Saga à succèsAlan Rickman n'était pas fan de son personnage dans Harry Potter
CoverMedia
29.5.2018 - 13:15
Dans une série de documents et de lettres personnelles qui viennent d'être mis aux enchères, on a appris qu'Alan Rickman avait du mal à accepter certains aspects de son personnage, Severus Rogue, dans la saga «Harry Potter». L'acteur estimait qu'il était trop souvent mis au second plan.
Alan Rickman était apparemment très frustré par son personnage de Severus Rogue, dans la saga «Harry Potter». L'acteur, qui est mort en 2016 d'un cancer du pancréas, était revenu sur le devant de la scène grâce au rôle du professeur autoritaire et mystérieux dans l'adaptation cinématographique des romans de J.K. Rowling. Mais dans une collection de lettres et de papiers personnels, qui viennent d'être mis en vente à Londres, on apprend que le comédien n'était pas forcément fan de son personnage.
L'information vient d'une carte postale envoyée par David Heyman, le producteur qui a choisi Alan Rickman pour interpréter Severus Rogue. «Merci d'avoir fait d'«Harry Potter 2» un succès. Je sais que parfois, tu es frustré mais, s'il te plaît, sache que tu es une part importante de ces films. Et tu es génial», peut-on lire.
Dans un autre message, cette fois-ci rédigé par Alan Rickman lui-même et intitulé «Dans la tête de Rogue», on comprend l'agacement de l'acteur lors du tournage de «Harry Potter et le Prince de Sang Mêlé», sorti en 2009. «C'est comme si David Yates (le réalisateur du film) avait décidé que ce n'était pas important dans la globalité du film, c'est-à-dire que ça n'intéressait pas les adolescents», a-t-il écrit.
Les archives complètes, qui retracent 40 ans de carrière de l'acteur, ont été estimées à 1,2 million de dollars et contiennent des lettres de J.K. Rowling qui remercient Alan Rickman d'avoir «rendu justice à mon personnage le plus complexe», mais également des correspondances avec le prince de Galles, Bill Clinton ou encore Tony Blair, de même qu'une copie de «Piège de Cristal», le premier succès de l'acteur.
Encore aujourd'hui, un tel «délit» susciterait bien des mécontentements et provoquerait l'indignation des gardiens de la vertu aux États-Unis. En 1954, le spectacle d'une poitrine de femme «presque» nue n'a laissé personne indifférent — pas même en France, un pays qui a pourtant toujours été considéré comme particulièrement libre. Une situation que l'actrice Simone Silva a su exploiter pour se créer son quart d'heure de gloire. Durant une séance photo, …
Photo: Keystone/Getty Images
... la Britannique n'a pas hésité à s'afficher seins nus, donnant lieu au premier grand scandale de Cannes. Ce cliché a échauffé les esprits, non seulement après coup, mais également au moment même, les photographes regrettant de n'avoir réussi à capturer qu'une jambe ou un bras de l'actrice. Simone Silva, quant à elle, a dû boucler ses valises et quitter Cannes peu de temps après.
Photo: Keystone/Getty Images
La guerre d'Algérie a atteint à son paroxysme en 1958. Craignant que le nouveau président français Charles de Gaulle n'apaise le conflit en sa défaveur, le Front de libération nationale algérien avait répondu par une série d'attentats en France, obligeant le gouvernement à envisager d'annuler le festival. S'il avait finalement bien eu lieu, de nombreuses stars et journalistes n'avaient pas fait le déplacement.
Photo: Meagher/Getty Images
La baignade d'Anita Ekberg dans la fontaine de Trevi fait partie des scènes cultes de l'histoire du cinéma et «La Dolce Vita», «La Douceur de vivre» en français, figure parmi les plus grands vainqueurs de la Palme d'or à Cannes. En 1960, cette scène qualifiée de déplacée s'est attirée les foudres du «Journal du Vatican», qui n'a pas hésité à accuser le réalisateur Federico Fellini d'avoir porté atteinte à la dignité de la ville-État.
Photo: ZDF / Gray-Oefram Film
Le film n'en était pas à son premier scandale. Dans leurs sermons, les prêtres n'hésitaient pas à le qualifier d'œuvre du diable. Federico Fellini (à droite) a même été victime de jet d'œufs à Milan et le film a notamment été interdit en Espagne. Un jugement acerbe qui n'a cependant pas freiné la marche victorieuse de «La Dolce Vita».
Photo: Keystone/Getty Images
L'année suivante, Cannes est à nouveau entré en conflit avec le clergé. «Viridiana», une production hispano-mexicaine du réalisateur Luis Buñuel, abordait de façon frontale la divergence entre la piété catholique et la morale, pour la plus grande joie du jury, qui a décerné la Palme d'or à cette œuvre en 1961. Le Vatican, en revanche, a crié au blasphème. Le gouvernement espagnol de Franco a tenté de disqualifier «Viridiana» et Luis Buñuel a été contraint de s'exiler.
Photo: Pierrot Le Fou
Comme on le sait, les révoltes étudiantes qui ont marqué les années 60 n'ont pas épargné Paris. Bien au contraire. Lorsque le mouvement s'est déchaîné dans la métropole en 1968, plongeant la France entière dans une situation de grève générale, pas question pour Cannes de penser à organiser son événement habituel…
Photo: Central Press/Getty Images
Les réalisateurs français François Truffaut et Jean-Luc Godard se sont solidarisés avec les protestataires, encourageant leurs collègues à boycotter le festival. Avec succès. Le jury et son président Roman Polanski (en veste blanche) ont immédiatement annulé les festivités.
Photo: Keystone/Hulton Archive/Getty Images
Volupté, gloutonnerie et arrogance: l'Église catholique a également eu du mal à digérer le scénario de «La Grande Bouffe». Cette satire dépeignant un suicide collectif par l'ingestion de quantités gargantuesques de nourriture a surtout provoqué un sentiment de dégoût chez de nombreux spectateurs, forçant même bon nombre d'entre eux à quitter la salle de cinéma. Ce qui n'a pas empêché Marco Ferreri, acteur principal et réalisateur du film en compétition, de se voir décerner le prix FIPRESCI en 1973.
Photo: Keystone/Hulton Archive/Getty Images
Au milieu des années 80, Jean-Luc Godard n'est plus un révolutionnaire du mouvement étudiant, mais un réalisateur jouissant d'un énorme succès commercial. Délibérément trop commercial, selon un critique belge qui, en 1985, n'a pas hésité à exprimer son mécontentement en lui lançant une tarte à la crème en pleine tête. Jean-Luc Godard est resté impassible, léchant la crème fraîche recouvrant son visage et qualifiant cet acte d'«hommage à l'ère des films muets».
Photo: Keystone/Getty Images
Ça ne rigole pas lorsque ces deux hommes se sautent à la gorge. C'est ce qui s'est passé en 1992, en plein milieu du tapis rouge de Cannes. Dolph Lundgren et Jean-Claude Van Damme se sont affrontés sur la Croisette, se lançant des regards des plus féroces…
Photo: Studiocanal
... et allant même jusqu'à se bousculer – un peu plus violemment qu'ici, à Madrid, où 20 ans plus tard, les deux acteurs se sont retrouvés pour présenter le film «Expendables 2». En réalité, le Belge (à droite) et son collègue suédois (à gauche) n'ont jamais voulu se faire de mal. Leur petite altercation n'était qu'une mise en scène destinée à promouvoir le film «Universal Soldier».
Photo: Eduardo Parra/Getty Images
Dans le rôle d'Harry S. Stamper, Bruce Willis (au centre) a sauvé la Terre d'un impact de météorite. Qui aurait pu y arriver sinon lui? Quant à Ben Affleck (quatrième en partant de la gauche), qui interprétait A.J. Frost, il s'est imposé comme la nouvelle coqueluche d'Hollywood. En 1998, le film catastrophe de Michael Bay «Armageddon» a fait fureur au box-office, …
Photo: Buena Vista
... mais tout le monde sait que la «haute société» française de la Croisette dédaigne les films «popcorn» américains, dans lesquels on voit plus de bannières étoilées qu'on entend de dialogues sensés. Le public a parfois éclaté de rire, notamment aux moments les plus larmoyants du blockbuster. Présent lors de la projection, Bruce Willis, à qui il vaut mieux ne pas trop se frotter en temps normal, a assuré: il ne s'agit que d'une version provisoire du film.
Photo: ZDF / John Schwartzmann
Le réalisateur Gaspar Noé (à gauche) n'aurait pas voulu qu'il en soit autrement: en 2002, son film «Irréversible», avec le désormais mondialement célèbre couple Monica Bellucci/Vincent Cassel dans les rôles principaux, a également scandalisé les spectateurs. Quelque 250 invités ont quitté la salle de cinéma dès la première scène, 20 ont même dû être pris en charge médicalement et réoxygénés. Tout le monde n'a pas supporté les images, livrées dans une débauche de travellings effrénés, montrant le viol brutal d'une femme ainsi que la quête de vengeance de son mari.
Photo: Pascal Le Segretain/Getty Images
Une caméra bancale, un roadtrip interminable, des dialogues et un montage inouïs. Et cette longue scène de sexe oral, qui a fait la renommée de «The Brown Bunny» en 2003. Le deuxième long-métrage du réalisateur Vincent Gallo, qui profite lui-même de la fellation, a été littéralement hué. Même la presse s'est montrée unanime. La légende des critiques de cinéma Roger Ebert a même déclaré que cette production était la pire que Cannes ait jamais présentée et s'est encore livré à bien d'autres escarmouches verbales avec le réalisateur.
Photo: Scott Barbour/Getty Images
En matière de politique, les Français et les Américains sont rarement d'accord. C'est pourquoi sur la Croisette, on adore voir défiler des «dissidents» originaires des États-Unis. Pas étonnant donc qu'en 2004, Cannes ait réservé un accueil des plus chaleureux au réalisateur de documentaires et auteur de livres Michael Moore, proclamé persona non grata sous l'administration de George Bush. De l'autre côté de l'Atlantique en revanche, sa présence à Cannes a suscité beaucoup de réprobations.
Photo: Bruno Vincent / Getty Images
Pour son documentaire «Fahrenheit 9/11», dans lequel Michael Moore se penche sur l'élection, l'attitude et l'éthique de travail de l'ancien président des États-Unis, le réalisateur a été applaudi pendant plus de 20 minutes et a reçu la Palme d'or des mains du président du jury Quentin Tarantino. Si l'on en croit le communiqué officiel, le message politique de l'œuvre — que Michael Moore a rappelé de manière détaillée dans son discours de remerciement — n'est toutefois pas la seule chose à avoir motivé la décision du jury.
Photo: Falcom
Bien évidemment, le scandale de nudité qui a secoué la Croisette en 2006 n'a pas fait autant de bruit que celui de 1954. Pourtant, le semblant de maillot que portait Sacha Baron Cohen a suscité pas mal de protestations — probablement pas toujours sérieuses — sur l'ensemble du globe. Le comédien britannique a redoublé d'inventivité pour présenter «Borat», foulant le tapis rouge en mankini fluo, au milieu des robes du soir et des smokings. Si la comédie n'est sortie au cinéma que l'automne suivant, la scène a marqué durablement les esprits.
Photo: Fox
Impossible de parler de scandales sans évoquer Lars von Trier: c'est en 2011, à Cannes, que le réalisateur danois a certainement commis son plus gros faux pas (ou a réalisé sa plus belle auto-promotion). Si le réalisateur parvient toujours à transformer son humour noir, son arrogance et son politiquement incorrect en œuvres acclamées par la critique, les déclarations qu'il a faites lors d'une conférence de presse donnée à Cannes à l'occasion de la présentation de son film «Melancholia» ont eu de graves conséquences…
Photo: Vittorio Zunino Celotto/Getty Images
Lars von Trier a notamment déclaré qu'il avait de la sympathie pour Adolf Hitler et parvenait à l'imaginer assis dans son bunker à l'approche de sa chute, en 1945, ajoutant qu'il était probablement lui-même un nazi. À l'époque, le réalisateur avait été immédiatement exclu du festival. La situation s'était ensuite apaisée, mais il avait annoncé ne plus jamais vouloir prendre part à une conférence de presse. Plus tard dans l'année, la police danoise avait interrogé le réalisateur, à qui on reprochait de «justifier des crimes de guerre». Ces accusations avaient cependant fini par être abandonnées.
Photo: Georges De Keerle/Getty Images
Cette année, Lars von Trier fait son grand retour à Cannes. Il y a sept ans, le Danois avait été déclaré persona non grata suite à ses propos nazis. Cependant, le festival a désormais sorti l'enfant terrible de son exil et l'a invité à venir présenter son film «The House that Jack built», dont le personnage principal est un tueur en série, hors compétition.
Photo: Keystone
22 films réalisés par 22 hommes, c'est ainsi qu'a été annoncée la 65e édition du Festival de Cannes en 2012. «À Cannes, les femmes montrent leurs bobines, les hommes, leurs films», tel était l'intitulé du pamphlet écrit par les réalisatrices françaises Coline Serreau (à gauche sur la photo), Virginie Despentes et Fanny Cottençon. Cependant, le déséquilibre manifeste entre films «masculins» et «féminins» n'est pas la seule chose à avoir provoqué la colère de ces dames cette année-là. Si elles étaient furieuses, c'est également parce qu'au cours des 64 années précédentes — et c'est encore le cas aujourd'hui —, une seule femme s'était vu décerner le premier prix: en 1993, la Néo-Zélandaise Jane Campion a remporté la Palme d'or grâce au film «La Leçon de piano».
Photo: Francois Durand/Getty Images
En 2015, un thème similaire a également échauffé les esprits, mais il n'a cette fois-ci rien à voir avec la compétition. Ainsi, lors de la première mondiale du film «Carol», plusieurs femmes ont été priées de quitter le tapis rouge. Motif: elles portaient des chaussures plates et ne respectaient donc pas l'étiquette de Cannes. Parmi ces dames figuraient également des femmes d'un certain âge, qui ne pouvaient plus porter de talons hauts pour des raisons de santé. Les actrices principales du film, Rooney Mara (à gauche) et Cate Blanchett, avaient quant à elles pris soin de bien dissimuler leurs chaussures. L'organisation du festival s'était défendue de façon plutôt maladroite, affirmant que cette règle existait déjà depuis des années. En tout cas, le «Heelgate» a fait beaucoup jaser sur Internet.
Photo: Pascal Le Segretain/Getty Images
En 2017, le premier scandale a eu lieu bien avant le début du festival: les directeurs du Festival de Cannes ont dû s'expliquer publiquement quant à leur choix d'affiche. Pas parce qu'elle était ratée, bien au contraire: la photo teintée de rouge d'une Claudia Cardinale qui danse, un cliché datant de 1959, était parfaite pour le 70e anniversaire du Festival de Cannes. Cependant, il était plus que manifeste que la silhouette de la beauté italienne avait été retouchée.
Photo: Bronx (Paris) / Festival de Cannes
On a toutefois du mal à comprendre pourquoi il a fallu retoucher une légende du cinéma adulée pour sa féminité pour la faire correspondre à des idéaux de beauté plutôt douteux. Claudia Cardinale elle-même n'a pas hésité à couper l'herbe sous le pied des critiques: «Il y a tellement de choses plus importantes dans notre monde. Après tout, ce n'est que du cinéma, ne l'oublions pas.»
Photo: Wesley/Keystone/Getty Images
L'affiche de cette année donnera-t-elle elle aussi matière à discussion? Probablement pas.
Photo: Keystone
Cette année encore, les débats ont été animés en amont du Festival de Cannes. En interdisant les selfies et en supprimant les projections de presse, le directeur du festival Thierry Frémaux s'est mis aussi bien le public que les professionnels des médias à dos.
Photo: Keystone
De plus, suite à un litige avec Netflix, aucun film du service de streaming ne sera projeté sur la Croisette.
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