Pays-Bas Ceci est un urinoir pour bovins

ATS

30.3.2019 - 06:25

Un Néerlandais a créé un urinoir pour vaches qui permet de réduire les émissions d'ammoniac, un composé chimique créé lorsque le liquide entre en contact avec le fumier. Il se forme alors à partir de cet ammoniac du protoxyde d'azote, gaz à effet de serre (image symbolique).
Un Néerlandais a créé un urinoir pour vaches qui permet de réduire les émissions d'ammoniac, un composé chimique créé lorsque le liquide entre en contact avec le fumier. Il se forme alors à partir de cet ammoniac du protoxyde d'azote, gaz à effet de serre (image symbolique).
Source: KEYSTONE/APA/APA/BARBARA GINDL

«Une vache ne sera jamais totalement propre mais on peut lui apprendre à aller aux toilettes»: des bovins aux Pays-Bas maîtrisent depuis peu l'art de faire pipi dans un urinoir pour réduire les émissions de gaz libéré par les effluents d'élevage.

Connus pour être à la pointe de l'innovation, les Pays-Bas sont aussi les deuxièmes exportateurs agricoles et agroalimentaires du monde, derrière les Etats-Unis.

Pour limiter l'impact du secteur agricole sur l'environnement, le gouvernement néerlandais – ambitieux dans la lutte contre le réchauffement climatique – impose des mesures strictes aux agriculteurs, telles que des restrictions de taille des troupeaux, des périodes d'épandage de fumier limitées et des normes sanitaires dans les étables.

Avec le CowToilet (toilettes pour vaches, en français), «on attaque le problème directement à la source», déclare à l'AFP Henk Hanskamp, autoentrepreneur et créateur de l'urinoir. En réceptionnant l'urine, ce dernier permet de réduire les émissions d'ammoniac, un composé chimique créé lorsque le liquide entre en contact avec le fumier. Il se forme alors à partir de cet ammoniac du protoxyde d'azote, gaz à effet de serre.

«Au moins de moitié»

Le principe du CowToilet est simple: l'urinoir est situé dans un box, au niveau du postérieur du bovin, invité à y manger des granulés. Une fois le repas terminé, un robot stimule un nerf au-dessus de la mamelle, ce qui donne à la vache – qui produit entre 15 et 20 litres par jour – l'envie d'uriner.

Ainsi, M. Hanskamp, dont l'entreprise développe des innovations pour le secteur agricole, prévoit de pouvoir «réduire au moins de moitié les émissions d'ammoniac libérées par les effluents d'élevage» une fois le processus peaufiné.

Les scientifiques et les universitaires saluent l'arrivée sur le marché – prévue pour 2020 – de l'urinoir, qui a remporté mi-mars un prix local pour la meilleure innovation.

Habitude créée

«Les étables en deviennent plus propres et le sol plus sec. Moins d'humidité sur les sols signifie une meilleure santé des ongles», observe Jan Velema, un vétérinaire qui a assisté aux tests, cité par le quotidien de référence De Volkskrant.

Sur l'exploitation agricole près de Doetinchem (est) où l'urinoir est testé, 7 des 58 vaches du troupeau utilisent désormais spontanément l'urinoir, sans stimuli. «Les vaches ont pris l'habitude», se félicite M. Hanskamp. «Elles reconnaissent le box, lèvent la queue et font pipi».

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