine de blé ou d'épeautre complète, 20 g de sucre.

Qu’allez-vous préparer aujourd’hui?

Une lasagne aux légumes avec une bonne sauce tomates faite maison la saison dernière. Le fromage provient d'une fromagerie d'alpage du village voisin, les feuilles de lasagnes sont cette fois-ci faites maison et composées de farine complète bio. Mais on peut aussi acheter les feuilles. Comme garniture, des légumes de la saison dernière sortis du congélateur. Les légumes doivent finalement être consommés. L'assaisonnement se fait avec une pâte d'herbes aromatiques préparée l'été dernier à partir de diverses herbes du jardin. La sauce béchamel est composée de farine complète bio de la région et de lait de foin bio, également de la région - sans beurre, on peut en faire l'économie si l'on applique le «principe du pudding» à la cuisson.

Et comment cela fonctionne-t-il?

Faire bouillir les deux tiers du lait, mélanger la farine avec le reste du lait, faire réduire jusqu'à ce que ça fasse des bulles.

Au printemps, les thèmes de la détox et du jeûne reviennent régulièrement. A juste titre?

S'alimenter plus sainement et faire plus de sport est en principe positif, mais j’ai un problème avec les cures de jeûne classiques, car elles entraînent très souvent de graves effets secondaires, par exemple une prise de poids après l'arrêt du jeûne. De plus, il faut toujours faire examiner ses organes de près avant de commencer un jeûne. Dans l'idéal, le jeûne et le «détox» libèrent des toxines, mais celles-ci ne s'évaporent pas simplement, elles doivent être «détoxifiées» par le foie et éliminées par les reins ou en partie par l'intestin. Si ces organes ne sont pas à cent pour cent en forme, on risque de les abîmer.

Vous n'êtes donc pas une adepte du jeûne...

Non, je n'ai jamais jeûné et je n'éprouve pas le besoin de le faire, car en 25 ans d'activité professionnelle, j'ai vu tellement d'effets secondaires dus au jeûne que je ne veux pas infliger cela à mon corps.

Quelle est votre devise en matière de santé?

Choyer son corps du lundi au vendredi en faisant de l'exercice et en mangeant sainement, afin qu'il puisse facilement supporter quelques péchés le week-end.

Le stress est un sujet important. L'homme moderne est-il trop stressé à vos yeux?

Non, au contraire, on nous a seulement appris que le stress est quelque chose de négatif, ce qui fait que nous en avons peur et que nous le considérons comme un facteur de maladie. Si l'on regarde comment les gens vivaient il y a cent ans par exemple et quel travail énorme ils devaient accomplir pour survivre, nous vivons en comparaison dans un pays de cocagne. A l'époque, on ne pouvait que rêver d'une semaine de quarante heures, voire moins, et de vacances régulières.

Dans votre livre, vous écrivez que le stress nous fait plutôt du bien. Dans quelle mesure?

Les nouvelles recherches montrent que le stress a un effet positif énorme sur notre corps. J’ai également repris ces détails dans le livre, car je trouve cette thématique très importante. Par exemple, le stress augmente notre circulation sanguine, ce qui fait que nous tombons moins vite malades. Nous connaissons tous ce phénomène: nous tombons malades pendant les vacances, c'est-à-dire lorsque le stress a diminué.

Mais vous mettez en garde contre la peur du stress et de ses effets...

Les études montrent justement que le stress peut rendre malade, et notamment lorsqu'on a peur de tomber malade. C'est un phénomène que beaucoup connaissent: On craint d'être atteint d'une maladie quelconque, et plus la peur s'y ajoute, plus les symptômes se manifestent. Si l'on consulte un médecin et que celui-ci donne le feu vert, les symptômes disparaissent comme par enchantement.

Quelle est votre dernière découverte sur le système immunitaire?

Il y a tellement de nouvelles découvertes qu'il est difficile de les résumer. C'est pourquoi notre livre couvre un champ aussi large. Mais j'en retiendrai une: Le système immunitaire repose sur de nombreux piliers différents. Cela nous donne un immense avantage. Chacun peut choisir sa part de gâteau, l'entretenir et profiter des bienfaits.

Vous évoquez les effets bénéfiques de la couleur. Avez-vous déjà utilisé vous-même la chromothérapie sous une forme ou une autre?

Oui, et surtout chez les enfants et dans le domaine de l'alimentation des personnes atteintes de démence. Les données scientifiques à ce sujet sont certes encore modestes, mais la pratique montre que le choix des couleurs peut avoir une influence extrêmement positive sur de nombreuses personnes.

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