Trahison à la Maison-Blanche «Le Président a disparu»: Bill Clinton présente son thriller politique

dpa

6.6.2018

L'ancien président des Etats-Unis Bill Clinton évolue à présent dans l'univers des romans.
L'ancien président des Etats-Unis Bill Clinton évolue à présent dans l'univers des romans.
Keystone

Si on savait Bill Clinton doué pour les ouvrages de non-fiction, l'ancien président a désormais fait son entrée dans l'univers des romans policiers. Pour son nouveau thriller, il a collaboré avec l'auteur de renom James Patterson et s'est appuyé sur ses connaissances du milieu. Le résultat est plus ou moins réaliste.

Un virus informatique sur le point de détruire l'infrastructure des États-Unis et de mettre en danger des millions de personnes. Un attentat contre une hackeuse extrêmement douée. Une procédure de mise en accusation, une trahison à la Maison-Blanche et un président qui doit agir en secret, mais ne sait pas à qui il peut encore se fier.

Sorti ce lundi, le roman «The President Is Missing» a tous les ingrédients d'un thriller politique parfaitement ficelé. Ses auteurs: l'écrivain de best-sellers James Patterson et l'ancien président américain Bill Clinton.

Comme une balle de tennis...

Voilà un partenariat d'écriture insolite, mais particulièrement judicieux. James Patterson a vendu 375 millions de livres et détient actuellement le record du plus grand nombre de best-sellers figurant dans la liste publiée chaque semaine par le «New York Times». Quant au démocrate Bill Clinton, qui a gouverné le pays de 1993 à 2001, il connaît parfaitement les postes de commande de Washington et leurs procédures secrètes. «Durant l'écriture du roman, nous avons fait preuve d'écoute et de respect mutuels», ont déclaré les auteurs lundi lors de la présentation du livre à New York. Ils n'ont cessé de s'échanger le manuscrit comme on échange une balle de tennis.

Un duo d'auteurs plutôt inhabituel: James Patterson et Bill Clinton (à droite) présentent leur ouvrage commun «The President Is Missing» à New York.
Un duo d'auteurs plutôt inhabituel: James Patterson et Bill Clinton (à droite) présentent leur ouvrage commun «The President Is Missing» à New York.
Johannes Schmitt-Tegge/dpa

Du point de vue du contenu, «The President Is Missing» (en français, «Le Président a disparu») s'inscrit dans l'Amérique contemporaine. Des spécialistes de l'armée et des services secrets protègent le pays contre les cyberattaques, alors que des groupes terroristes comme l'EI et Al-Qaïda sèment la terreur sur le territoire. La Chine, la Corée du Nord et la Russie sont considérées comme des adversaires, tandis qu'Israël et l'Allemagne sont vus comme des alliés. Le carrousel de l'information tourne de plus en plus vite: «Dans un monde dominé par Twitter, Snapchat, Facebook et les émissions permanentes d'informations, la participation à la démocratie obéit de plus en plus au diktat de la satisfaction immédiate», se dit le président Jonathan Duncan, personnage principal du livre.

Bien qu'il soit entouré de conseillers de haut niveau, comme la chef d'état-major Carolyn Brock, Jonathan Duncan se retrouve rapidement dans l'impasse: il ne peut plus compter que sur lui-même et sur quelques partenaires inhabituels. Il s'esquive de la Maison-Blanche, échappant à la surveillance de ses gardes du corps, pour rencontrer en secret le mystérieux informateur Augie ainsi que la Première ministre israélienne et le chancelier allemand. L'attaque du virus «Dark Ages» est imminente. Alors qu'il doit déjà gérer la perte de son épouse, décédée d'un cancer, la distance avec sa fille Lilly, son cruel manque de sommeil, sa maladie auto-immune et les tractations de ses adversaires politiques, Jonathan Duncan doit réfléchir rapidement et intelligemment.

Ce roman policier de 480 pages suit cinq jours de la vie du président, qui s'est également forgé un caractère combatif grâce à son expérience de la guerre en Irak. «Tant que nous ne sommes pas morts, nous sommes encore en vie», dit-il. L'action démarre un jeudi, le virus est censé être activé le samedi. Le président Jonathan Duncan doit rapidement intercepter Suliman Cindoruk, le chef du groupe terroriste fictif des «Fils du Djihad», mais il lui le faut vivant. «Je me demande si lundi, notre pays existera encore», se dit-il.

Le rythme de l'intrigue peut paraître un peu frénétique, mais il permet au livre de garder un certain tempo. L'accroche de James Patterson en fait un roman particulièrement captivant.

Bill Clinton a dû se documenter

Après avoir travaillé pour sa fondation et essuyé le revers électoral de son épouse Hillary, Bill Clinton, 71 ans, semble avoir pris beaucoup de plaisir à écrire ce roman policier. La fonction de président — «cet horrible travail que tu as adoré», comme le déclare James Patterson — est loin de s'être simplifiée depuis que Bill Clinton a quitté la Maison-Blanche, il y a 17 ans. Il a dû s'adresser à plusieurs spécialistes et beaucoup se documenter pour savoir ce qui se faisait actuellement en matière de cyberdéfense.

««Pendant trois semaines, j'étais perdu, car plus personne ne me jouait de chanson lorsque j'entrais dans la pièce.»»

Dans son ouvrage, il se permet également quelques réflexions politiques, notamment sur la violence des policiers blancs contre les Afro-américains et sur la réforme du système de santé. Le plus grand changement, il l'a vécu durant la période qui a suivi son départ de la Maison-Blanche. «Pendant trois semaines, j'étais perdu, car plus personne ne me jouait de chanson lorsque j'entrais dans la pièce.»

La chaîne câblée «Showtime» s'est déjà attribué les droits du livre. Les séries «House of Cards» et «Veep» touchant à leur fin, il devrait bientôt y avoir de la place pour un nouveau programme sur la Maison-Blanche. Quant à Bill Clinton, il a déjà signé un nouveau contrat pour la publication d'un livre sur sa «vie 2.0», comme il se plaît à la nommer — sa vie après son départ du 1600 Pennsylvania Avenue, à Washington.

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