PédophilieAudrey Pulvar réagit aux accusations de pédophilie contre son père
Covermedia
16.2.2021 - 17:02
Voilà huit jours que les cousines d’Audrey Pulvar ont dévoilé avoir subi des abus de la part du père de la journaliste, décédé en 2008. Cette dernière est revenue sur le sujet sur France Inter.
«Un monstre»: voilà comment Audrey Pulvar décrit son père, Marc, grande figure du syndicalisme martiniquais, accusé par ses cousines, Karine Mousseau, Barbara Glissant et Valérie Fallourd de viol.
S’exprimant au micro de France Inter, la journaliste a expliqué être de tout cœur avec les victimes. «Quand vous êtes la fille d'un monstre, forcément vous vous demandez si vous êtes un monstre vous-même. C'est un processus presque automatique. Si je me suis tue depuis huit jours, c'est parce que je trouvais important qu'elles puissent s'exprimer. Les victimes, quand elles ont parlé à leurs parents il y a une vingtaine d'années, et que ces derniers ont parlé à ma mère, qui nous a parlé à mes soeurs et moi, elles ont parlé pour être entendues, écoutées, et crues. Et il y a vingt ans, quand ma mère m'a annoncé ce qu'une de mes cousines avait dit, je l'ai crue. C'était en 2002. Elles avaient 30 ans, et on a globalement le même âge. Je les ai crues parce que je suis toujours du côté des victimes, de celles et ceux qui dénoncent ce type de crimes», affirme-t-elle, se remémorant des faits stupéfiants.
«Ton père, il met sa main dans ma culotte»
«J'étais une enfant mais il se passait des choses dont je sentais qu'elles n'étaient pas normales. Il y avait un climat que je ne comprenais pas. Dans ma mémoire, quand ma cousine avait 7 ans, on s'était disputées et elle m'avait dit: «Ton père, il met sa main dans ma culotte». Ça m'avait tétanisée, j'avais 6 ans. Et après, ces souvenirs-là ont été cadenassés dans mon cerveau pendant vingt ans, en revenant par flash, sans que je sache ce que c'était», se remémore-t-elle.
Pourquoi n’a-t-elle pas parlé? Parce qu’elle estimait que ce n’était pas à elle de dénoncer son père. «Non, il ne m'est pas venu à l'idée de dénoncer mon père. Ce n'était pas à moi de le faire, et je ne savais pas que je savais. Ces choses-là ne se font pas en 24 heures, c'est un peu plus complexe que ça, surtout pour les victimes. Je suis là pour dire à tous ceux qui pensent que l'action de mes cousines serait une manoeuvre politique, soit pour m'atteindre moi soit pour abîmer la mémoire de mon père, qu'ils ont tort. Les victimes nous parlent quand elles peuvent parler, quand les conditions sont réunies pour elles pour avoir la force de pouvoir se les dire à soi-même. Le dire à ses parents, puis à un cercle plus large, ça prend du temps. Et quand elles le disent, il faut respecter cette parole, il faut l'entendre, il faut l'écouter, la respecter, et non la dévaloriser en la mettant en doute», conclut-elle.