Actu people André Leon Talley dénonce le racisme dans la mode

CoverMedia

25.5.2018 - 16:31

Source: Covermedia

André Leon Talley s'apprête à sortir son documentaire, The Gospel According to André. Dans un entretien au New York Times, il vient de s'exprimer sur un problème trop longtemps ignoré selon lui dans le milieu de la mode : le racisme.

Andre Leon Talley a été victime de moments racistes et très cruels au cours de sa carrière dans la mode. En tant que rédacteur pour Vogue, le journaliste est un des hommes les plus respectés de la profession. Mais après avoir passé des années à éviter de parler du problème du racisme dans l'industrie de la mode, à 68 ans, il a décidé de s'ouvrir sur le sujet à l'occasion de la diffusion de son nouveau documentaire, The Gospel According to André.

« J'ai été victime de moments racistes très cruels dans ma vie, dans le monde de la mode. Des incidents où les gens étaient malfaisants, cruels et terrifiants », a-t-il révélé au New York Times, évoquant par exemple le surnom que le milieu de la mode parisien avait décidé de lui donner : Queen Kong. Une injure qu'il a prise d'autant plus à cœur qu'elle avait été inventée par Clara Saint, qui dirigeait à l'époque l'équipe RP de la maison Yves Saint-Laurent. « Un de mes patrons était arrivé à Paris et m'avait dit : ''Il y a des rumeurs selon lesquelles tu coucherais avec tous les stylistes de Paris''. Alors que ce n'était pas vrai. Je n'ai jamais été dans le lit d'un seul styliste. J'ai eu du succès grâce à mon style et à ma connaissance de la mode, pas grâce au sexe. Je suis sensé être un étalon qui fait plaisir à tout Paris ? J'ai trouvé ça très raciste », a-t-il également raconté.

Dans l'entretien, il parle aussi de ce qu'il considère comme un manque de diversité dans les hautes sphères de la mode, expliquant qu'il se demande souvent « où sont les noirs ? ».

« Je pense que la mode essaie de se débarrasser de ce problème en le détournant. Il y a des exemples d'évolution mais ils sont extrêmement rares », a-t-il déclaré, citant les cas d'Edward Enninful, rédacteur en chef de Vogue en Angleterre, et de Virgil Abloh - qui a récemment repris la direction des collections masculines de Louis Vuitton - comme des exceptions.

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